Un jour, Jean le Fou n'est pas allé au travail. Monsieur Apostoly, le boulanger était inquiet. Il n'avait jamais été absent du travail. Alors il a envoyé quelqu'un à son appartement. Avant d'arriver à l'appartement, il a vu le fou tenant une pelle, qui nettoyait les collecteurs d'eaux pluviales dans la rue et les vidait de la saleté et des détritus qui les bloquaient.
"Hé toi! As-tu vraiment perdu la tête?" cria-t-il. "Monsieur Apostoly t'attend à la boulangerie et tu nettoies les collecteurs d'eaux pluviales? Penses-tu que le Conseil de la ville va t'engager de cette façon?"
A quoi il répondit:
"J'essaie de trouver deux pièces de monnaie que j'ai perdues, depuis ce matin. Mais je ne me souviens plus dans lequel des cinq drains elles sont tombées, alors je les ai ouverts tous les cinq. Et, comme je les avais ouverts, j'ai pensé que je pourrais aussi bien nettoyer les saletés pendant que j'y étais, dit en riant "l'insensé". "Alors, retourne vers Monsieur Apostoly et dis-lui que je travaillerai plus demain, pour compenser les heures où j'étais absent aujourd'hui. Hé, c'étaient deux pièces ensemble... ce n'est pas une petite somme" ajouta-t-il.
On peut seulement imaginer l'exaspération du boulanger. Dès qu'il a appris la farce de fou, il menaça de le licencier. Cinq heures plus tard, Jean le Fou avait achevé sa mission et il rentra chez lui, très content.
"Eh bien, as-tu trouvé tes pièces? Lui a demandé l'épicier un air moqueur. "Tu devrais aller voir le maire et les lui demander, pour avoir nettoyé les égouts, dit-il en se moquant de lui.
Mais, plus tard cet après-midi-là, le ciel commença à s'assombrir. Des nuages noirs menaçants s'assemblèrent, suivis par la foudre et le tonnerre et une violente averse. Les rues se transformèrent rapidement en rivières, balayant tout sur leur passage - y compris les voitures dans la rue. De nombreuses catastrophes furent enregistrées dans la commune: maisons, magasins, entrepôts furent inondés. Des biens furent perdus. Le Service d'incendie ne pouvait pas traiter l'ensemble des appels d'urgence pour les sauvetages ...
Le lendemain, pour évaluer personnellement les dégâts, le maire visita les régions touchées de sa juridiction. Tous les citoyens de sa municipalité l'interpellèrent au sujet de la tempête qui avait bloqué les égouts. Il est finalement allé dans le quartier de Jean le Fou. Là, il n'y avait pas des dommages à cause de l'inondation. L'épicier qui avait repéré le maire, s'approcha de lui et lui dit:
"Monsieur le Maire, vous devriez aller remercier Jean le Fou qui a fait le nettoyage de ces collecteurs d'eaux pluviales ce matin. La folie du fou nous a sauvés, grâce à sa recherche obstinée de ses deux pièces perdues!
Mais le boulanger a également dit les mêmes choses au maire:
"Il est heureux, Monsieur le Maire que le fou ait nettoyé les égouts pluviaux, sinon on se serait noyés après une pluie comme ça. Sa folie nous a sauvés d'un sort pire encore."
"Il semble que les fous puissent être nécessaires aussi", a dit le maire avec un sourire.
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John le Fol-en-Christ, avait l'habitude de porter des vêtements très usés. Nombreux sont ceux qui avaient pitié de lui, le voyant en cet état, et ils lui donnaient de l'argent. "Tiens, prends ça toi le fou, et achète-toi un pantalon et une chemise décente." Il les remerciait et prenait l'argent. Il plaçait ensuite l'argent dans une enveloppe, y ajoutait un peu plus d'argent tiré de son propre salaire, puis allait en cachette et glissait l'enveloppe sous la porte de ceux dont il savait qu'ils étaient dans le besoin.
Chaque fois qu'il allait dans un supermarché, il achetait des choses très inhabituelles. Il mettait même différents articles pour femmes par exemple dans le panier d'achat, et cela faisait rire les caissières. Le propriétaire du supermarché était désolé pour lui, et avait même donné des instructions de n'accepter en paiement que la moitié de la valeur totale des articles qu'il avait achetés.
Un jour, la curiosité de quelqu'un lui fit chercher la raison de ces agissements, et il décida de découvrir ce que le fou faisait avec toutes ces emplettes. Donc, il le suivit un jour en secret. Jean le Fou alla dans un coin reculé de la petite place de sorte qu'il ne serait pas observé par les passants et il commença à séparer et à regrouper les différentes choses achetées. Il commença alors à tirer les sonnettes (comme il avait l'habitude de faire) et à laisser les sacs avec les courses devant la porte.
Les articles pour femme qu'il avait l'habitude d'acheter, il allait les apporter à une pauvre étudiante, Katerina, issue d'une grande famille avec de nombreux enfants, elle en avait grand besoin.
Le jour de sa mort il y a huit ans, tout le monde dans le quartier avait une histoire à raconter à propos des "incartades" du fou : Anastase, le concierge de l'immeuble où habitait le fou, a commencé à raconter l'amour qu'il avait pour l'Église.
Il allait à l'église, presque chaque jour. Le dimanche, il arrivait même avant le prêtre. Il allumait son cierge, s'agenouillait devant toutes les saintes icônes, puis allait à sa place à l'entrée de l'église, se faisant passer pour un mendiant. Tout l'argent qu'il collectait , comme me l'a révélé le prêtre, il allait secrètement le déposer dans le tronc des aumônes pour les pauvres et les personnes âgées.
Un jour, la gardienne l'a vu au tronc des aumônes, et elle a pensé qu'il essayait de voler l'argent. Elle a donc couru avertir le prêtre. "Père, Jean le Fou a mis la main dans le tronc des aumônes!" a-t-elle crié. Le prêtre a ensuite observé avec précaution et secrètement ce qu'il faisait. Il a vu le fou tirant de l'argent de ses poches et le déposant dans le tronc.
"Que diable fais-tu là, toi le fou?" a crié le prêtre. Et Jean le Fou a répondu: "Eh bien mon père, vous voyez, j'ai un trou dans ma poche, et ainsi, pour empêcher l'argent de tomber par le trou et le perdre, je l'ai mis dans la boîte pour que la Toute Sainte [Mère de Dieu] le garde et le donne à d'autres plus pauvres que moi! "
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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