"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 14 juillet 2009

Père Barnabas Powell: Qu'y a-t-il dans un nom? Quelquefois un encouragement



Maman ne m'a pas donné pour nom Barnabé. En fait, personne dans ma famille, n'avait jamais entendu ce nom jusqu'à ce que que je l'ai choisi moi-même.

La coutume orthodoxe des temps anciens consiste à donner à nos enfants des noms de saints. Ce saint devient le saint patron des enfants, qui prie pour leur âme.

Quand un adulte se joint à l'église, il choisit son propre saint. S'il a déjà le nom d'un saint, il est
encouragé à prendre ce saint comme son saint patron.

Dans mon cas, il n'y avait pas de saint Brad. Je n'ai jamais compris comment j'ai eu ce nom. Il n'y avait pas de précédent dans la famille.

J'ai cherché, en vain, "Les Grande Brads de l'Histoire." "Brad" n'a jamais vraiment été ressenti par moi comme me convenant, il n'était pas non plus très inspirant. Lorsque mon prêtre m'a conseillé quelques mois avant ma conversion, de choisir un saint patron, j'ai demandé une liste complète de tous les saint avec une brève description.

Il a suggéré que je relise ma Bible et que je cherche quelqu'un à partir de ses pages, qui m'apparaîtrait comme un modèle.

J'ai finalement réduit le choix à trois: Philippe (avec sa réponse évangélique à l'eunuque éthiopien), Stéphane (premier martyr), et Barnabé (qui présente l'ancien persécuteur Paul aux autres apôtres). Cet acte de rétablissement de la paix, accompagné de son élan missionnaire, a dirigé mon choix en fin de compte .

Dans le choix d'un saint patron, j'ai aussi choisi une compréhension particulière de l'ecclésiologie (la branche de la théologie traitant de la nature de l'Eglise).

L'église est beaucoup plus qu'une organisation dont les membres sont des chrétiens actuellement en vie. Il s'agit d'une communion à la fois des vivants et des défunts.

Comme nous prions les uns pour les autres, ici sur terre, cette relation continue après la mort. Les chrétiens orthodoxes prient pour les défunts, non seulement à leurs funérailles, mais à de nombreuses reprises tout au long de l'année.

De même, les défunts peuvent prier pour nous, et nous reconnaissons que certains d'entre eux sont particulièrement dignes qu'on leur demande de prier pour nous.

Leur désignation en tant que saints n'est pas une question de fiat ecclésiastique, mais une reconnaissance de la vénération déjà existante. Un saint est quelqu'un de si sacré que nous continuons à lui demander de prier pour nous, même après son départ de cette vie.

Les visiteurs d'un temple orthodoxe verront les murs couverts d'icônes: des images du Christ, de Marie [Mère de Dieu] et des saints. Les icônes nous rappellent que chaque fois que nous nous réunissons en Eglise, les fidèles de tous les temps et de tous les lieux se rassemblent avec nous.

La mort biologique est une condition sans signification pour la détermination de l'adhésion à l'Eglise. L'apôtre Barnabé est aussi "vivant" que je le suis, et probablement plus que jamais je ne le serai.

Je lui demande de prier pour moi avec autant d'espoir que je demande à quelqu'un d'autre de le faire.

Saint-Barnabé ne prie pas seulement pour moi, il est mon modèle. Les jeux de rôle comme Dongeons and Dragons vous font assumer un personnage de fiction comme un moyen de vous retirer de la réalité pendant quelques heures un vendredi soir. Au mieux, cela est sans danger...

Avoir un saint patron est tout à fait le contraire de cette évasion. Nous ne jouons pas à la sainteté. Nous recherchons cela comme la seule quête digne d'être poursuivie dans la vie.

Le salut n'est pas un événement, mais un processus. Je suis sauvé, je suis entrain d'être sauvé. Les saints nous poussent à suivre le Christ, car ils ont réussi à le faire malgré les difficultés.

Plus tôt ce mois-ci, j'ai célébré le jour de la fête annuelle de Saint Barnabé. Tandis que j'écoutais les hymnes prévues et les lectures de l'Écriture, j'ai été frappé - et même embarrassé - par le peu de ressemblance que j'ai avec cet homme que les Actes décrivent comme "un homme bon, plein de l'Esprit Saint et de foi".

Son nom original était Joseph. "Barnabé" (fils d'encouragement) a été ajouté en reconnaissance de sa vertu principale qui était de réconforter les âmes.

Il serait ridicule pour moi de me comparer à un tel homme, mais cette comparaison n'est pour moi qu'un encouragement à être une meilleure personne.

Si Joseph a pu devenir Barnabé, espérons que Brad pourra aussi le faire.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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