"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 14 décembre 2025

27e DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Apôtre André

Ce week-end, nous célébrons samedi le saint apôtre André. Contrairement aux autres apôtres, nous n'avons rien d'écrit par lui, mais beaucoup a été écrit à son sujet.

Il était pêcheur et donc très familier avec la mer, ses bienfaits et ses dangers. Traditionnellement, il est considéré comme le saint patron de la marine russe. C'est sans doute la raison pour laquelle la cathédrale Saint André de la base navale de Cronstadt, où saint Jean de Cronstadt a exercé son ministère sacerdotal pendant un demi-siècle, lui est dédiée.

Le saint apôtre André avait été disciple de saint Jean le Précurseur, dernier grand prophète, qui fut le pont entre l'Ancien Testament et le Nouveau, et saint André avait sans doute beaucoup appris de lui sur la venue du Christ. Lorsqu'il rencontra le Christ, qui lui dit : « Suis-moi, et je te ferai pêcheur d'hommes », André, tout comme son frère Pierre, n'hésita pas un instant.+

L'Évangile du dimanche est tiré de Luc 18, 18-27. Il s'agit d'un récit édifiant qui nous exhorte à n'aimer rien d'autre que le service de Dieu. Il existe de nombreux exemples de personnes de haut rang qui ont cherché à piéger le Christ avec leurs questions. 


Peut-être l'homme de ce récit était-il l'un d'entre eux, même s'il était peut-être sincère dans sa démarche. L'Évangile selon saint Marc (Marc 10, 17-22) rapporte également cette rencontre. En effet, Marc dit que l'homme courut vers le Christ qui, en le voyant, l'aima. En réponse à la question « Que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? », le Seigneur commence par donner à l'homme un résumé des commandements. Selon les normes du monde, cet homme aurait pu paraître vertueux, car il était pratiquant et respectait scrupuleusement la loi. Pourtant, il avait un défaut dans son caractère, car il était riche et jouissait du luxe que cela lui procurait. 

Le Christ et le jeune homme riche


 Cet interlocuteur a clairement du respect pour le Seigneur, mais il le considère comme un homme juste, et non comme Dieu incarné. En fait, le Christ corrige ce malentendu en répondant à la manière dont il s'adresse à lui : « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon, sauf un seul, c'est-à-dire Dieu. » Par cette déclaration, le Seigneur a révélé sa véritable identité, mais, de toute évidence, l'interlocuteur ne s'en est pas rendu compte. Sa richesse matérielle a obscurci son entendement. Peut-être espérait-il pouvoir continuer à jouir de sa situation privilégiée dans l'éternité. L'exhortation à vendre tout ce qu'il possède et à le distribuer aux pauvres, afin d'avoir un trésor dans le Ciel, puis à le suivre, devait être à l'opposé de la réponse qu'il espérait. 

Ce passage de l'Évangile est d'actualité pour deux raisons. Premièrement, parce que nous sommes entourés de toutes parts d'incitations à dépenser de l'argent pour des biens et des plaisirs matériels, comme si ces choses pouvaient nous être bénéfiques d'une manière ou d'une autre. Deuxièmement, parce que le calendrier des saints nous présente ce dimanche saint Philarète le Miséricordieux. 

Saint Prophète Nahum

Aujourd'hui, nous commémorons également le prophète Nahum. Il a vécu au VIIe siècle avant J.-C. et fait partie des douze petits prophètes. Le livre qui lui est attribué dans l'Ancien Testament ne compte que trois courts chapitres. Nahum prêcha sous le règne du roi Manassé, l'un des souverains les plus méchants de Juda. Son message pourrait se résumer en quelques mots : Dieu jugera.

La question de la richesse matérielle est un thème récurrent dans les Évangiles et, par conséquent, dans le concept de la vie chrétienne. Philarète naquit au milieu du VIIIe siècle dans une riche famille arménienne. Leurs terres étaient vastes et généraient des profits considérables. À la mort prématurée de son père, Philarète se retrouva à la tête de ce vaste domaine très rentable. Sa piété incontestable et sa connaissance des Évangiles l'encouragèrent à décider d'utiliser sa richesse au profit des pauvres. 

Saint Philarète le Miséricordieux

À mesure que la nouvelle de cette décision se répandait, le nombre de suppliants augmentait. Cependant, la situation économique peut changer, et c'est ce qui arriva à Philarète. Une série de malheurs a réduisit considérablement les revenus du domaine. Peu à peu, tout fut perdu, sauf la maison dans laquelle lui et sa famille vivaient. La famille fut alors soumise à des privations similaires à celles subies par les pauvres qu'ils avaient auparavant aidés. Cela suscita le ressentiment de sa famille qui souffrait, qui vacilla dans sa foi et qui le critiqua pour avoir été trop généreux auparavant. Pourtant, Philarète resta convaincu que Dieu ne les avait pas abandonnés et ne les abandonnerait pas. 

Il arriva que la famille apprit que l'impératrice Irène se trouvait dans la région et prévoyait de leur rendre visite. Lors des préparatifs, on prit soin de ne pas dévoiler la situation financière difficile de la famille. La nièce de Philarète était en visite à ce moment-là. Dans l'entourage de l'impératrice se trouvait son fils, le futur empereur Constantin. Il fut séduit par cette jeune femme et ce fut un exemple classique de coup de foudre. Sa décision de lui demander sa main fut approuvée par l'impératrice. 

Cet heureux événement conduisit Philarète et sa famille à être invités au palais royal de Constantinople, où Philarète découvrit que sa réputation de philanthrope l'avait précédé. C'est ainsi que ses biens perdus lui furent restitués afin qu'il puisse continuer à faire preuve de bienveillance envers tous les pauvres et les malheureux qui sollicitaient son aide. Il maintint cette politique d'aide chrétienne jusqu'à son décès, en ce jour de l'an 802.

Dans les exemples que nous avons vus aujourd'hui, on ne nous dit pas que la richesse est nécessairement mauvaise en soi. La question n'est pas l'argent, la propriété ou quoi que ce soit d'autre, mais notre attitude à leur égard et l'usage que nous en faisons. Que Dieu nous accorde de comprendre ce principe et d'agir en conséquence.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

in Mettingham. 

ENGLAND


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