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Le calendrier des saints comporte une abondance de commémorations aujourd'hui, dont celle de saint Théodore Tyron. Cela ne signifie pas qu'il était originaire de Tyr, mais qu'il était une recrue [on l'appelle aussi Théodore d'Amassée]. Il servait dans l'armée dans la ville d'Amasée, dans le Pont, sur la côte de la mer Noire, en l'an 306, sous le règne de l'empereur romain Galère. Théodore reçut l'ordre d'exécuter l'obligation légale d'offrir des sacrifices aux idoles païennes, mais il refusa et déclara sa foi en Christ Sauveur. Son commandant lui donna quelques jours pour reconsidérer sa position. Alors qu'il mourait de faim en prison, le Christ lui apparut et le réconforta. Accusé d'avoir incendié un temple païen et détruit l'idole de Rhéa (déesse de la maternité et reine des Titans), Théodore fut traduit devant le gouverneur Publius, qui le condamna à mourir brûlé vif. Le saint fit le signe de la croix alors qu'il se tenait dans les flammes, louant Dieu. Puis, alors qu'il remettait son âme entre les mains de son Créateur, les spectateurs, dont l'auteur de sa Vie, virent l'âme du martyr monter au ciel. Sa dépouille mortelle fut enterrée avec respect par des chrétiens fidèles, puis transférée à Constantinople. Plus tard, l'empereur Julien l'Apostat (361-363) décida de se moquer des chrétiens de Constantinople et de les insulter au début du Grand Carême. Il ordonna que le sang des sacrifices dans les temples païens soit répandu sur les aliments sur les places de marché. Saint Théodore apparut en songe au Patriarche Eudoxios, l'avertissant de l'outrage et lui conseillant de ne manger que du blé bouilli et du miel (kolyva). Il indiqua au patriarche où il était possible de trouver des produits non contaminés. En souvenir de cela, l'Église célèbre la mémoire de saint Théodore chaque année le premier samedi du Grand Carême. Cette coutume fut instaurée par l'archevêque Nektarios de Constantinople (381-397).
Sainte Mariamne, la Vierge apostolique, fit vœu de virginité et devint la compagne de son frère l'apôtre Philippe et du saint apôtre Barthélemy, les assistant activement dans leurs travaux missionnaires. L'historien de l'Église Nikephoros Calliste donne des détails sur leur prédication dans la ville phrygienne de Hiéropolis, où ils furent arrêtés et emprisonnés. Saint Philippe fut martyrisé par crucifixion, mais Mariamne et Barthélemy furent libérés. Mariamne mourut en paix.
Saint Finan est décédé en ce jour en l'an 661. C'était un moine irlandais qui avait été formé au monastère d'Iona. En 651, il fut désigné pour succéder à saint Aidan comme deuxième évêque de Lindisfarne. En tant qu'archipasteur, il s'efforça sans relâche d'établir la foi véritable. Il convertit le roi Sigebert des Saxons de l'Est et le roi Peada des Angles du Centre. Il construisit une cathédrale sur l'île de Lindisfarne et contribua à la fondation du prieuré de St Mary à l'embouchure de la rivière Tyne, ainsi que de l'abbaye de Gilling. Finan est décrit comme un homme à la vie vénérable, évêque d'une grande sainteté et maître éloquent. Après dix ans, il reposa dans le Seigneur en 661 et fut enterré à Lindisfarne.
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Le Grand Carême commence demain et nous sommes dans la dernière phase de notre préparation. La lecture de l'Évangile d'aujourd'hui (Matthieu 6, 14-21) est brève et tellement explicite que même le commentaire de saint Théophylacte est assez bref. Le chapitre 6 de l'Évangile selon saint Matthieu commence par les paroles du Christ sur l'aumône, dont il dit qu'elle doit être faite discrètement.
Les donateurs qui font d'importantes donations charitables sous les feux de la rampe sont récompensés par les louanges du monde. Il nous est enseigné de ne pas rechercher les honneurs du monde, mais plutôt de faire ce qui plaît à Dieu. Le chapitre se poursuit par l'enseignement aux disciples de la prière, avec les paroles que nous connaissons sous le nom de « Notre Père ».
Nous arrivons ensuite aux versets qui sont lus dans la liturgie d'aujourd'hui. Le commentaire attire notre attention sur le faux deuil des hypocrites, qui se maquillaient le visage pour être pâles. Ce stratagème théâtral, destiné à suggérer la douleur, est rejeté comme étant sans valeur. Ensuite, il est question d'huile, manifestement d'huile d'olive. Une note de bas de page du traducteur, plus haut dans le commentaire, dit : ..... En grec, les mots pour « olive » et « miséricorde », elaias et eleos, sont très semblables à l'oreille, bien qu'ils ne soient pas liés par l'étymologie. Ces deux mots sont souvent associés l'un à l'autre. C'est un exemple où une nuance dans une langue peut être rendue, difficilement, dans une traduction. Ainsi, la référence à l'onction implique de faire preuve de miséricorde, ce qui s'exprime par l'aumône. La lecture se termine par un sujet qui est revenu à plusieurs reprises, la question des biens matériels. Qu'aimons-nous le plus, les choses de Dieu ou les choses de ce monde ? Le Seigneur dit : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ».
Les textes liturgiques d'aujourd'hui prennent pour cadre l'histoire d'Adam, mais nous retrouvons l'utilisation grammaticale de la première personne. Ici, on nous apprend à regarder l'essence plutôt que le récit. La base de l'histoire est la volonté de désobéissance, qui est aggravée par une tentative de rejeter la responsabilité sur quelqu'un d'autre.
Lorsqu'on me reproche une transgression, combien de fois a-t-on utilisé l'excuse « ne me reproche pas parce que.....ceci, cela ou autre » ? Dans le Canon et les autres textes liturgiques d'aujourd'hui, le pronom de la première personne est utilisé parce que je ne devrais pas examiner les fautes d'une autre personne ou la pointer du doigt, mais je m'accuse moi-même. Cette approche est démontrée à la fin des vêpres du dimanche après-midi, lorsque nous célébrons le rite du pardon mutuel.
Nous nous demandons mutuellement pardon pour tous nos manquements, lorsque nous n'avons pas été à la hauteur de notre vocation chrétienne. Nous nous humilions devant nos frères et sœurs en Christ en reconnaissant nos propres faiblesses. Ce n'est que par une véritable humilité que nous pouvons nous rapprocher de Dieu.
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