Appel à la joie. Sautez de joie spirituelle, invitation à se réjouir.
Telle est la grande invitation que l'Église adresse à chacun de nous. `Hommes de bien, réjouissez-vous, rayonnez de joie. Venez participer à la fête de la Sainte Mère de Dieu, à la fête des délices. Rassemblez-vous avec les puissances incorporelles, avec les anges, criez sur tous les chemins votre joie : « Réjouis-toi, Sainte Mère de Dieu, et toujours Vierge Marie.`
L'expression « réjouis-toi » est l'invitation à la joie que l'Église nous a adressée, à nous fidèles, comme il y a longtemps l'archange Gabriel appela la Sainte Mère de Dieu à se réjouir. Nous l'entendons lorsque nous sommes invités à participer à la fête en l'honneur de la Sainte Mère de Dieu, notre Mère à tous.
Lors de cette fête, on n'entend qu'un seul message béni, comme une douce ivresse : réjouis-toi!
C'est le trésor de l'Église et toute sa splendeur.
`Réjouis-toi` est "l'ordre" que l'archange Gabriel adressa à la Vierge Marie, mais aussi le grand don pour l'homme de la Vierge, l'incarnation de toute l'Église.
Il a été révélé de cette manière que la joie est un attribut intrinsèque du divin. La salutation `réjouis-toi` le prouve parfaitement.
La joie en l'honneur de la Sainte Mère de Dieu, étant elle-même un réceptacle de joie, est la richesse de l'Église pour l'au-delà, dans l'éternité.
L'Eglise glorifie par des hymnes et des chants « le réceptacle choisi pour la joie» qui est la Sainte Mère de Dieu.
L'Eglise vise à ce que personne ne reste exclu de la grande fête de la joie, car elle ne garde pas la joie sous le boisseau et ne la garde pas seulement pour elle-même.
La Sainte Mère de Dieu n'est pas seulement la fille de la Grâce, mais aussi sa Mère qui a reçu la joie et la donne en présent aux croyants. C'est là que réside sa splendeur.
Le joyau béni de donner et de recevoir la joie conduit notre esprit à une réalité émouvante :
L'Église est la source de la joie, la seule source et la seule demeure de la joie dans ce monde.
De plus, la joie est le privilège réservé exclusivement aux chrétiens. L'injonction : « réjouis-toi » dite dans les acathistes et également exprimée par la bouche de l'apôtre saint Paul « soyez toujours joyeux » sont les prémisses indispensables de toute vie chrétienne authentique. La joie est l'attribut et le trait distinctif du vrai chrétien. De l'Église, il vit le monde ennuyé et sans joie (χαρά «hara » – « joie », a-haros » signifie « ennuyeux, insipide, incolore, sans joie, étranger à la joie ».
Dans l'Église se trouve la Joie incarnée, la Parole incarnée de Dieu, l'accomplissement de la joie, le plaisir et la félicité.
Ceux qui ignorent la joie du christianisme commettent une grosse erreur car de cette façon ils annulent le sens de l'injonction de l'archange, des acathistes, déformant le fondement de la vie chrétienne.
Avec toutes ces pulsions insistantes et chaleureuses de l'Église à se réjouir, très peu de chrétiens sont les chrétiens dont la vie est une vie de joie réelle. Malheureusement, de nombreuses fois, nous ne sommes pas en mesure d'accueillir la joie.
Nous sommes cultivés et éduqués dans un esprit de tristesse et de désespoir. L'invitation de l'Église à participer à la merveilleuse fête de la joie nous trouve mal préparés et incapables d'y répondre comme nous le devrions. Nous prouvons que nous n'avons pas bien compris le fait que la joie est l'élément déterminant et essentiel de notre identité de chrétien et que les notions de joie et de chrétien sont absolument inséparables.
Je pense que tout d'abord la cause est la désobéissance, la différence entre l'attitude de la Sainte Mère de Dieu à l'égard de l'injonction de réjouissance venant de Dieu et notre propre attitude envers la même injonction.
La Sainte Mère de Dieu accomplit l'injonction de Dieu et se réjouit. Elle n'a pas dit un mot sur l'envie de se réjouir venant de l'Ange, elle l'a simplement laissé passer doucement de la bouche de l'Ange dans son cœur.
Elle a laissé le Christ devenir sa joie.
Dieu nous adresse aussi l'appel à la joie par l'Église, mais nous ne l'écoutons pas. De plus, nous nous y opposons. Dans un monde de douleurs, de malheurs, de guerres, de deuil, de mort, de violence, de restrictions, comment devenir un « réceptacle de joie » ?
Cela semble absolument impossible.
Le serpent de la désobéissance, de l'opposition, de l'infidélité féroce plane autour de notre cœur, l'empêchant de se réjouir et rendant impossible de se réjouir dans le monde moderne et l'interdisant complètement. Aujourd'hui, seul un homme innocent peut se réjouir...
Le manque de foi, les doutes du rationalisme ferment les portes de la joie. La désobéissance nous rend insensibles, négligents à l'injonction divine à la joie. C'est pourquoi nous ne la partageons pas, parce que nous n'avons pas écouté l'injonction de Dieu comme l'a fait la Sainte Mère de Dieu. C'est pourquoi nous ne pouvons pas participer à la joie.
Tourmentés, avec des âmes méchantes, rationalistes, émus uniquement par des intérêts matériels, hypocrites, étroits d'esprit, incapables d'humilité et esclaves de l'égoïsme, nous sommes devenus incapables d'écouter l'injonction de Dieu, insensibles et pétrifiés, sans aucune foi dans les miracles, cette foi qui nous conduirait au lumineux univers de la joie.
Malgré cela, la joie est tout le temps envoyée dans le monde. L'invitation à la joie reste éternellement impérissable. Elle demeure comme un billet d'entrée pour le Royaume des Cieux, que l'Église nous donne à tous avec sa foi profonde que cette joie peut devenir permanente dans notre existence. Il suffit d'écouter ce « réjouis-toi » prononcé par l'Ange et de purifier nos âmes avec humilité.
Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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