"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 2 avril 2020

Comment les 40 martyrs de Sébaste ont sauvé le Métropolite Joseph

Le Martyre des 40 martyrs de Sébaste

À Taganrog, dans les appartements de l'archevêque, était accrochée une icône des Quarante Martyrs [de Sébaste], souffrant dans le lac de Sébaste. 

Quand j'étais encore jeune hiédiacre et gardien de cellule de Vladyka Arsène, je passais souvent devant cette icône, mais je n'accordais pas la vénération qu'il fallait à ces quarante martyrs souffrants ; je doutais même un peu de leur existence - peut-être y avait-il de tels martyrs, peut-être pas...

Le métropolite Joseph (Tchernov) d'Alma-Ata et du Kazakhstan.

Eh bien, à l'hiver 1943, je fus incarcéré dans une prison de la Gestapo à Ouman [ville du centre de l'Ukraine], où il n'y avait pas de verre aux fenêtres, et où il faisait un froid glacial dehors. 

Je n'avais pratiquement pas de vêtements, je ne portais qu'une soutane. Alors, dans cette boîte de pierre, j'ai demandé la mort : "Ô Seigneur, laisse-moi mourir !" C'était sans espoir, et je n'avais pas la force d'endurer le froid glacial. Alors je me suis souvenu des quarante martyrs de Sébaste et j'ai commencé à les prier, à leur demander pardon de ne pas leur avoir rendu l'honneur qui leur était dû, de ne pas avoir compris leur exploit dans le martyre. 

J'ai prié avec ferveur, avec ardeur, et bientôt le désespoir a quitté mon âme, la chaleur a rempli mon corps, et je me suis senti entièrement réchauffé. Après que le froid et le désespoir m'aient quitté, la porte de la cellule de la prison s'est ouverte et on m'a donné un paquet - les Saints Dons, du pain et des vêtements chauds.

Les forces soviétiques avançaient sur la ville et les Allemands commencèrent à fusiller les prisonniers. J'ai pris les Saints Dons dans la paume de ma main et j'ai prié devant eux toute la nuit. Les fidèles d'Ouman ont recueilli leur or et ont acheté l'assistant du gardien de prison. Il a donné sa parole de me garder en vie ; et en vérité, pendant que les Allemands emmenaient les prisonniers avec eux ou les fusillaient, je suis resté en vie.

Lorsque les forces soviétiques sont arrivées, Vladyka Joseph a de nouveau été mis en prison, cette fois par les autorités soviétiques. Il leur semblait très suspect qu'il survive à une prison de la Gestapo. Mais c'est une toute autre histoire.


Extrait (en russe)de De la lumière de la joie dans un monde de tristesse : Le métropolite Joseph d'Alma-Ata et du Kazakhstan par V. Koroleva (Moscou : Palomnik, 2004).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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