Les rapporteurs spéciaux de l'ONU appellent à des actions pour lutter contre le harcèlement des journalistes.
Les défenseurs des droits de l'homme de l'ONU ont exprimé leur grave préoccupation face au harcèlement des journalistes qui publient des informations sur les violations des droits des croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
Dans une communication du Groupe des rapporteurs spéciaux de l'ONU aux organes de l'État ukrainien, des faits d'intimidation et de harcèlement du personnel de l'Agence d'information de l'Union des journalistes orthodoxes ont été notés, ainsi qu'une demande concernant la réponse des forces de l'ordre sur cette question.
Dans cette demande, les défenseurs des droits humains de l'ONU condamnent les cas de menaces et d'actes de violence contre des journalistes orthodoxes et appellent les autorités ukrainiennes à traduire les auteurs en justice.
La demande a été renvoyée au 30 octobre 2018, les rapporteurs de l'ONU ont informé les autorités ukrainiennes qu'ils attendaient une réponse dans les 60 jours : "Nous vous serions reconnaissants de nous répondre dans les plus brefs délais. Après 60 jours, cette communication et toute réponse reçue du gouvernement de Votre Excellence seront rendues publiques sur le site Web des procédures spéciales de l'ONU. Elles seront également communiqués ultérieurement dans le rapport habituel qui sera présenté au Conseil des droits de l'homme."
Cependant, aucune réponse n'a suivi.
Les militants des droits de l'homme rappellent l'attaque de radicaux de droite contre le bureau de l'agence d'information de l'Union des journalistes orthodoxes à Kiev le 25 janvier 2018, ainsi que d'autres incidents impliquant des violations des droits humains, et notent que malgré de nombreuses plaintes déposées à la police à la suite de ces événements, l'enquête n'a pas été ouverte.
"Nous sommes gravement préoccupés par ces allégations qui, si elles étaient confirmées, constitueraient une nouvelle forme de violation des droits à la vie et à la sécurité de la personne, à la liberté d'expression et de réunion pacifique et à la liberté de religion et de conviction, reconnus sur le plan international, tels qu'énoncés aux articles 6, 9, 18, 19 et 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pacte), sanctionnés officiellement, directement ou par omission. Le PIDCP [Pacte international relatif aux droits civils et politiques] a été ratifié par l'Ukraine en 1973 et constitue une obligation juridique internationale ", dit le document.
Les rapporteurs spéciaux de l'ONU se réfèrent à la résolution 12/16 du Conseil des droits de l'homme, qui établit un lien intrinsèque entre le droit à la liberté de pensée, de conscience ou de religion et le droit à la liberté d'opinion et d'expression, et encourage les États à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter les violations de ces droits et à créer les conditions permettant d'en empêcher la récurrence. "Compte tenu de l'importance de la question, nous apprécierions une réponse sur les premières mesures prises par le Gouvernement de votre Excellence pour protéger les droits de la ou des personnes susmentionnées conformément aux instruments internationaux ", indique le message des Nations Unies.
Rappelons qu'en Janvier 2018, des personnes en cagoule avec les symboles de l'organisation nationaliste "S14", inclus dans la liste des organisations terroristes internationales, sont entrées dans le bureau de l'Union des Journalistes Orthodoxes et ont bloqué le travail du comité de rédaction. Pendant environ une heure, ils ont insulté les journalistes et provoqué un conflit, la police, arrivée sur place, étant inactive.
Après la conférence de presse "L'attaque contre le comité de rédaction de l'Union des journalistes orthodoxes", au cours de laquelle Anna Poddoubnaya, directrice de l'agence bews, a parlé de l'attaque criminelle contre le comité de rédaction qui viole la liberté d'expression, ses données personnelles ont été ajoutées dans la base de données du site scandaleux Mirotvorets ("Faiseur de Paix" [sic!]).
Comme l'a rapporté l'Union des Journalistes Orthodoxes, le groupe des rapporteurs spéciaux de l'ONU, qui, le 30 septembre 2018, a fait appel aux organismes d'État autorisés de l'Ukraine en leur demandant des informations sur la violation des droits des croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, n'a pas reçu de réponse dans un délai suffisant. La Représentation de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]auprès des organisations internationales européennes y voit une tentative de dissimuler la situation réelle de discrimination de l'Eglise orthodoxe ukrainienne.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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