"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 22 octobre 2019

Réflexions de l’évêque Irénée de Bačka



L’évêque Irénée de Bačka (Église orthodoxe serbe) a publié les réflexions suivantes sur le site officiel de l’Église orthodoxe serbe, en date du 20 octobre 

« Le samedi 19 octobre de cette année, le patriarche de Constantinople Bartholomée et l’archevêque d’Athènes Jérôme ont concélébré la liturgie avec plusieurs évêques et clercs dans l’ancienne église de « l’Acheiropoiètos » à Thessalonique. 

À cette occasion, l’archevêque d’Athènes, en qualité de président du Saint-Synode à Athènes (puisque l’Église de Grèce n’a pas de primat, du fait que Constantinople ne lui a jamais accordé une autocéphalie véritable et pleine) a pratiquement reconnu la soi disant « Église orthodoxe d’Ukraine », un assemblage de groupuscules schismatiques ukrainiens, sans consultation avec l’Église canonique avec, à sa tête, le métropolite Onuphre, par le fait que le pseudo-métropolite « de Kiev et de toute l’Ukraine » Épiphane Doumenko a été 
commémoré à la sainte liturgie comme l’un des primats des Églises orthodoxes autocéphales, c’est-à-dire que son nom est introduit dans les diptyques de l’Église orthodoxe de Grèce. 

Cet agissement est le dernier pas avant un abîme encore plus profond et plus dangereux d’un schisme dans l’orthodoxie universelle. Car, comme le Saint-Synode du Patriarcat de Moscou l’a déjà annoncé officiellement, la reconnaissance des schismatiques ukrainiens en tant qu’Église par Athènes, aura pour conséquence la suppression du nom de l’archevêque d’Athènes dans les diptyques de l’Église orthodoxe russe et la cessation par celle-ci de la communion avec tous les hiérarques de l’Église orthodoxe de Grèce qui auront adopté la position de l’archevêque et concélébreront avec les schismatiques d’Ukraine, lesquels, en réalité, ne disposent d’aucun rang sacerdotal ni n’appartiennent, plus généralement, à l’Église orthodoxe. 

Le signataire de ces lignes, sachant avec quelle responsabilité, circonspection, discernement et patience le Patriarcat Moscou fait preuve depuis qu’il est confronté à ce terrible défi, suppose que celui-ci ne prendra pas sa décision – adoptée sur le principe et publiée – tant que l’archevêque d’Athènes Jérôme, de son côté, ne se permettra pas de concélébrer avec M. Doumenko, pseudo-métropolite de Kiev. En tout état de cause, le schisme n’a pas été provoqué par l’Église orthodoxe russe, mais exclusivement par le Patriarcat de Constantinople. 

Toutefois, la responsabilité de son aggravation et de sa continuation incombera à l’Église orthodoxe de Grèce, la seule qui, après une longue résistance, « s’est mis dans le rang » et a agi selon les instructions du Phanar, de Washington et Dieu sait de qui encore. Il n’est pas trop tard : l’archevêque Jérôme a encore une marge de manœuvre pour s’arrêter et ne pas contribuer à un schisme encore plus grand et plus lourd dans l’Église orthodoxe. Il n’a jamais été superflu, et maintenant non plus, de se rappeler la parole des saints Pères selon laquelle le crime du schisme ne peut se laver même dans le sang du martyre. 

S’il ne recule pas au dernier moment, l’archevêque Jérôme partagera la responsabilité devant Dieu, l’Église et l’histoire avec le patriarche Bartholomée qui, malheureusement, oublie qu’il est en premier lieu évêque de Constantinople, aujourd’hui Istanbul, et que le titre de « patriarche œcuménique » signifie précisément premier évêque de « l’oikouméné » byzantine, comme est appelé l’Empire roméique ou romain d’Orient dans l’idéologie officielle, mais il n’est pas « l’évêque de tout l’univers », c’est-à-dire de la planète terre, comme le proclame en fait la politique ecclésiastique novatrice contemporaine – je le dirais sans détours – non orthodoxe, du Patriarcat œcuménique, du Phanar, ou l’expression que l’on voudra choisir. 

La position de l’Église orthodoxe serbe, formulée conciliairement, reste inchangée : nous ne reconnaissons aucunement les schismatiques ukrainiens impénitents en tant qu’appartenant à l’Église, et encore moins comme une Église orthodoxe autocéphale normale ». 
et

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