"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 16 mai 2018

Père Andrew Phillips: Trois types de clergé et leurs tentations (1/3)



Introduction

Au fil des décennies, nous nous rendons compte que nous avons rencontré plusieurs dizaines d'évêques orthodoxes et plusieurs centaines de prêtres orthodoxes, de générations et de nationalités différentes. Parmi eux, nous pouvons commencer à voir trois typologies différentes, trois tendances. Toutes ces choses sont bonnes en soi, mais toutes ont leurs tentations. Qu'est-ce que c'est ?

L'Administrateur

Tout évêque et tout prêtre doit, entre autres, être administrateur. Si nous prenons l'exemple du plus beau saint de la diaspora, saint Jean de Shanghai, nous savons qu'il était un bon administrateur (pas du tout un imbécile pour le Christ, comme certains l'ont imaginé), qu'il passait beaucoup de temps à répondre à des lettres presque tous les jours, à faire face à des difficultés financières et autres, notamment dans ses cathédrales de Shanghai et de San Francisco, et à des questions pastorales, à s'occuper de l'administration. Mais il ne s'est jamais limité à l'administration, devenant bureaucrate, oubliant l'être humain, laissant de côté d'autres qualités nécessaires, ce qui en fait une fin en soi. La description d'un évêque ou d'un prêtre comme " juste un administrateur " ou, dans le jargon d'aujourd'hui, " un gestionnaire efficace ", peut être l'une des pires insultes. Pourquoi ?

C'est parce qu'ils tombent inévitablement dans la double tentation de l'argent et du pouvoir. Ils deviennent fonctionnaires, comme tant de personnes nommées par l'État avant la Révolution en Russie et dans les Églises d'État aujourd'hui, en Grèce et en Roumanie. Leur allégeance est donc plus avec l'État qu'avec l'Église, avec ce monde, et non l'autre monde. Au pire, ceux qui aiment l'argent plus que Dieu deviennent des simoniacs et ceux qui aiment le pouvoir plus que Dieu s'allient à l'appareil d'État national local - comme le fameux "Patriarche de Kiev", Filaret, qui, en tant qu'espion communiste, s'est construit un palais et appelle aujourd'hui au génocide du peuple ukrainien. De tels mercenaires finissent par perdre leur foi, ne croyant en rien du tout - si jamais ils l'ont fait.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
version italienne

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