Du Mont Athos, Batouchka retourna d'abord à Petchory. Il fut élevé au rang d'archimandrite et un peu plus tard d'higoumène. En 1986, il fut envoyé dans son diocèse de Koursk, où il devait, en tant que recteur, reconstruire plusieurs églises de village. Père Hippolyte fut envoyé en 1991en tant qu'higoumène au monastère de Rylsk-Saint Nicholas. Il passa ses onze dernières années dans ce monastère. Batouchka a dû restaurer le monastère et ressusciter la vie monastique presque à partir de zéro. L'une des plus anciennes églises de Russie se trouvait alors dans un état délabré.
Le Père ne réussit pas immédiatement à remettre le monastère en ordre. Au début, surtout dans la première année de son higouménat, l’archimandrite Hippolyte dut même entendre des plaintes de la hiérarchie parce que les travaux de restauration progressaient trop lentement. Bientôt, cependant, un grand nombre de personnes commencèrent à venir voir le staretz. Il réussit à donner au monastère une apparence bien soignée et l'état économique du monastère s'améliora considérablement. Fait intéressant, Batouchka lui-même ne participa jamais à la construction. Sa seule activité était la prière. Chaque jour, le père Hippolyte marchait seul [en priant] autour de l'église. Il y avait là les gens, les outils et les matériaux nécessaires à la construction.
Cependant, le staretz ne recherchait pas une décoration extérieure trop chère - il s'intéressait davantage à ce qu'il y avait à l'intérieur. Il appartenait au nombre de ces prêtres qui ne se préoccupaient pas tant de l'embellissement des églises que de l'embellissement des âmes humaines. C'est peut-être pourquoi tant de gens voulaient voir le staretz. Il avait tellement d'amour et de compassion qu'il pouvait recevoir n'importe qui dans son cœur - des hommes d'affaires aux alcooliques sans-abri. Sous le Père Hippolyte, le monastère était ouvert jour et nuit pour tous ceux qui étaient dans le besoin. Parfois, l'higoumène devait même s’entendre accuser d’avoir fait un lieu saint dans un «tripot». Il y avait là ceux qui avaient été condamnés, et les toxicomanes, tous rejetés par la société. Beaucoup d'entre eux abandonnèrent leurs vies antérieures, furent guéris et reçurent une grande aide spirituelle.
Le staretz possédait un don extraordinaire d'amour et de consolation. Il fut également distingué par son extraordinaire douceur et simplicité. Le barde orthodoxe Eugène Fokine se souvient de Batouchka: "Sa simplicité était telle qu'il ne pouvait en être autrement." Mais le staretz cachait avec zèle tous ses dons spirituels. Beaucoup étaient même perplexes, pourquoi un tel flot incessant de personnes venaient-elles voir le Père. Hippolyte ? Extérieurement, il ne faisait aucune impression particulièrement vive, et il était presque impossible de reconnaître un staretz pneumatophore en lui. Par conséquent, ceux qui allaient au monastère en attendant des miracles ou des prophéties furent déçus.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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