Archimandrite Hippolyte (Khalin)
Dans les années 1990, un flot incessant de gens venait en longues files
de tous les coins de la Russie au monastère Rylsk-Saint Nicholas dans la
province de Koursk, -ils venaient pour résoudre leurs questions les plus
importantes, pour avoir de l'aide, et de la consolation. L'higoumène du
monastère à cette époque était l'archimandrite Hippolyte (Khalin, † 2002) - un staretz
russe d'une rare gentillesse qui était passé par l'école spirituelle du Mont
Athos. L’archimandrite mégaloschème Macaire (Bolotov) a dit de lui un jour
"Si la Russie avait une centaine de tels startsy, elle se déracinerait et
monterait au ciel."
Le 17 décembre [2017 fut] est le quinzième anniversaire du repos en Christ
du staretz Hippolyte.
*
Un staretz athonite russe
Au milieu du XXe siècle,
l'existence du monachisme russe sur le Mont Athos était en grande question. Il
y avait alors moins de dix moines au monastère de Saint Pantéléimon. La vie
spirituelle y était ralentie, mais de toute évidence, elle s'estompait. Le
monastère aurait déjà pu passer aux Grecs... Mais en 1966, il se passa quelque
chose qui sauva littéralement le monastère russe et lui permit de renaître.
Pour la première fois, l'Union soviétique autorisa la délégation de plusieurs
moines au monastère, dont l'archimandrite Hippolyte (Khalin). En arrivant quelques
années plus tard, l’archimandrite Iliy (Nozdrin) dit que c'était seulement
grâce à ces moines que le monastère Athonite put être sauvé.
Serge Khalin, comme le futur
archimandrite Hippolyte était connu dans le monde, était le huitième enfant de
la famille paysanne d'Ivan et d'Evdokia Khalin. Il naquit dans le village de
Subbotino dans la province de Koursk. Son anniversaire, le 18 avril 1928, tomba
mercredi de la semaine lumineuse. Le garçon était le plus jeune enfant de la
famille. Ses trois frères étaient morts sur le front, ainsi Serge a dû
travailler dur déjà dans son enfance, pour aider ses parents. Cependant, cela
ne l'empêcha pas de terminer ses études secondaires, puis d'étudier dans une
fonderie et, un peu plus tard, de recevoir une éducation dans une école
pédagogique.
Après un bref passage à l'entretien
des routes, Serge fut enrôlé au service militaire en 1948. Comme il le rappelle
lui-même, dans l'armée, il disait souvent le «Notre Père» la nuit sous les
couvertures. On sait que Serge eut une foi profonde en Dieu dès son enfance.
C'était en grande partie dû à son oncle Michel qui servait comme prêtre. Outre
lui, la famille Khalin n'avait pas seulement des prêtres, mais aussi des
moines. Ils se rappellent que dans sa jeunesse, Serge avait une valise pleine
de livres spirituels, qu'il lisait souvent, sous son lit. Il aimait aussi
chanter et apprendre par cœur de nombreux poèmes de poètes russes, dont il se
souvint même jusqu'à un âge avancé.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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