22 janvier / 4 février
Dimanche du Fils Prodigue
Synaxe des nouveaux martyrs et confesseurs de
Russie
Saint Timothée, apôtre (96) ; saint Anastase le Perse,
moine, martyr (628) ; saints Manuel, Georges, Pierre et Léonce, évêques,
Sionios, Gabriel, Jean, Léon, Parode et leurs 377 compagnons, martyrs (vers
817) ; saint Anastase, diacre de la Laure des Grottes de Kiev (XIIème s.) ;
saint Joseph le Crétois (1511) ; saint Macaire de Bélev, thaumaturge (1623) ;
saints hiéromartyrs Jean (Ouspensky) et Euthyme (Tikhonravov), prêtres (1936).
Lectures : 1 Cor. VI, 12–20, Lc. XV, 11–32. Martyrs: Rom.
VIII, 28–39. Lc. XXI, 8–19.
AU
SUJET DU FILS PRODIGUE
C
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e n’est que lorsqu’il fut rentré en lui-même et qu’il eut compris en
quelle misérable situation il
était tombé, que ce fils qui s’était coupé de son Père, pleura sur lui-même en
disant : «Combien de
mercenaires de mon père ont du
pain en abondance et moi je meurs de faim ». Qui sont ces
mercenaires ? Ce sont ceux qui pour la sueur de leur repentir et leur
humilité reçoivent comme un salaire – le salut. Tandis que les fils, ce sont
ceux qui, par amour pour Lui se soumettent à Ses commandements; comme dit
aussi le Seigneur : « Celui qui
m’aime gardera ma parole » (Jn XIV, 23). Ainsi ce plus jeune fils,
privé de sa dignité filiale et qui s’était volontairement exclu de la patrie
sacrée et était tombé dans la famine, se condamne lui-même, s’humilie et dans
le repentir dit : «Je me lèverai,
j’irai et je tomberai aux pieds du Père et je dirai : Père, j’ai
péché contre le ciel et contre toi » (…) Ce père [dans la parabole du
fils prodigue], c’est Dieu ; en effet comment ce fils qui s’était séparé
de son père, aurait-il péché contre le ciel, s’il ne s’agissait pas du Père
céleste. Ainsi il dit : « J’ai
péché contre le ciel », c'est-à-dire contre les saints du ciel et ceux
dont l’habitation est au ciel, « et
devant Toi », qui vis au ciel avec Tes saints. St Grégoire Palamas
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ
умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ
преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху :
Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque
Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire des
Nouveaux Martyrs, ton 4
Цвѣ́ти россі́йского лу́га духо́внаго, въ годи́ну лю́тыхъ гоне́ній ди́вно процвѣ́тшіи, Новому́ченицы и Испо-вѣ́дницы безчи́сленніи : cвяти́теліе, Цápcтвенніи cтрастоте́рпцы и па́стыріе, мона́cи и мipcті́и,
му́жіе, жены́ же и дѣ́ти, до́брый пло́дъ въ тepпѣ́ніи Xpиcту́ прине́сшіи, моли́теся Eму́, я́ко насади́телю ва́шему, да избáвитъ лю́ди своя́ отъ безбо́жныхъ и злы́хъ, да yтвержда́ется же Це́рковь ру́ccкая кровьми́ и cтрaда́нiи ва́шими во cпасе́нie дýшъ на́шихъ.
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O fleurs du pré
spirituel de la Russie, qui avez surgi admirablement au temps des amères
persécutions, Nouveaux Martyrs et Confesseurs innombrables, vous qui avez
souffert la passion : pontifes, souverains et pasteurs, moines et laïcs,
hommes, femmes et enfants, vous qui avez apporté au Christ le bon fruit de
votre patience, priez-Le comme votre divin Semeur afin qu’Il libère Son
peuple des athées et des hommes mauvais, afin que s’affermisse l’Église Russe
par votre sang et vos souffrances pour le salut de nos âmes.
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Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
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Sauveur Tout-Puissant, Tu es
ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et
les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam
partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
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Kondakion des martyrs et confesseurs de
Russie, ton 2
Но́вiи cтрастоте́рпцы
poccíйcтіи, исповѣ́днически по́прище земно́e пpeте́кшіи, cтpaда́ньми
дepзнове́нie пріи́мши, моли́теся Xpиcту́, вácъ yкpѣпи́вшемy, да и мы́ егда́
на́йдетъ на ны́ испыта́нія ча́cъ, му́жеcтва дápъ Бо́жiй воспрiи́мемъ.
О́бразъ бо ecте́ лобыза́ющымъ по́двигъ ва́шъ, я́ко ни cко́рбь, ни тѣснота́,
ни cмépть отъ любвé Бо́жiя paзлучи́ти
вácъ не возмого́шa.
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Ô Nouveaux Martyrs qui avez
parcouru le chemin terrestre en confessant le Christ, par vos souffrances
vous avez acquis de la hardiesse, priez Celui qui vous a fortifiés, afin qu’à
l’heure où l’épreuve viendra sur nous, nous recevions le divin don du courage.
Vous êtes un exemple pour ceux qui vénèrent votre exploit, car ni
l’affliction, ni le tourment, ni la mort, n’ont pu vous séparer de l’amour de
Dieu.
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Kondakion du fils prodigue, ton 3
Оте́ческія cлáвы Tвоея́ удали́хся безу́мно, въ злы́хъ pacточи́въ éже ми́ пре́далъ ecи́ бога́тство ; тѣ́мже Tи́ блу́днаго гла́съ приношу́ : coгрѣши́xъ пре́дъ Tобо́ю Óтче щéдрый, прiими́ мя кáющacя, и coтвopи́ мя я́ко eди́наго отъ нае́мникъ Tвои́xъ.
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M’étant
écarté, comme un insensé, de Ta gloire paternelle, j’ai dilapidé en mal la
richesse dont Tu m’avais comblé. C’est pourquoi je fais monter vers Toi le
mot du Prodigue : « J’ai péché contre Toi, Père
miséricordieux : accueille-moi, repenti, et compte-moi comme l’un de Tes
journaliers ».
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AU BORD DES FLEUVES DE BABYLONE…
Afin de rappeler aux
chrétiens, de façon plus vive, leur éloignement de leur Patrie céleste et leur
asservissement au péché, l’Église, aux matines, après les psaumes du Polyéléos,
chante le psaume 136. Celui-ci était chanté par les Juifs lors de leur
captivité à Babylone, après la chute de Jérusalem et la destruction du premier
Temple. La première partie du psaume (versets 1-6) manifeste l’affliction des
Juifs pour la perte de leur patrie, tandis que la seconde (versets 7-9),
exprime l’espoir du châtiment des agresseurs. Les
« fleuves de Babylone » mentionnées dans le texte sont l’Euphrate, le
Tigre et, peut-être, le Chobar (mentionné par Ezéchiel), sur les rives desquels
les Juifs affligés se rappelaient du Temple de Jérusalem et des offices qui y
étaient célébrés. Les Juifs refusaient de « chanter un cantique au
Seigneur sur une terre étrangère » parce qu’il était interdit de chanter
les cantiques sacrés hors du Temple. St Jean Chrysostome commente: « Les Juifs refusèrent de chanter.
Vois-tu la force que donne l’affliction ? La componction, la contrition
qu’elle opère ? Ils pleuraient, et ils observaient la Loi ; ils
avaient vu les larmes des
prophètes, ils en avaient ri, ils s’en étaient joués, ils s’en étaient moqués ; et maintenant, sans
personne pour leur adresser des exhortations, ils versaient des larmes et
faisaient entendre des gémissements. Les ennemis, de leur côté, retiraient, de
cette conduite, de précieux avantages ; ils voyaient, en effet, que ces
captifs ne pleuraient pas, parce qu’ils étaient captifs, parce qu’ils étaient
en servitude, parce qu’ils habitaient une terre étrangère, mais parce qu’ils
étaient privés du culte de leur Dieu. Voilà pourquoi le Psalmiste ajoute :
« Au souvenir de Sion ». Ils ne pleurent pas en effet seulement par
hasard ; mais pleurer est leur principale occupation ; voilà pourquoi
le Psalmiste dit en commençant : « Nous étions assis et nous
pleurions » (…) Mais pourquoi ne leur était-il pas permis de chanter sur
la terre étrangère ? C’est parce que des oreilles profanes ne devaient pas
entendre ces cantiques secrets. « Comment chanterions-nous un cantique du
Seigneur, sur la terre étrangère ? » (v. 4) Ce qui veut dire :
Il ne nous est pas permis de chanter ; quoique nous soyons déchus de notre
patrie, nous voulons observer toujours la Loi, avec une scrupuleuse fidélité.
Vous avez beau exercer votre domination sur nos corps, vous ne triompherez pas
de notre âme ». La Droite qui abandonnera celui qui oublie Jérusalem
est, selon les Pères, l’aide Divine qui vient des hauteurs. Celui qui oubliera
Jérusalem et, par voie de conséquence, l’alliance entre Dieu et Son peuple,
sera lui-même oublié par Dieu. Les Iduméens et les Édomites, sont les
descendants d’Esaü, frère de Jacob (Israël), surnommé Édom. Ils entretenaient une haine
particulière à l’endroit des Juifs, considérant que par leur faute, ils avaient
été privés des magnifiques terres de Canaan. Pour cette raison, à chaque
occasion, ils se vengeaient et ce de la façon la plus violente. Ils ne
prenaient pas seulement part à toutes les guerres conduites contre les Juifs,
mais ils achetaient aux Assyriens et aux autres peuples des prisonniers juifs,
qu’ils enfermaient dans leurs forteresses pour les torturer. Avec les
Babyloniens, les Iduméens participèrent au siège et à la destruction de
Jérusalem. Selon le commentaire des Saints Pères, les différents qualificatifs
appliqués, dans l’Ancien Testament (notamment le Psautier) au combat physique
contre l’ennemi, dont l’assassinat de qui que ce soit ou l’appel à le faire, ou
encore la description admirative de ce qui est fait aux ennemis du peuple
d’Israël, sont appliqués non à des personnages concrets, mais aux passions et
aux vices qui affectent la nature humaine. C’est ainsi que les «petits
enfants » dont il est ici question sont les pensées pécheresses qui sont
brisées par la Pierre de la Foi, le Christ Sauveur.
Psaume
136
На
рѣка́хъ Вавѵло́нскихъ, та́мо сѣдо́хомъ и пла́кахомъ, внегда́ помяну́ти на́мъ
Сiо́на. Аллилу́iа. На ве́рбiихъ
посредѣ́ его́ обѣ́сихомъ орга́ны на́ша. Аллилу́iа.
Я́ко та́мо вопроси́ша ны́ плѣ́́ншiи на́съ о словесѣ́хъ пѣ́сней и ве́дшiи
на́съ о пѣ́нiи. Аллилу́iа.
Воспо́йте на́мъ отъ пѣ́сней Сiо́нских. Аллилу́iа.
Ка́ко воспое́мъ пѣ́снь Госпо́дню на земли́ чужде́й? Аллилу́iа. А́ще забу́ду тебе́, Iерусали́ме, забве́на бу́ди
десни́ца моя́. Аллилу́iа. Прильпни́
язы́къ мо́й горта́ни моему́, а́ще не помяну́ тебе́, а́ще не предложу́
Iерусали́ма, я́ко въ нача́лѣ весе́лIя моего́. Аллилу́iа. Помяни́, Го́споди, сы́ны Едо́мскiя, въ де́нь
Iерусали́мль, глаго́лющiя: истоща́йте, истоща́йте до основа́нiй его́. Аллилу́iа. Дщи́ Вавѵло́ня окая́нная.
Блаже́нъ и́же возда́стъ тебѣ́ воздая́нiе твое́, е́же воздала́ еси́ на́мъ. Аллилу́iа. Блаже́нъ и́же и́метъ, и
разбiе́тъ младе́нцы твоя́ о ка́мень. Аллилу́iа.
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Au bord des fleuves de Babylone, nous étions
assis et nous pleurions, au souvenir de Sion. Alléluia. Aux saules de leurs rives, nous avions suspendu nos
harpes. Alléluia. Là, ceux qui nous
avaient emmenés captifs nous demandaient de chanter des cantiques, Alléluia. Et nos ravisseurs nous
disaient : « Chantez-nous un cantique de Sion ». Alléluia. Comment chanterions-nous un
cantique du Seigneur sur une terre étrangère ? Alléluia. Si je t’oublie, Jérusalem, qu’à l’oubli ma droite soit
livrée. Alléluia. Que ma langue
s’attache à mon palais si je ne me souviens plus de toi, si je ne fais de
Jérusalem la première de mes joies. Alléluia.
Souviens-Toi, Seigneur, des fils d’Édom, qui disaient au jour de la ruine de
Jérusalem : « Détruisez, détruisez-la jusqu’à ses
assises ! » Alléluia.
Fille de Babylone, misérable, bienheureux qui te revaudra les maux que tu
nous valus. Alléluia. Bienheureux
celui qui saisira tes petits enfants et les brisera contre la Pierre. Alléluia.
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Le
début de l’obscurcissement de l’intellect se reconnaît à ce signe : avant
tout, la négligence à l’égard de la liturgie et de la prière. L’erreur ne peut
se frayer un chemin dans l’âme, si on ne succombe d’abord sur ce point ;
en effet, l’âme sera alors privée du secours de Dieu, et elle tombera facilement
aux mains de ses ennemis.
Le
livre « LE GRAND CARÊME, lectures orthodoxes pour chaque jour (Éditions des Syrtes) présente un choix de
textes tirés des Saintes Écritures,
du Triode, des Saints Pères pour chaque jour de la Sainte Quarantaine.
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