"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 11 février 2018

Marina Tchijova: "Le Gentil staretz" L'archimandrite Hippolyte (Khalin) (6)


Monastère de Rilsk

Mais l'archimandrite Hippolyte aidait généralement d'une autre manière. Il bénissait ceux qui venaient chercher de l'aide pour vivre un moment au monastère, y accomplir des obédiences et prier. Et les gens restaient: certains pour une semaine, certains pour quelques mois, d'autres pour le reste de leur vie. Ils étaient sauvés par la prière et l'obéissance. Il y avait des molebens pour les malades presque tous les jours au monastère, où même les démoniaques étaient guéris, ainsi que les alcooliques, les drogués et d’autres encore. Cependant, le staretz bénissait tout le monde pour y être présent, parce qu'il croyait que "tout le monde [était] spirituellement malade aujourd'hui." Pour ces guérisons, l'Ennemi de l'humanité se vengeait lourdement sur le staretz: Son visage était couvert de cloques géantes, dont il n’était délivré que par une prière nocturne prolongée.

L'ascétisme intérieur de Père Hippolyte était caché pour nous, mais les fruits en étaient évidents pour tous. Batouchka aimait souvent répéter les paroles de l'Evangile, le Royaume des Cieux est forcé et ce sont les violents qui s’en emparent (Mt 11, 12). Ainsi disait-il, il faut d'abord se contraindre à la prière, et alors vous ne pourrez pas vivre sans elle, et vous vous dépêcherez d'obéir à votre règle de prière "comme à un rendez-vous". A la question de savoir comment il fallait prier, le staretz répondait : "Avec tendresse".

La qualité la plus importante de Batouchka était sa profonde humilité. Un jour, peu de temps avant sa mort, il mentionna à un pèlerin: «Depuis quarante ans, je me prosterne devant tout le monde.» Il n'a jamais réprimandé quiconque venait à lui - il ne pouvait le faire que de façon douce et indirecte, par une chanson ou par un poème. Il était inhabituel pour Batouchka de forcer qui que ce soit ou d'insister sur quoi que ce soit; au contraire, il persuadait toujours les gens, même quand il savait exactement quelle serait la meilleure façon de procéder. C'est peut-être pourquoi l'archimandrite Cyrille (Pavlov) a appelé le Père Hippolytus "le plus gentil Batouchka sur Terre."


Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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