Force est de constater qu'il y a une similitude incontournable entre un organisme, une société et une personne.
Les éléments négatifs, mauvais, mortifères sont là, présents, prêts à surgir, dès que le contexte le permettra. Dès qu'un déséquilibre s'installe dans un système par une faiblesse et une incohérence des éléments régulateurs, alors surgissent en effet et se répandent au grand jour ces éléments mortifères. L'occasion leur est donnée d'agir, de se propager, de devenir plus forts et leur pouvoir de destruction s'exerce en toute impunité de façon dangereuse et de plus en plus difficile à réfréner.
Ainsi en est-il dans un organisme maintenu en bonne santé, où la flore microbienne en différents lieux de l'organisme est normalement maintenue en équilibre. Il est nécessaire que soit inhibée la prolifération de bactéries commensales pathogènes et potentiellement dangereuses, préexistant depuis très longtemps dans l'organisme, en compagnie des favorables à la santé dans un équilibre vital. Si les défenses immunitaires de l'organisme sont affaiblies par négligence, l''organisme n'est plus capable de lutter efficacement contre la prolifération et la colonisation de ces éléments pathogènes et alors s'installe un désordre incoercible pouvant aller jusqu'à devenir mortel. Il faut alors faire appel un remède radical pour venir en aide efficacement à la restauration d'une bonne santé faute de quoi on peut en mourir. Et il arrive que les médicaments fassent alors des "dégâts collatéraux" peu souhaitables mais inévitables. On dit alors qu'il vaut mieux prévenir que guérir…
Ainsi en est-il chez une personne… "car il n'est personne qui vive et ne pèche pas" comme il est dit clairement dans la prière pour les défunts de l'Église Orthodoxe. Il suffit de s'observer un peu pour constater qu'il y a chez l'homme autant de capacités de pécher que de vivre selon les commandements divins. Non seulement nous retombons dans les mêmes péchés (la pratique de la confession le montre assez) mais nous pouvons constater avec horreur que certains péchés oubliés depuis longtemps peuvent resurgir dans certaines situations "favorables" voire que l'on peut commettre des péchés que l'on n'avait jamais commis auparavant et que l'on ne pensait pas pouvoir commettre… Ce n'est pas un hasard si les Pères de l'Église conçoivent l'Église comme un hôpital des âmes. Notre capacité de nous écarter considérablement de Dieu coexiste - et coexistera malheureusement sans doute jusqu'à notre mort - avec notre capacité de nous rapprocher de Dieu. C'est alors à nous de favoriser notre équilibre et notre bonne santé spirituelle par notre vigilance de tous les instants, faute de quoi notre négligence laissera le champ libre à nos mauvais penchants connus, ou ignorés de nous, et alors s'installera le chaos en nous. C'est bien de cela dont parlent tous les grands spirituels de notre Tradition orthodoxe, quand ils nous avertissent qu'une lutte sur tous les fronts doit être menée sans relâche, que les vertus doivent être cultivées faute de quoi la porte sera grand ouverte à tous les vices.
Notre âme est un organisme, une société, pour lesquels nous devons faire preuve de vigilance et de discernement et de régulation, faute de quoi nous laisserons s'installer un chaos mortifère. Et le "remède de cheval " à appliquer alors est un remède bien adapté à chacun dont seul Dieu a le secret …
Oui, dans le domaine spirituel, il en est de même que dans le domaine sanitaire ou social, mieux vaut prévenir que guérir.
Maxime le minime
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