"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 10 juillet 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


27 juin /10 juillet
3ème dimanche après la Pentecôte

Saint Samson l'hospitalier (vers 530) ; sainte Jeanne la myrophore (Ier s.) ; saint Sévère, prêtre (VIème s.) ; saint Georges du monastère d'Iveron (1065) ; saint Martin de Tourov (1146) ; saint Sérapion de Koja (1611) ; invention des reliques de saint Ambroise d'Optino (1998) ; saints hiéromartyrs Alexandre (Sidorov) et Vladimir (Serguiev), prêtres (1918) ; saint hiéromartyr Pierre (Ostrooumov), prêtre (1939).

Lectures : Rom. V, 1–10. Мatth,  VI, 22–33. Saint Samson: Gal., V, 22 – VI, 2. Lc., XII, 32–40

VIE DE SAINT SAMSON L’HOSPITALIER

Notre saint Père Samson était issu d’une famille de la haute noblesse de Rome, apparentée semble-t-il à la lignée de saint Constantin le Grand. Il étudia toutes les sciences de ce temps, en particulier la médecine, vers laquelle le portait sa nature compatissante. Il ne pouvait rester insensible au spectacle de la souffrance et de la misère, c’est pourquoi il recevait dans sa demeure les malades et les indigents qu’il rencontrait, afin de leur procurer avec charité tous les soins nécessaires et, plus encore, la consolation de la prière et de la foi. À la mort de ses parents, il distribua son immense fortune et, désormais libre de tout attachement terrestre, désireux de fuir l’estime des hommes, il partit pour Constantinople. Installé dans une pauvre maison, il s’adonnait à la prière dans la quiétude, mais continuait aussi son activité de bienfaisance, rassemblant les malades qu’il trouvait et les soignant sans réclamer d’honoraires. Il prenait tout particulièrement soin des malades incurables ou souffrants de maux que les autres médecins répugnaient à soigner : lépreux, paralytiques, aveugles, possédés, de sorte que sa renommée se répandit dans toute la ville et sa demeure devint le refuge des désespérés. 

Peu après avoir été ordonné prêtre, à l’âge de trente ans, par le patriarche saint Mènas [25 août] , qui appréciait ses œuvres agréables à Dieu, saint Samson guérit d’une grave maladie l’empereur Justinien (527-565) qui, ayant perdu tout espoir des médecins, avait été averti en rêve de convoquer le saint en son palais. Il suffit à Samson de mettre la main sur l’endroit où l’empereur souffrait pour qu’il soit aussitôt guéri. Désirant cependant fuir les louanges, il lui appliqua ensuite un peu de pommade, afin qu’on n’attribuât pas ce miracle à sa vertu. Le souverain, ne sachant pas comment exprimer sa reconnaissance, voulut le couvrir d’or, mais le saint lui renvoya ses cadeaux en disant : « C’est ce que j’ai rejeté par amour du Christ que tu veux m’offrir ? » Et il lui proposa d’utiliser plutôt cet argent pour la construction d’un hôpital, à côté de sa masure, où il pourrait recevoir dignement les malades et les pauvres. L’empereur acquiesça avec enthousiasme et il chargea les ouvriers qui venaient d’achever la construction de Sainte-Sophie de bâtir, un peu au nord de la Grande-Église, un édifice vaste et splendide, qui resta célèbre sous le nom d’Hospice de Samson (Xénon) . Par la suite, le saint dirigea l’établissement avec un dévouement sans égal, se mettant au service de ses frères souffrants avec la sollicitude d’un ange auprès du Seigneur. Cette institution exemplaire, qui possédait de nombreux médecins spécialisés et était desservie par des moines, avait été dotée par l’empereur d’abondants revenus, non seulement pour la rémunération de son personnel, mais aussi pour qu’on y distribue généreusement nourriture et vêtements aux étrangers et aux nécessiteux.

Ayant mené ainsi pendant de longues années cette activité apostolique, saint Samson s’endormit en paix à un âge très avancé. Son corps fut inhumé dans l’église de Saint-Mocios où, le jour de sa fête, les médecins de Byzance, qui l’honoraient comme leur saint patron, se rendaient en procession. Dans l’hospice, on vénérait son bâton, son étole et ses ornements sacerdotaux. 

Par la suite, de nombreux miracles et guérisons s’accomplirent dans son Xénon par l’intercession invisible du saint ou à la suite de ses apparitions. Peu après son décès, un immense incendie, parti de Sainte-Sophie, ravagea toutes les maisons alentour et commença d’entamer le toit de l’Hospice. Les employés et les hommes de bonne volonté semblaient peiner en vain, quand ils virent le saint marcher sur le toit et ordonner, avec autorité, au feu de se retirer, et c’est ainsi que l’établissement fut préservé du sinistre. 

Les malades se rendaient auprès du tombeau du saint pour y passer la nuit en prière; ils vénéraient son icône et s’oignaient de l’huile de la veilleuse qui brûlait au-dessus du tombeau, et fréquemment saint Samson leur apparaissait, seul ou en compagnie des saints Anargyres Côme et Damien, pour leur procurer la guérison.

Tropaire du dimanche, 2ème ton


Tropaire de saint Samson, ton 8


Kondakion de saint Samson, ton 8


Kondakion du dimanche, ton 2


HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA LECTURE DES ACTES DES APÔTRES DE CE JOUR

« Étant donc justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par. Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Que veulent dire ces mots : « Ayons la paix? » C'est-à-dire, selon quelques-uns, ne causons point de discordes, en cherchant à introduire la loi. Quant à moi, je pense qu'il s'agit ici de notre conduite. Après avoir beaucoup parlé de la foi et de la justice par les œuvres, il traite cette autre question ; et de peur qu'on ne s'autorise de ce qu'il a dit : pour se négliger, il ajoute : « Ayons la paix », c'est-à-dire ne péchons plus, ne revenons pas au passé ; car ce serait lutter contre Dieu. Et comment, direz-vous, est-il possible de ne plus pécher? Et d'abord comment tout ceci a-t-il été possible? Si, coupables de tant de péchés, nous en avons été délivrés par le Christ, à bien plus forte raison pouvons-nous, avec son aide, persévérer dans l'état où nous sommes. Ce n'est pas la même chose d'obtenir une paix qu'on n'avait pas, ou de la garder quand on l'a reçue : car il est plus difficile d'acquérir que de conserver ; et cependant le plus difficile est devenu facile et s'est réalisé. Donc le plus facile nous viendra aisément, si nous nous attachons à Celui qui a accompli pour nous le plus difficile. Mais ici Paul ne semble pas seulement indiquer que la chose est facile; mais aussi qu'elle est raisonnable. Si en effet le Christ nous a réconciliés quand nous étions vaincus, il est juste de nous maintenir dans cet état de réconciliation et de lui témoigner par là notre reconnaissance, pour qu'il ne paraisse pas n'avoir réconcilié avec Son Père que des méchants et des ingrats. « Par Lui », nous dit l'apôtre, « nous avons eu accès par la foi». Si donc Il nous a ramenés quand nous étions loin, à, bien plus forte raison nous retiendrait-Il depuis que nous sommes près.

Considérez un peu, je vous prie, comme Paul met partout en opposition, et ce que Dieu fait de Son côté, et ce que nous faisons du nôtre. Ce que Dieu a fait est varié, multiple, divers : car Il est mort, Il nous a délivrés, Il nous a amenés, Il nous a accordé une grâce ineffable; et nous, nous n'avons apporté que 1a foi. Aussi l'apôtre dit-il : « Par la foi en cette grâce en laquelle nous sommes établis ». Quelle grâce, je vous demande? Celle d'être jugés dignes de la connaissance de Dieu, d'être délivrés de l’erreur, de connaître la vérité, d'obtenir tous les biens par le baptême; Il nous a donné accès, afin de nous communiquer tous ces dons; non pas seulement pour que nous soyons délivrés de nos péchés, mais aussi pour que nous jouissions de mille honneurs. Et Il ne s'est pas borné à cela; Il nous a encore promis d'autres biens, des biens ineffables, qui surpassent notre intelligence et notre raison. C'est pourquoi Paul parle des uns et des autres. En effet, par ce mot : « Grâce », il désigne les biens présents que nous avons reçus, et par ceux-ci : « Nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu », il nous découvre tous les biens. à venir. Il dit avec raison : « En laquelle nous sommes établis ». Car telle est la grâce de Dieu ; elle n'a pas de fin, elle n’a pas de terme, mais elle croît toujours : ce qui n'est point le propre des choses humaines. Par exemple, quelqu'un est en possession d'une dignité , d'un honneur, d'un pouvoir; il ne les conserve pas toujours, mais il en déchoit promptement, car s'ils ne lui sont pas enlevés par un homme, du moins la mort l'en dépouillera complètement. Il n'en est pas ainsi du don de Dieu : ni l'homme, ni le temps, ni les événements, ni le démon même, ni la mort ne peuvent nous en priver; c'est quand nous mourons, que nous sommes le plus assurés de les posséder, et nos jouissances ne font que s'accroître de plus en plus. Si donc vous n'avez pas de foi aux biens à venir, croyez-y du moins d'après les biens présents et d'après ce que vous avez déjà reçu. C'est ce qui fait dire à Paul : « Et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu », afin que vous sachiez dans quelle disposition doit être l'âme du fidèle. Car il faut être pleinement assuré, non seulement des biens accordés, mais encore des biens futurs, comme s'ils étaient déjà donnés. On se glorifie des biens qu'on a reçus; mais, nous dit-il, puisque l'espérance des biens à venir est aussi ferme, aussi certaine, que la possession même de ceux que l'on a reçus, il faut donc également s'en glorifier; et pour cela il leur donne le nom de gloire. Si en effet ils contribuent à la gloire de Dieu, ils arriveront certainement, sinon à cause de nous, du moins à cause de Lui: Mais à quoi bon, répond-il, dire que les biens à venir méritent qu'on s'en glorifie ? Nous pouvons nous glorifier même des maux présents et en être fiers; aussi ajoute-t-il : « Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations ». Songez quels seront les biens futurs, puisque nous nous glorifions même de ce qui paraît un mal. Tel est le don de Dieu; il n'y a rien en lui de désagréable.

Dans l'ordre des choses humaines, les combats entraînent des peines, des douleurs, dés misères; seules les couronnes et les récompenses procurent de la joie; ici, il n'en est pas de même, car la lutte est aussi agréable que le prix. Comme alors les épreuves étaient nombreuses, que le royaume n'existait qu'en espérance ; que les maux étaient présents, les biens en expectative, et que cela brisait le courage des plus faibles ; l'apôtre leur distribue des encouragements avant l'heure des couronnes, en leur disant qu'il faut se glorifier dans les tribulations. Il ne dit même pas : Il faut se glorifier, mais : « Nous nous glorifions», en les encourageant par son propre exemple. Et comme, il pouvait paraître étrange, incroyable, qu'on dût se glorifier dans la faim, dans les chaînes, dans les tourments, dans les injures et les opprobres, il en donne la preuve; et ce qu'il y a de plus fort, c'est qu'il affirme qu'on doit s'en glorifier, non-seulement en vue de l'avenir, mais même dans le présent; parce que les tribulations sont par elles-mêmes un bien. Pourquoi ? Parce qu'elles exercent à la patience. C'est pourquoi, après avoir dit : « Nous nous réjouissons dans les tribulations », il en donne la raison en ces termes : « Sachant que la tribulation produit la patience ». Voyez encore une fois la ténacité de Paul, et comme il retourne le sujet en sens contraire. Comme les tribulations décourageaient des biens à venir et jetaient dans le désespoir, il leur dit qu'elles doivent par elles-mêmes inspirer du courage et qu'il ne faut point désespérer de l'avenir. « Car la tribulation produit la patience; la patience, l'épreuve; et l'épreuve, l'espérance. Or l'espérance ne confond point ». Non-seulement les tribulations ne détruisent point ces espérances, mais elles-en sont le fondement. Même avant les biens à venir, la tribulation produit un très grand fruit, la patience, et elle éprouve celui qui est tenté. D'ailleurs elle contribue aussi aux biens futurs ; car elle fortifie en nous l'espérance. Rien en effet ne dispose à bien espérer comme une bonne conscience.


C'est pourquoi personne de ceux qui ont bien vécu, ne doute de l'avenir, tandis que beaucoup de ceux qui négligent de bien vivre, tourmentés par une mauvaise conscience, voudraient qu'il n'y eût ni jugement, ni punition. Quoi donc ? Nos biens sont-ils en espérances ? Oui ; mais non en espérances humaines, qui sont souvent frustrées; qui confondent souvent, soit parce que celui sur qui on les fondait meurt , soit parce qu'il change de sentiment. Il n'en est pas ainsi des nôtres ; elles sont fermes, elles sont immuables. Celui qui a promis vit toujours; et nous, qui devons jouir de ces biens, nous ressusciterons après notre mort; rien, absolument rien ne pourra nous confondre, comme si nous eussions nourri un vain et futile espoir. Après nous avoir ainsi délivrés de toute incertitude, l'apôtre ne s'en tient pas là, mais il revient encore aux biens à venir, sachant que les faibles s'attachent aux biens présents et ne se contentent pas des autres. Or il appuie la foi aux biens à venir sur la considération des bienfaits déjà reçus, de peur qu'on ne dise : Et si Dieu ne voulait rien donner? Nous savons tous qu'iI est puissant, immuable, vivant; mais comment connaissons-nous Sa volonté? Par ce qui existe déjà. Qu'est-ce donc ? L'amour qu'Il nous a témoigné.

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