4/17 mai
6ème dimanche de
Pâques, de l’Aveugle-né
Sainte martyre Pélagie, vierge à Tarse (vers 290) ; saints Nicétas,
Cyrille, Nicéphore, Clément et Isaac de Novgorod (XIV-XV) ; saint hiéromartyr Érasme,
évêque de Formia (303) ; saint Albian, évêque d'Anée, martyr avec ses disciples
(304) ; saint Sylvain, évêque de Gaza, et ses 40 disciples (311) : saint
hiéromartyr Jean Vasiliev, prêtre (1942) ; saint hiéromartyr Nicolas, diacre
(1943).
Lectures : Actes XVI, 16 – 34 / Jn.
IX, 1 – 38
DIMANCHE DE L’AVEUGLE-NÉ
E
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n ce dimanche est commémoré le don de la vue accordé
par notre Seigneur Jésus-Christ à l’aveugle-né. Le miracle de la guérison de
l’aveugle convient tout à fait aux jours de la Pentecôte chrétienne : à
l’instar des autres événements commémorés par la Sainte Église en cette
période, ce miracle annonce la puissance et la gloire Divines du Seigneur
ressuscité (Jn IX, 31-33,38). Selon les explications du synaxaire, le
miracle de la guérison de l’aveugle-né est commémoré ce dimanche, parce qu’il
fut accompli le jour de la Pentecôte. Dans l’exemple de l’aveugle-né, l’Église
présente la figure de chaque pécheur, qui est un aveugle de naissance, « parce
que tous ont péchés et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. III,
33), tandis que par le don de la lumière miraculeuse aux yeux spirituels et
corporels de l’aveugle, elle nous enseigne que l’Illuminateur véritable est le
seul Seigneur. Ce n’est que dans Sa Lumière que nous pouvons voir la Lumière
véritable et salvatrice. Selon les enseignements de St. Tykhon de Zadonsk (+
1783), « ce que sont les ténèbres matérielles pour l’œil, c’est le
péché pour l’âme de l’homme ; les ténèbres spirituelles assombrissent et
aveuglent à ce point les yeux spirituels, que le pécheur chemine comme un
aveugle : il ne sait pas où son chemin le mène ; il ne voit pas
devant lui la fosse de la perte éternelle, dans laquelle il doit tomber ;
il ne fait pas la différence entre le vice et la vertu, entre le mal et le
bien, entre la vérité et le mensonge ».
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est ressuscité des
morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux,
Il a donné la Vie.
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Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во Oтцу́ и Дýxoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасе́нie на́ше, воспои́мъ вѣ́рній и поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на кре́стъ, и cме́рть претерпѣ́ти, и воскреси́ти уме́ршыя сла́внымъ воскресе́ніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles,
chantons et adorons le Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge
pour notre salut : car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la
Croix, de subir la mort et de relever les défunts par Sa glorieuse
Résurrection !
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Kondakion
de l’Aveugle-né, ton 4
Душе́вныма
очи́ма ослѣпле́нъ, къ Teбѣ́ Хpисте́ прихожду́, я́коже слѣ́пый отъ poжде́нія,
покая́ніемъ зову́ Tи : Tы́ cýщихъ во тмѣ́ свѣ́тъ пресвѣ́тлый.
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Les yeux
de mon âme étant aveugles, je viens à Toi, ô Christ, comme l’aveugle de
naissance, et dans le repentir je Te clame : Tu es la Lumière très éclatante
pour ceux qui sont dans les ténèbres.
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Kondakion de Pâques, ton 8
А́щe и во гpóбъ снизшéлъ ecи́, Безсме́ртнe, но́ а́дову paзpyши́лъ ecи́ cи́лу, и воскре́слъ ecи́, я́ко побѣди́тель, Xpистé Бо́же, жена́мъ мироно́сицамъ вѣща́вый : páдуйтеся, и Tвои́мъ Aпо́столомъ ми́ръ да́руяй, па́дшымъ подая́й вocкpecéнie.
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Bien que Tu sois descendu, ô Immortel, dans le Tombeau,
Tu as cependant détruit la puissance de l’enfer et Tu es ressuscité en
vainqueur, ô Christ Dieu. Aux femmes myrophores Tu as annoncé :
Réjouissez-vous, et à Tes apôtres Tu as donné la paix, Toi qui accordes à
ceux qui sont tombés la Résurrection.
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Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1):
HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA LECTURE DES ACTES DES
APÔTRES DE CE JOUR
Que peut-on trouver d'égal à leurs âmes?
Battus de verges, ils étaient couverts de blessures, ils avaient subi mille
injures, encouru les plus grands dangers, ils étaient attachés au fond d'un
cachot; or, même dans cet état, ils ne songeaient pas au sommeil ; ils
veillaient, au contraire. Voyez tout l'avantage des tribulations ! Tandis que
nous autres, couchés dans des lits moelleux, à l'abri de tout danger, nous
dormons toute la nuit. Peut-être leur position même les excitait-elle à
veiller. Ils ne cédèrent point à la tyrannie du sommeil, à l'accablement de la
douleur, à l'abattement de la crainte ; tout cela, au contraire, les animait et
les réjouissait. «Vers minuit, ils priaient et chantaient les louanges de Dieu
; les prisonniers les entendaient ». C'était pour eux une chose nouvelle et
étonnante. « Tout à coup il se fit un si grand tremblement de terre, que les
fondements de la prison en furent ébranlés; toutes les portes s'ouvrirent en
même temps et les liens de tous les prisonniers furent rompus ». La terre
trembla afin que le geôlier fût éveillé, et les portes s'ouvrirent pour rendre
le miracle plus frappant, mais les autres prisonniers ne s'en aperçurent pas,
car ils se seraient tous enfuis. « Le geôlier s'étant éveillé et voyant toutes
les portes de la prison ouvertes, tira son épée et voulut se tuer, s'imaginant
que les prisonniers s'étaient sauvés. Mais Paul lui cria à haute voix: Ne «vous
faites pas de mal, car nous sommes tous ici ». II admira encore plus la bonté
de Paul: il s'étonna de voir un homme qui, pouvant fuir, ne l'avait pas fait,
et qui le détournait de se tuer lui-même. « Alors le geôlier ayant demandé de
la lumière, entra et se jeta en tremblant aux pieds de Paul et de Silas, et les
ayant fait sortir, il leur dit : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour
être sauvé ? » Voyez jusqu'où allait son admiration ! « Ils lui répondirent:
Crois à Notre Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé, toi et ta famille. Et
ils lui annoncèrent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient
dans sa maison ». En se hâtant de parler ainsi à leur geôlier, ils montraient
toute leur bonté pour lui. « A cette même heure de la nuit, il lava leurs
plaies, et aussitôt il fut baptisé avec toute sa famille. Puis les ayant menés
dans son logement, il leur servit à manger; et il se réjouit avec toute sa
maison de ce qu'il avait cru en Dieu». Il les soigna ainsi comme pour les
remercier et leur rendre hommage. « Le jour étant venu, les magistrats lui
envoyèrent dire par des huissiers qu'il laissât aller ces prisonniers ». Les
magistrats avaient sans doute appris ce qui s'était passé, mais ils n'osaient
pas les mettre ouvertement en liberté. « Aussitôt le geôlier vint dire à Paul :
Les magistrats ont mandé qu'on vous élargisse ; sortez donc maintenant et allez
en paix. Mais Paul dit aux huissiers : Après nous avoir publiquement battus de
verges, sans connaissance de cause, nous qui sommes citoyens romains, ils nous
ont mis en prison, et maintenant ils nous font sortir en secret. Il n'en sera
pas ainsi, mais qu'ils viennent eux-mêmes nous en tirer. Les huissiers
rapportèrent ces paroles aux magistrats qui eurent peur, ayant appris qu'ils
étaient citoyens romains. Ils vinrent donc leur faire des excuses, et, les
ayant mis hors de la prison, ils les supplièrent de se retirer de la ville. Et
eux, au sortir de la prison, ils allèrent chez Lydie, et ayant vu les frères,
ils les consolèrent et partirent». Paul ne part point aussitôt après l'ordre
des magistrats, peut-être à cause de Lydie et des autres frères, ou bien pour
intimider les magistrats en évitant de s'éloigner avec trop de résignation, et
aussi pour encourager les fidèles. Ils avaient donc, mes bien-aimés, trois
griefs contre les magistrats: ils étaient citoyens romains, non condamnés, et
on les avait jetés publiquement en prison. Ainsi les apôtres ne négligent point
toutes ces considérations humaines. Comparons cette nuit à celles que nous
passons au milieu des festins, de l'ivresse, de la débauche; celles où notre
sommeil est aussi pesant que la mort, ou bien nos veilles plus pénibles que ce
sommeil même. Les uns, en effet, quand ils dorment, sont privés de tout
sentiment : les autres ne veillent que pour leur perte et leur malheur, à
préparer des intrigues, à gagner de l'argent, à combiner des vengeances, à
méditer des méchancetés, à repasser les injures qu'ils ont dites ou entendues
dans la journée; c'est ainsi qu'ils rallument leur colère et s'excitent à tous
les crimes. Voyez comme Pierre dormait : la Providence l'avait voulu; en effet,
quand l'Ange se présenta, personne ne devait voir ce qui
se passait. La délivrance de Paul fut encore disposée pour éviter que le
geôlier se tuât lui-même. Pourquoi n'y eut-il pas d'autre miracle? Parce que
cela suffisait pour entraîner et convaincre cet homme qui aurait été dans un
grand danger, si Paul avait été délivré autrement; car un miracle nous touche
moins que ce qui peut nous sauver : ce qui suivit servait à prouver que le
tremblement de terre n'était pas un phénomène ordinaire. Il eut lieu la nuit,
parce que rien ne se faisait pour l'ostentation, mais tout pour le salut des
hommes. Cet homme n'était pas méchant; il avait mis les apôtres au cachot parce
qu'il en avait reçu l'ordre, mais non de son propre mouvement. Pourquoi Paul
n'éleva-t-il pas la voix tout d'abord ? Cet homme était plein de trouble et
d'émotion et ne l'aurait pas écouté. Aussi quand il le voit prêt à se tuer, il
l'arrête et lui crie : « Nous sommes tous là ! » Alors le geôlier, « ayant
demandé de la lumière, entra et se prosterna devant Paul et Silas ». Le geôlier
tombe aux pieds de ses prisonniers. « Il les fait sortir et leur dit :
Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? » En effet, de quoi
parlaient les apôtres? Observez aussi que le geôlier ne les aime pas seulement
parce qu'ils l'ont sauvé, mais parce qu'il admire leur puissance.
Sainte Pélagie était issue d’une noble famille
de Tarse (Cilicie) installée à Rome, et avait été fiancée à l’un des fils de
l’empereur Dioclétien. Ayant entendu parler des progrès accomplis par la foi
chrétienne, elle chercha à apprendre ce qu’elle professait. Peu après, elle vit
en rêve l’évêque de Rome en train de baptiser un grand nombre de catéchumènes.
Celui-ci se tourna vers elle et l’invita à renaître aussi à la vie éternelle. À
son réveil Pélagie prit congé de ses parents, sous prétexte d’aller rendre
visite à sa nourrice, et elle se rendit en hâte chez l’évêque qui la baptisa.
Elle remit alors ses riches vêtements au prélat, pour qu’il les distribuât aux
pauvres, et elle arriva chez sa nourrice, vêtue simplement, sans apprêt, à la
manière des gens du peuple. Comme sa nourrice avait refusé de la recevoir, elle
rentra chez elle. Sa mère, en voyant son accoutrement, comprit ce qui s’était
passé, et elle essaya de convaincre sa fille de renier le Christ et de
s’habiller comme les gens de sa condition. Mais la jeune fille restait
inébranlable et confessait que pour rien au monde elle n’abandonnerait l’Époux
de son âme. Sa mère informa le fils de Dioclétien que sa fiancée dédaignait son
alliance, et celui-ci, désespéré, se donna la mort. Lorsque l’empereur apprit
cette nouvelle, il entra dans une violente fureur et fit enfermer la sainte
dans un bœuf d’airain rougi au feu, où elle accomplit son union définitive avec
le Christ.
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN :
Matines : Jean XXI,
1-14. Liturgie : Actes XX,
16-18, 28-36 ; Jean. XVII,
1-13
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