Jeudi
8/21 mai
ASCENSION DE NOTRE
SEIGNEUR
Saint
apôtre et évangéliste Jean le Théologien (98-117) ; saint Arsène le Grand (449-450) ;
saints Arsène le laborieux (XIV) et
Pimène le jeûneur (XII), de la Laure des Grottes ; saints martyrs de
Fereydan (Perse, XVII) ; saint martyr Nicéphore Zaïtsev (1942).
Lectures :
Actes I, 1-12 / Lc. XXIV, 36-53
L
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a fête de l’Ascension ne marque pas la fin du
temps pascal. Le temps pascal, c‘est la sainte cinquantaine de jours qui suit
la fête de Pâques et qui s’achève avec le dimanche de la Pentecôte, ou plutôt
avec les huit jours de l’après-fête de la Pentecôte, qui ne forment avec le
dimanche qu’un seul jour. Le Seigneur a voulu qu’après Sa Résurrection, Sa
montée au ciel et le don de l’Esprit-Saint aux hommes, fruit de Sa session à la
droite du Père, se répartissent sur une période de temps : quarante jours pour
l’Ascension, cinquante jours pour l’envoi du Saint-Esprit. Et la liturgie suit
ces étapes du mystère de notre salut. Le Seigneur ressuscité n’a pas voulu que
nous prenions tout de suite conscience du fait que, ressuscité, Il est assis à
la droite du Père. Selon une expression chère à St Irénée de Lyon, Il a voulu
nous habituer progressivement à Sa condition nouvelle de Ressuscité. Que veut
dire cette expression : « Assis à la droite du Père ? »
Elle signifie qu’en Sa nature humaine elle-même, le Christ est revêtu de toute
la Puissance divine, de toute Sa puissance de Seigneur du ciel et de la terre,
qui Lui est communiquée par Son Père. La nature humaine du Christ est
glorifiée, elle est remplie de ce rayonnement de la nature divine, de cette
gloire de Dieu, de cette gloire que le Fils unique possédait de toute éternité
avant la création du monde, et qui se répand maintenant dans Sa nature humaine
elle-même. Et l’Apôtre Paul nous enseigne que par le baptême, non seulement
nous sommes ressuscités avec le Christ, morts au péché et ressuscités avec le
Christ, mais que Dieu nous a fait asseoir avec Lui dans les cieux :
« Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous
a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait
revivre avec le Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés ! – avec Lui
Il nous a ressuscités et faits asseoir dans les cieux, dans le Christ Jésus
(Éphés. II, 4-6).
Tropaire de la
fête, ton 4
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Возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ра́дость сотвори́вый уче-нико́мъ обѣтова́ніемъ Свята́го Дýxa, извѣще́ннымъ и́мъ бы́вшимъ благослове́ніемъ, я́ко Ты́ ecи́ Сы́нъ Бо́жій, изба́витель мі́ра.
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Tu t’es élevé dans la gloire, ô Christ notre
Dieu, réjouissant Tes disciples par la promesse de l’Esprit Saint, et les
affermissant par Ta bénédiction, car Tu es le Fils de Dieu, le Rédempteur du
monde.
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Tropaire du saint apôtre Jean le Théologien, ton 2
Апо́столе Христу́ Бо́гу возлю́бленне, ускори́ изба́вити лю́ди безотвѣ́тны: прiéмлетъ тя́ припа́дающа
и́же па́дша на пéрси прiéмый, Его́же
моли́, Богосло́ве, и належа́щую мглу́ язы́ковъ разгна́ти, прося́ на́мъ ми́ра и вéлíя
ми́лости.
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Apôtre bien-aimé du Christ
notre Dieu, hâte-toi de délivrer un peuple sans défense. Celui qui t'a permis
de t'incliner sur Sa Poitrine te permettra de t'incliner vers Lui pour
plaider en notre faveur. Demande-Lui de dissiper les ténèbres du paganisme
des nations, qu'Il nous accorde la paix et la grande miséricorde.
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Kondakion du saint apôtre Jean le Théologien, ton 2
Вели́чiя
твоя, дѣ́вственниче, кто́ повѣ́сть? То́чиши бо чудеса́, и излива́еши исцѣлéнiя, и мо́лишися о душа́хъ на́шихъ, я́ко Богосло́въ и дру́гъ Христо́въ.
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Tes hauts-fait, disciple
vierge, qui en fera le récit ? Tu répands les miracles, en effet, comme une
source tu fais jaillir les guérisons et pour nos âmes tu intercèdes auprès du
Christ, en ami.
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Kondakion de la fête, ton 6
Е́же о на́съ испо́лнивъ смотре́ніе, и я́же на земли́ coeдини́въ небе́снымъ, возне́слся ecи́ во cла́вѣ Христе́ Бо́же на́шъ, ника́коже отлуча́яся, но пребыва́я неотсту́пный, и вопія́ лю́бящимъ Тя́ : а́зъ е́смь съ ва́ми, и никто́же на вы́.
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Ayant accompli Ton
dessein de Salut pour nous, et uni ce qui est sur terre à ce qui est aux
cieux, Tu T’es élevé dans la gloire, ô Christ notre Dieu, sans nullement
T’éloigner, mais en demeurant inséparable et clamant à ceux qui
T’aiment : Je suis avec vous et personne ne prévaudra contre vous.
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Au lieu
de « il est digne en vérité », ton 5
Велича́й душе́ моя́, возне́cшагося отъ земли́ на не́бо, Xpиста́ жизнода́вца. Tя́ па́че ума́ и cловecé Ма́тepь Бо́жію, въ лѣ́то безлѣ́тнаго неизpeче́нно ро́ждшую вѣ́pніи единoму́дpeнно велича́емъ.
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Ô Toi qui es au-delà de l’entendement et de l’expression, Mère de
Dieu, Toi qui, d’une manière inénarrable, as enfanté dans le temps le Dieu
intemporel, nous, fidèles, d’une seule voix, nous Te louons.
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Après le repos et
l’ensevelissement merveilleux du saint Apôtre Jean le Théologien à Éphèse [26
sept.], son tombeau, qui fut trouvé vide, devint une source de miracles. En
particulier, chaque année, en ce jour, il se trouvait soudain recouvert d’une
sorte de cendre, que les chrétiens du lieu appelèrent la « Manne »,
laquelle avait la vertu de guérir les maladies de l’âme et du corps de ceux qui
s’en oignaient avec foi. Ce miracle procura donc l’occasion à l’Église de
célébrer solennellement une seconde fois, tous les ans, le Disciple Bien-Aimé.
VIE
DE SAINT ARSÈNE
LE GRAND
L’illustre saint Arsène naquit au
sein d’une noble famille romaine, au début du ive siècle. Doté
d’une vive intelligence, il parcourut tout le cycle des études profanes, mais
dès qu’il fut ordonné diacre, il décida de s’appliquer uniquement aux lettres
sacrées. Il acquit une telle renommée dans la capitale que, lorsque l’empereur
d’Orient, Théodose le Grand, demanda à l’empereur d’Occident, Gratien, de lui
trouver un précepteur pour ses fils, Arcade et Honorius, ce dernier lui envoya
Arsène. Malgré les honneurs de la cour et le respect que lui témoignait
Théodose, qui le considérait comme son père spirituel, Arsène, alors parvenu à
l’âge de quarante ans, ne se laissait pas tromper par ces faux attraits et
désirait se consacrer à Dieu. Une nuit, alors qu’il priait Dieu pour qu’Il lui
montrât le moyen d’obtenir le salut, il entendit une voix céleste lui
dire : « Arsène, fuis les hommes et tu seras sauvé ! ».
Sans plus attendre, il quitta le palais et se rendit au port où il trouva un
navire qui le mena jusqu’à Alexandrie. Il y fut aussitôt consacré moine dans un
des nombreux monastères qui entouraient la capitale égyptienne. Autant il
portait à la cour de riches et précieux habits, autant, dès ce jour, il ne
porta plus que des vêtements les plus vulgaires qui le rendaient
méconnaissable. Renonçant à la vaine science de ce monde, il se mit à l’école
des rudes anachorètes égyptiens, qu’il n’hésitait pas à interroger sur toutes
ses pensées. Au bout de quelque temps, alors qu’il renouvelait sa prière à Dieu
pour apprendre comment être sauvé, la même voix lui dit : « Arsène,
fuis, tais-toi, garde le recueillement (hésychia).
Ce sont là les racines de la perfection. » Il se rendit alors au fameux
centre monastique de Scété et s’enfonça dans le désert, installant sa cellule à
plus de trente-deux milles de l’église. Il n’en sortait que rarement et passa
tout son temps, pendant quarante ans, seul, devant Dieu seul, en résistant
vaillamment aux suggestions des démons qui lui rappelaient sa vie passée.
Chaque jour, il s’interrogeait : « Arsène, pourquoi es-tu sorti du
monde ? » et demandait humblement à Dieu de lui accorder la grâce de
« commencer » (cf. Ps
76, 11). Comme les autres ermites, Arsène passait sa journée à tresser des
feuilles de palmier en récitant des versets des psaumes. Il ne changeait jamais
l’eau dans laquelle ces feuilles trempaient, et supportait avec patience
l’odeur nauséabonde qui s’en dégageait, en échange, disait-il, des parfums et
des aromates dont il avait jadis usés dans le monde. Sa cellule était dépourvue
de tout confort et il ne possédait même pas de lampe. Pour nourriture, il se
contentait d’une corbeille de pains pour toute l’année. Il ne montrait pourtant
aucune répulsion pour les créatures de Dieu, et lorsque la saison des récoltes
arrivait, il se faisait apporter toutes sortes de fruits et en goûtait, une
fois seulement. Il consacrait la nuit entière à la prière, sans dormir et au
petit matin, cédant à la nature, il disait au sommeil : « Viens ici,
esclave méchant ! » puis il prenait un peu de repos. Il disait qu’une
heure de sommeil suffit au moine, s’il est un vrai combattant. Le samedi soir,
cet homme céleste commençait sa veille en tournant le dos au soleil couchant et
restait debout, les mains tendues vers le ciel, jusqu’à ce que le soleil
éclairât de nouveau son visage. Lorsque des visiteurs, même les plus haut
placés, venaient jusqu’à sa cellule pour recevoir ses enseignements, saint
Arsène refusait de les accueillir. À l’archevêque d’Alexandrie, Théophile, qui
désirait lui rendre visite, il fit répondre : « Si tu viens, je
t’ouvrirai, mais si j’ouvre à toi, j’ouvrirai à tout le monde ; alors je
ne reste plus ici. » Comme on lui demandait pourquoi il fuyait ainsi les
hommes, il répondit : « Dieu sait que je vous aime, mais je ne peux
vivre avec Dieu et avec les hommes. Les myriades des puissances célestes n’ont
qu’une seule volonté, tandis que les hommes en ont beaucoup ; je ne peux
donc abandonner Dieu pour venir avec les hommes. » La retraite prolongée,
le silence, la veille et la garde des pensées avaient fait jaillir de ses yeux
une source permanente de larmes, de telle sorte que, quand Arsène était assis
pour son travail manuel, il avait toujours un tissu posé sur la poitrine, pour
recueillir ses larmes, qui coulaient sans efforts et si abondamment que ses
cils en étaient tombés. Ce flot de larmes avait non seulement lavé son âme de
toutes les impuretés des passions, mais il avait aussi transfiguré son corps,
lui donnant l’apparence d’un ange : les cheveux tout blancs et une longue
barbe qui lui descendait jusqu’à la ceinture. Un jour, un frère vint à sa
cellule et regarda discrètement à l’intérieur avant de frapper. Il vit alors le
vieillard tout entier comme du feu, transfiguré par la lumière de la grâce.
Lorsque, de temps en temps, saint Arsène venait à l’église de Scété pour la synaxe eucharistique, il se tenait
derrière un pilier, afin que personne ne vît son visage, et c’est avec
difficulté qu’il acceptait alors de répondre aux questions des frères. Il
demeura ainsi environ quarante ans au désert de Scété. Lorsque les barbares
assaillirent les moines (vers 407), il passa une fois à côté d’eux sans être
vu, mais, finalement, après la seconde dévastation de ce prestigieux centre
monastique (434), il dut aller se réfugier au mont Troè (Toura près du Caire),
où il resta dix ans. Puis, après un séjour de trois années à Canope, il retourna à Troè, où il rendit son
âme à Dieu à l’âge de quatre-vingt-quinze ans (449). Sur le point de mourir,
saint Arsène ordonna à ses disciples d’abandonner son cadavre dans la montagne,
et leur dit : « Je me suis souvent repenti d’avoir parlé, mais jamais
de m’être tu. » Comme les frères le voyaient troublé et en pleurs, ils lui
demandèrent si lui aussi, après avoir atteint un tel degré dans
l’impassibilité, avait peur. Il leur répondit : « En vérité, la
crainte qui est mienne à cette heure m’accompagne depuis que je me suis fait
moine. » Et il remit son âme à Dieu. Entre autres sentences mémorables,
saint Arsène disait à ses disciples : « Autant que vous le pouvez,
faites effort pour que votre occupation intérieure soit selon Dieu, et vous
vaincrez les passions extérieures. »
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