"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 26 mars 2014

Moniale Magdalena (Nekrassova) : Une histoire incroyable de trahison et de repentance (2)




Pendant ce temps, le professeur devenait de plus en plus dur, se moquant de divers épisodes de l'Évangile, en essayant d'exposer l'ensemble de "l'absurdité" de la croyance orthodoxe, les sacrements, les rites, et il provoquait des éclats de rire du public. En même temps, il assurait cyniquement tout le monde qu'il croyait [autrefois] sincèrement en tout cela, mais soi-disant que, le temps passant, il avait compris la fausseté de cette foi, et il avait décidé d’être sincère envers lui-même, et de le dire aux autres…

Tout de même, il y avait deux sujets qu'il n'avait pas abordés, mais dont j’avais terriblement peur qu’il le fasse. Dieu soit loué, il n'aborda pas le sacrement de la Communion ou la Résurrection du Christ. Je ne sais pas ce qui l’arrêta – peut-être un iota à peine perceptible de crainte de Dieu cachée dans sa conscience (que Dieu le lui accorde!), ou la ligne de démarcation établie par la loi soviétique "de ne pas heurter la sensibilité des croyants religieux." Dans ces années, tout en appelant la société à faire la guerre par tous les moyens possibles à "l'opium" de la religion, se moquant de tout ce que le peuple russe tenait pour sacré, l'idéologie soviétique proclamait en même temps hypocritement, la nécessité de "ne pas heurter la sensibilité des croyants religieux."

Dès le début de la conférence, j’ai ardemment prié Dieu de m'aider à dire ce qui était nécessaire. Après tout, il me semblait que Lui-même avait promis de le faire dans de telles situations! Mais le temps passait et je ne pouvais pas penser à quelque chose à dire.

Dieu m'aida par l’intermédiaire de Tchertkov lui-même: une fois que l'ovation s’était atténuée après ses derniers mots, il a offert de répondre aux questions, par écrit ou à haute voix. Dieu merci, j’avais un morceau de papier et un stylo sur moi!" Je pense, " ai-je écrit," que même les non-croyants éprouvent de la répulsion pour la façon dont vous avez si honteusement calomnié l'Eglise sans voix, sachant très bien qu'elle est privée du droit de se défendre de quelque façon que ce soit. Après vous être vanté d’être diplômé de l'Académie avec mention, vous avez menti d’une manière détestable, en faussant le sens de l'Écriture sainte... "Je remplis une page de cahier et finis par lui dire que son discours était extrêmement offensant pour les croyants, et j’ai signé, "une croyante." Parce que le siège du directeur était à seulement quelques pas de la scène, je la lui tendis personnellement. Il commença à répondre avec aisance à toutes les questions qui lui étaient données (celles plutôt primaires). Ma page se trouva parmi les dernières, et il fut assez imprudent de la lire à haute voix. Elle suscita immédiatement une réponse tumultueuse du public que je pris d'abord pour une approbation, ce qui me fit me sentir mieux. Tchertkov essaya de faire face à cette claque dans le visage et dit:

"Je suis très heureux qu'il y ait au moins l’un d'entre vous qui soit croyant. Sinon, à quoi sert-il de parler seulement aux non-croyants? Cependant, je comprends que cette personne ne veut pas donner son nom de famille, et donc je vais donner ma réponse à l'ensemble du public." 



Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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