J'ai observé de nombreuses personnes se réjouissant et disant les unes aux autres: "Nous avons conquis, nous avons vaincu; la moitié du jeûne est passée" mais j'exhorte ces personnes à ne pas se réjouir pour la raison que la moitié du jeûne est passée, mais d'examiner si la moitié de leurs péchés est partie, et si c'est le cas, alors d'exulter…
Car je vois beaucoup de gens qui sont tellement faibles d'esprit, qu'à l'heure actuelle, ils sont inquiets pour le carême suivant, et j'en ai entendu beaucoup qui disent que, après leur libération du jeûne, ils sont insensibles à tout plaisir par cette rémission, en raison de leur inquiétude au sujet de la prochaine année.
Je vous le demande: que peut-il y avoir de grand comme faiblesse d'esprit que cela? Et quelle est la cause de cette situation? C'est que, quand le jeûne est arrivé, nous ne prenons pas soin de ce que les préoccupations de l'âme puissent être bien ordonnées, mais nous limitons le jeûne uniquement à une abstinence de nourriture.
Et si, nous étions à profiter pleinement de celui-ci dans une réforme de notre conduite, nous souhaiterions que le jeûne vienne chaque jour, sa réception, recevant de ce fait une expérience de ses bons effets, et nous ne rejetterions jamais le désir de celui-ci, nous ne serions pas déprimés et anxieux, tout en l'attendant.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St. John Chrysostom,
Homily XVIII
On the Statues
Nicene and Post-Nicene Fathers
Volume IX
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