Notre Père
parmi les saints Séraphim de Sarov avait promis à ses moniales qu’elles
pourraient venir vers lui après sa dormition et lui parler comme s’il était
vivant. Les saints sont toujours vivants, plus vivants que nous puisqu’ils ont
rejoint la Vie. On sait que saint Jean de Changhaï, qui fut aussi archevêque de
Bruxelles apparut après son natalice à quelqu’un pour lui dire, « je suis
toujours vivant ! ». Dans les récits qui suivent, saint Séraphim
continue l’œuvre de bienfaisance et de guérison qu’il avait entreprise lors de
son passage béni sur la terre des vivants. Que ces récits nous donnent la
ferveur de suivre ses pas sur le chemin du Royaume…
*
N.B. : Il m'a souvent été demandé si j'avais plus de détails sur cette apparition de saint Séraphim de Sarov en Alsace dont parle une partie de cette chronique. Hélas, je n'ai que ce qu'a publié le site dont les références sont au bas de l'article…
*
Le manteau
Un jour,
alors que j'étais en visite au monastère de Sarov, ils m'ont
donné le manteau du Père Séraphim, celui qu'il portait durant sa vie,
pour me couvrir pendant la nuit.
Toute la nuit je ne
pus dormir, parce que j'entendais un chant céleste. Au matin, j'ai dit à un
moine que je n'avais pas pu dormir et que j'avais entendu un chant céleste
remarquable.
Le moine m'a dit:
"Peu importe à qui que nous le donnons, ce manteau provoque toujours ce
même effet que vous avez connu. "
"Bois de
l'eau de ma source!"
Au cours de l'année
1950, j'ai eu une grave maladie du foie. Une ou deux fois par année, j'ai eu
des crises aiguës à cause de calculs. L'année 1953 a été la plus difficile:
j'ai eu des attaques quotidiennes de douleur. Il me fut difficile de travailler
8 heures par jour dans un poste où j'avais beaucoup de responsabilités.
Je ne pouvais même pas
penser à une pension d'invalidité, parce que je devais m'occuper de ma mère
malade, qui vivait dans la banlieue. Les fréquentes visites avec de lourdes
valises que je lui rendais, ne faisaient qu'augmenter mes douleurs.
Enfin, ce fut l'été,
et le moment de prendre mes vacances tant attendues. Mais juste avant, j'ai eu
un moment d'inquiétude, et dès le début une attaque a commencé, qui a duré 5
jours. Je me suis retrouvé sans aucune assistance médicale et sans
analgésiques. Les pierres sont sorties, et une inflammation du foie a commencé.
J'étais si faible, que je ne pouvais guère prendre soin de ma mère
malade.
Le soir, couché dans
le lit, j'aimais à lire mon livre préféré, "La vie du Saint Père
Séraphim de Sarov." Une fois, à la lecture d'une de ses nombreuses
guérisons, je me suis adressé au saint dans mes pensées avec approximativement
ces paroles: " Tu as guéri beaucoup de gens, pourquoi ne pas me guérir
moi, car tu vois combien je souffre, mais je dois travailler pour les autres.
"
À ce moment-là, j'ai
vu saint Séraphim debout à côté de moi, avec mon regard intérieur. Il
a appuyé sa grande croix de cuivre contre mon foie malade, et j'ai entendu sa
voix, en moi: "Maintenant, bois l'eau bénite de ma source, et ensuite tu
seras complètement rétabli."
J'avais l'habitude
d'analyser mes expériences spirituelles, de manière à ne pas tomber dans la
tentation, c'est pourquoi j'ai pensé que cela ne pouvait être que le produit de
mon imagination, en raison de l'influence de ce que je venais de lire. Les
derniers mots, "bois de l'eau de ma source» m'ont troublé plus que tout.
D'où pourrais-je obtenir de l'eau, si j'étais à Moscou, et que je savais qu'il
était interdit d'approcher de la source?
Mais les paroles du
staretz sont devenues réalité merveilleuse le jour suivant: j'ai reçu une
bouteille d'eau bénite, apportée ce jour-là de Sarov. Les gens qui me l'ont
donnée avaient obtenu cette eau complètement par hasard. "
En un mot, j'ai vécu
un miracle, j'ai bu l'eau et, depuis lors, je n'ai pas de douleurs et je ne
cesse de remercier le cher staretz pour cette guérison miraculeuse.
Le Miracle du pain
Une vieille moniale de
la Skite de monastère de saint Séraphim-Diviyevo m'a raconté cette
histoire.
- Nous n'avons pas de
moyens de transport, et personne ne vient à nous au cours de l'hiver. Parfois,
il n'y a pas de voitures pendant des mois, toutes les routes sont enfouies dans
une neige profonde. Une fois nous avions mangé tout notre pain, et nous ne
mangions que des biscottes depuis longtemps. Alors j'ai dit au père (elles
appellent toutes saint Séraphim "Père" ou "Père Séraphim"):
"Père Séraphim, si tu pouvais seulement nous envoyer un peu de pain, les
jeunes filles sont fatiguées des biscottes" (presque toutes les moniales
de la skite sont de très jeunes filles).
Quelques heures plus
tard, une voiture arriva, pleine de pain, une personne bien connue de Diviyevo
en sortit et vint vers cette même moniale:
- Mère, accepte le
pain!
Il semblait inquiet,
ses mains tremblaient presque et il dit: "Je venais à Diviyevo,
pour apporter du pain à ... (Et il a nommé une autre Skite). Puis j'ai entendu
une voix disant: "Porte-le à ..." (et il mentionna la Skite des
moniales). J'ai demandé au chauffeur: "As-tu entendu quelque chose?"
Il a dit, "Non"
Quelque temps plus
tard, la voix répèta les mêmes mots, mais plus sévèrement. Il a demandé à
nouveau au chauffeur: "Comment cela se peut-il, que je l'entende, et toi
pas?
Un peu plus de temps
passa. Père Séraphim cria cette fois d'une voix très sévère, de sorte qu'il fit
faire demi-tour au chauffeur, et ils sont venus porter le pain.
Apparition en Alsace
Un de mes amis m'a
envoyé une lettre en français, dans laquelle une dame d'Alsace lui demandait de
lui envoyer quelque chose sur l'Église orthodoxe russe: un livre de prières, ou
quelque chose de similaire. En réponse, ils ont envoyé quelque chose, et
l'affaire s'est terminée.
Ensuite, je suis allé
en Alsace et j'ai rendu visite à cette femme pour faire connaissance, mais à ce
moment-là elle n'était pas là. J'ai rencontré sa belle-mère, femme âgée et
chrétienne au cœur pur d'une grande miséricorde.
Elle m'a dit ce qui
suit... Leur famille était d'une ancienne lignée noble d'Alsace, de confession
protestante. Il faut dire que dans cette région d'Alsace les habitants sont
divisés selon les deux fois: il y a une moitié catholique, et une moitié
protestante. Ils ont en commun l'église, où ils célèbrent les offices à tour de
rôle. Au fond de cette église, il y a un autel romain, avec toutes les statues
et les choses nécessaires, mais, quand les protestants officient, ils tirent un
rideau devant tout cela, ils mettent leur table au milieu et ils prient.
Récemment, des
protestants d'Alsace ont lancé un mouvement en faveur de la vénération des
saints. Cela s'est produit après la lecture du livre de Sabbatier à propos du
saint catholique François d'Assise. Etant protestant lui-même, l'auteur a été
impressionné par le mode de vie de cet homme juste lors de la visite d'Assise.
La famille de mes amis fut également sous l'influence de ce livre. Bien
que restant protestants, ils ressentaient encore un certaine insatisfaction.
Ils souhaitaient vénérer les saints et participer aux sacrements. Quand le
pasteur les a enseignés, ils lui ont demandé de ne pas fermer le rideau sur
l'autel catholique, afin qu'ils puissent au moins voir les statues des saints.
Leurs pensées étaient à la recherche de la véritable Église.
Et ainsi, un jour,
cette jeune femme, qui était malade, était assise dans le jardin et lisait la
vie de François d'Assise. Le jardin était tout en fleurs. Il y avait un grand
silence dans la campagne ... Toujours lisant, elle s'est légèrement endormie.
"Je ne sais pas comment c'est arrivé", dit-elle ensuite. François lui-même
s'est approché de moi, avec un un homme âgé voûté et lumineux, comme
un patriarche. Il était tout en blanc. J'ai eu peur. Mais François s'est
approché de moi et m'a dit: "Ma fille! Tu es à la recherche de la
véritable Église - elle est là, où il est lui! [...]
Le vieil homme blanc
garda le silence et il sourit en acquiesçant aux paroles de François. La vision
s'est terminée. Elle se réveilla. Et pour une raison quelconque, sa pensée lui
suggéra: "Ceci est lié à l'Église russe". Et la paix descendit sur
son âme.
C'est après cette
vision, qu'elle a écrit la lettre, mentionnée au début de cette histoire. Deux
mois plus tard, je leur ai à nouveau rendu visite, et alors elle m'a dit
elle-même ce qui suit. Ils ont embauché un travailleur russe. Voulant savoir
s'il était bien installé, l'hôtesse est venue dans sa chambre et a vu une icône
dans le coin, sur le mur, et elle a reconnu la même personne âgée, qu'elle
avait vue dans la vision de François. Surprise et effrayée, elle a demandé:
"Qui est ce vieillard? "C'est saint Séraphim, notre saint
orthodoxe," a déclaré le travailleur. Et puis elle s'est rendu compte
seulement alors du sens des paroles de François disant que la vérité est dans
l'Église Orthodoxe.
Père! dis-je,
nous voulons tous savoir depuis longtemps, de quelle la façon Dieu
t'a conduit au monachisme, mais d'une certaine façon, personne d'entre
nous n'a eu le courage de te poser une question à ce sujet.
Chacun de nous savait,
certes, que Père Nicolas avait été marin, commandant de l'un des cuirassés de
la flotte russe; un brillant avenir l'attendait, le Souverain lui-même le
connaissait en personne. Son oncle, Akimov, était président du
Conseil d'État. De très graves raisons, mais
apparemment inconnues, avaient fait que Père Nicolas avait changé sa
vie et était devenu moine.
Naturellement, les
circonstances de ce changement nous intéressaient au plus haut point.
Le Père n'a pas
répondu tout de suite.
- Bien que j'ai été élevé
dans une famille orthodoxe, j'étais loin de l'Église et de sa doctrine. La vie
séculière avec ses tentations constantes et son vide, étouffèrent le
peu de spiritualité qui avait été laissé par l'enfance.
Au cours de ma
première croisière autour du monde, j'avais fait beaucoup de nouvelles
connaissances. J'étais aussi devenu familier de ce que l'on appelle les
enseignements ésotériques secrets de l'Orient. Je ne vais pas dire où et
quand cela est arrivé. Je vais seulement dire, qu'à partir de là, ma vie prit
une direction totalement différente. J'ai commencé à rencontrer des gens en qui
j'avais totalement confiance en tant que porteurs de la connaissance suprême,
et dont les paroles furent pour moi une loi absolue. C'était comme si l'un des
principaux postulats de l'ésotérisme était justifié: "Quand l'élève est
prêt, le maître apparaît toujours."
De toute mon âme,
j'aspirais sincèrement à être porteur de bonté, dont, comme il me le
semblait alors, j'étais un serviteur éprouvé. Et Dieu, moi le grand pécheur,
maintenant j'en suis fermement convaincu, voyant ma sincérité et ne voulant pas
ma mort spirituelle, m'a miraculeusement sauvé. Cela s'est passé
ainsi...
Un jour, j'ai reçu de
manière inattendue une demande pressante de venir, au Ministère de la Marine.
La conversation a été brève.
- Vous avez été
désigné, m'ont-ils dit, pour une tâche extrêmement difficile. Il est absolument
nécessaire pour nous de livrer une cargaison de mines à l'un des ports de
l'Extrême-Orient. La cargaison est totalement secrète. Toutes les mesures ont
été prises afin que les États intéressés, en particulier l'Angleterre, ne
puisse pas découvrir ce qu'il en est. Cette fois, vous commanderez un bateau
chargé de bois en guise de camouflage. Vous apprendrez l'itinéraire et le nom
des ports, où vous aurez le droit d'entrer seulement pour le chargement de
charbon, lorsque vous serez en mer... Vous comprenez, bien sûr, combien nous
avons confiance en vous, et vous en tirerez les conclusions qui
s'imposent.
En deux semaines, tout
était prêt pour le départ. Mes préparatifs personnels furent courts.
La plupart des choses
nécessaires ont été emballées, et j'ai seulement demandé à ma gouvernante
d'emballer les livres que j'avais choisis moi-même, surtout sur des sujets qui
m'intéressaient à l'époque.
Et ainsi, nous sommes
partis en mer. Nous avons passé la Baltique en sécurité et nous sommes entrés
dans le vaste espace ouvert de l'océan. Et là, cela a commencé ...
A cet ce point de
l'histoire, la voix du Père Nicholas a commencé à trembler, et nous avons
ressenti une anxiété grandissante, qui s'emparait de
nous involontairement.
- L'océan, continua le
Père, nous accueillit avec une tempête, de celles que nous, les marins, en
voyons rarement. Pendant deux jours, nous avons lutté avec les éléments, tendus
de toutes nos forces dans cette lutte, mais la tempête n'a pas faibli.
Épuisé, je suis
descendu dans ma cabine pour me réchauffer avec une tasse de thé. Ma cabine
était en grand désordre, parce que beaucoup de choses, y compris les livres,
étaient tombées à cause du roulis, et toutes ces choses étaient en mouvement
chaotique dans ce lieu.
À peine capable de
garder mon équilibre, j'ai automatiquement ramassé le premier livre gisant sous
mes pieds, il s'est ouvert et j'ai immédiatement vu le portrait de quelque
staretz en habit monastique et le titre du livre: "La vie et les
exploits ascétiques (Podvig) du staretz du monastère de Sarov, le hiéromoine
Séraphim." Comment ce livre était arrivé là, je n'y pensais pas
du tout à ce moment-là. L'apparition du staretz courbé attira en quelque sorte
mon attention. Je n'avais jamais entendu parler du hiéromoine Séraphim
auparavant. En fait, je savais très peu de choses sur nos ascètes.
Installé de façon
précaire sur le lit, j'ai commencé à lire. Un monde spirituel
intérieur nouveau et jusqu'alors totalement inconnu me fut
révélé.
La lumière calme et la
paix spirituelle, que j'avais cherchées et que je n’avais pas pu trouver,
envahissaient maintenant mystérieusement mon âme avec une
inexprimable douceur.
J'ai terminé la
lecture, et une fois de plus j'ai regardé le portrait du staretz et j'ai
embrassé involontairement son image. Pour la première fois depuis de nombreuses
années, des larmes ont coulé de mes yeux ...
La tempête semblait se
calmer. Je me suis mis à somnoler, puis tout à coup quelqu'un a commencé à me
réveiller avec précaution. C'était mon assistant. Pâle et inquiet, il a
murmuré: "Nous sommes en grande difficulté. Une mine s'est arraché de son
habitacle et elle est ballottée dans la cale".
Nous avons couru en
bas. Lors de chaque rouleau du navire, on pouvait clairement entendre le bruit
sourd de la mine arrachée de son nid par les vagues, en mouvement
contre les côtés.
Une explosion pouvait
suivre à tout instant et détruire le navire avec sa cargaison meurtrière et
tout son équipage, qui ne réalisait pas pleinement encore le danger.
Qu'étions-nous supposés faire? Le navire était chargé de bois, il était
complètement impossible de parvenir à la cale du navire, notamment dans ces
mauvaises conditions météorologiques. Si un miracle avait lieu et que le navire
n'était pas détruit, nous aurions toujours besoin d'aller dans le port le plus
proche, qui ne pouvait être qu'anglais, mais il était strictement interdit d'y
entrer, en fonction de l'ordre confidentiel. J'ai pris la seule décision
possible: désobéir à l'ordre et aller dans le port, afin de sauver des vies.
Même maintenant, il m'est douloureux de me souvenir de mes scrupules, mais
qu'en était-il alors?
Le Père Séraphim était
le seul rayon de lumière. Je savais trop bien, que rien ne se passe dans le
monde par accident, et qu'à ce moment-là, Dieu m'a envoyé Son protecteur
céleste, en la personne du Père Séraphim. J'ai mis toutes mes forces dans ma
faible prière, demandant au saint de Dieu de nous sauver de la mort
certaine.
Et véritablement un
grand miracle s'est produit. Nous avons atteint en sécurité l'un des
ports anglais les plus proches, et là encore, la miséricorde de Dieu
et les prières de Saint Séraphim nous ont miraculeusement protégés.
En dépit de la plus
minutieuse enquête sur notre navire par les autorités du port, rien n'a été
trouvé. Inutile de dire qu'après l'enquête, nous avons enlevé le bois
d'au-dessus de notre cargaison mortelle, et je vis par moi-même, combien le
danger était grand: nos vies étaient à un rien de la mort. Je ne serais
pas là à parler avec vous maintenant, si Saint Séraphim ne nous avait pas
aidés.
Le Miracle de la Source du
saint
La désormais défunte
Lydia Nikolaevna m'a raconté à la fin des années 1920, son voyage à Sarov, peu
de temps après la canonisation de saint Séraphim.
Son mari,
le professeur Ilya Mikhailovich, était une personne profondément
religieuse. Il est mort archiprêtre. Il a honoré Saint Séraphim longtemps avant
sa glorification. L'idée d'un voyage à Sarov et Diviyevo était la sienne. L.N.
elle, était indifférente à cette prochaine sortie, et particulièrement puisque
son mari devait se rendre à Munich en voyage d'affaires.
Ils devaient partir à
Sarov au début du mois de juin. La veille, L.N. se sentit malade: elle avait
des maux de tête et une douleur à la gorge, sa température était montée à 39
degrés. Elle avait souvent des angines avec abcès, et ces attaques de la
maladie étaient toujours graves.
Mais L.N. décida de
cacher sa maladie à son mari, afin de ne pas retarder le voyage.
Sur le chemin, L.N. a
commencé à se sentir très mal: elle ne pouvait même pas avaler de l'eau et
elle a commencé à s'étouffer.
De la gare, ils ont
voyagé jusques au monastère en voiture à chevaux. En raison de l'air frais, il
a été plus facile de respirer, mais la douleur à la gorge est progressivement
devenue pire et plus forte.
Ils sont arrivés un
peu avant les Vigiles et se sont arrêtés à l'hôtellerie du monastère. I.M.
parla au moine en charge de l'hôtellerie, tandis que L.N. est allée dans leur
chambre et a décidé qu'elle n'irait pas aux Vigiles, mais qu'elle irait
se coucher.
I.M. est revenu et a
dit qu'avant d'aller à cet office, ils devaient faire une visite à la source du
saint et y prendre un bain. Dès lors, a dit L.N., tout a été fait
sans elle, comme si tout se produisait en dehors de sa présence.
Ils sont arrivés à la
source, L.N. est entrée dans la moitié réservée aux femmes, et la
première chose qu'elle a entendu a été: "L'eau est froide comme de la
glace, elle brûle." Elle a pensé: "C'est de la folie d'aller dans de
l'eau froide glacée avec une forte température." Mais elle s'est
déshabillée, s'est signée et elle a plongé dans l'eau. L'eau l'a réellement
"brûlée". L.N. s'est habillée rapidement et a quitté le bain. I.M.
est resté derrière. En l'attendant, L.N. regardé autour d'elle.
C'est alors seulement qu'elle a eu le sentiment de
l'inexplicable béatitude qui régnait dans l'endroit. I.M. a dit qu'il
s'arrêterait à l'hôtellerie, et a suggéré que LN marche lentement vers la
cathédrale et qu'elle l'attende. Elle est arrivée à la cathédrale et a
rencontré I.M.à la porte. Ils sont entrés dans l'église, ont acheté des
cierges, et ils ont vénéré le cercueil du saint. L'office a commencé.
- Restons plus près de
la sortie, a demandé à L.N. , de cette façon, je pourrai sortir si je suis
fatiguée.
C'était comme si L.N.
avait été dans un demi-sommeil, elle ne se rappelait pas du début de l'office
et a été surprise, lorsque I.M., lors de la lecture de l'Hexapsalme lui a
demandé:
- Es-tu fatiguée,
peut-être que tu devrais aller t'asseoir au grand l'air?
- Non, je ne suis pas
fatiguée du tout.
Elle réalisa
seulement, au cours de la lecture du Canon des Matines, que sa gorge ne lui
faisait pas mal et qu'elle ressentait une vigueur et une légèreté inhabituelles
dans tout son corps. «J'ai probablement une forte fièvre, c'est pourquoi je ne
suis pas faible, mais pourquoi ma gorge ne me fait-elle pas mal? pensait-elle.
Après la Grande
Doxologie I.M. proposa à nouveau:
- Allons à
l'hôtellerie, l'office est long, tu dois être fatiguée.
- Non, non, je me sens
bien, nous allons rester jusqu'à la fin.
Les Vigiles se sont
terminées. Les fidèles ont commencé à partir, ils sont également partis. À
l'hôtel, ils ont servi le thé, et L.N. pour la première fois depuis le début de
la maladie, non seulement a pris une tasse de thé, mais elle a mangé du
pain du monastère.
En secret de son mari,
elle a pris sa température: elle était normale. Elle a dormi comme une souche
pendant la nuit. Dans la matinée, avant que la Liturgie n'ait commencé, elle
parlé à son mari de sa maladie et de sa guérison. Tous deux ont prié avec
ferveur devant le cercueil de Saint Séraphim. Les quelques jours passés dans
Sarov, furent pleins d'une béatitude inexplicable pour L.N. Elle a conservé une
petite icône en mémoire de la guérison. L'icône représente Saint Séraphim
priant sur la pierre (c'était la coupure d'un magazine du début du 20ème
siècle). I.M. a collé l'icône sur un morceau de carton, et le saint
les a accompagnés partout où les difficultés de la vie les ont amenés.
Kolya
Un prêtre avait un
fils nommé Nicolas qui, après l'entrée à l'université, avait commencé à perdre
la foi, avait cessé de prier et d'assister à des services religieux. La veille
de Noël est arrivée.
- Kolya, tu dois te
rendre à l'agrypnie: demain est un grand jour de fête, lui a dit sa
mère. Ton père, et moi nous serions si heureux si tu allais à l'église.
Le fils a répondu d'un
ton irrité:
- Je t'ai déjà dit
plusieurs fois qu'il n'y a rien là pour moi ... Que puis-je obtenir d'être dans
une telle foule et dans cet air confiné?
- Attention, Kolya,
que Dieu ne te punisse pas pour ces paroles, a dit tristement sa mère
.
Le soir même, ce qui
suit arriva au fils: il a tendu le bras pour prendre quelque chose à partir de
l'étagère, et a crié de douleur. Il était impossible de bouger le bras à cause
de la douleur dans l'aisselle.
La douleur est devenue
plus forte, et un gonflement a commencé à croître rapidement dans
l'aisselle.
Le médecin qui a été
demandé dans la matinée a diagnostiqué une maladie grave, l'hidradenitis. Le
médecin a dit qu'il était nécessaire d'attendre que l'enflure cesse, et alors
seulement il serait possible d'opérer.
Pour Kolia, cela a été
le début de graves tourments et de nuits blanches. Toutefois, Kolya n'avait pas
oublié, que la maladie avait commencé après que sa mère lui avait prédit les
châtiments de Dieu. Il n'avait pas tout à fait perdu la foi, et cela avait
réveillé sa conscience.
Il avait remarqué,
dans la chambre de sa mère, une nouvelle icône de Saint Séraphim, qui venait
d'être glorifié. Ce soir-là, il a demandé à sa mère:
- Donne-moi l'icône de
Saint Séraphim pour la nuit.
Cette nuit-là,
le cri de Kolia a réveillé la mère. Courant à sa chambre,
elle a vu Kolya assis sur le lit. Le lit et le sol en face de lui étaient
couverts de pus.
Kolya était agité et
parlait confusément: "Saint Séraphim était ici il y a un instant, et il a
dit que si je ne me repentais et que je ne changeais pas ma vie, j'allais
périr. Puis le Saint a touché mon bras malade, et l'enflure a
immédiatement éclaté. Maintenant, mon bras est en bonne santé.
Cette expérience a
changé l'âme et la vie de Kolia . Il a quitté l'université et est
entré au Séminaire de Théologie, puis il est entré à l'Académie de Théologie.
Après avoir obtenu son diplôme, il est devenu moine sous le nom de Séraphim, et
est ensuite devenu l'évêque de Dmitrovsk, un des êtres les plus justes de notre
temps. Il a été surnommé "Le staretz de la Mère de Dieu" pour
sa vénération de la Mère de Dieu.
Le Miracle de l’Enfant
J'ai entendu cette
histoire de feue Olympiada Ivanovna. Quand elle l'a racontée, elle a été
agitée, et le fils, dont il est question dans l'histoire, était assis à côté
d'elle et hochait la tête affirmativement, quand elle se tournait vers lui pour
confirmation. Voici ce que qu'elle a raconté...
- Vanya avait 7 ans.
Il était très vif, intelligent et malicieux. Nous vivions à Moscou, dans le
bâtiment de la Banque, et le parrain de Vanya habitait en face de
chez nous, dans une maison de cinq étages.
Un soir, j'ai envoyé
le petit Vanya chez son parrain, pour l'inviter à prendre le thé. Vanya a
traversé la route, s'est rendu au troisième étage, et comme il ne pouvait pas
atteindre la sonnette de la porte, il a grimpé sur la rampe et il était sur le
point de mettre la main sur la cloche, lorsque ses pieds ont glissé et qu'il
est tombé dans la cage d'escalier.
Le vieux portier,
assis en bas, a vu comment Vanya est tombé comme un sac sur le sol de
ciment. Le vieil homme connaissait bien la famille et a couru vers nous, en
criant:
- Ton fils est
mort!
Nous sommes allés en
hâte vers Vanya, mais lorsque nous nous sommes approchés de la maison, nous
avons vu qu'il marchait lentement vers nous.
- Petit Vanya, très
cher, tu es encore en vie?
Je l'ai pris dans mes
bras.
- Est-ce que tu
es blessé?
- Rien ne me fait mal.
J'ai seulement couru vers parrain et j'ai voulu tirer la sonnette, mais je suis
tombé. Puis un vieil homme m'a abordé, celui qui est sur l'image dans votre
chambre. Il m'a soulevé, il m'a remis sur mes pieds très fermement,
et il m'a dit: "Alors, mon garçon, tiens toi debout fermement, ne tombe
pas!" Je me suis remis à marcher, mais je ne pouvais plus me rappeler
pourquoi tu m'avais envoyé vers mon parrain.
Après l'accident, mon
petit Vanya a très bien dormi pendant 24 heures, et, quand il se réveilla, il
était tout à fait indemne.
Dans ma chambre, il y
avait une grande icône de Saint Séraphim de Sarov.
+
Par les prières de
notre père parmi les saints Séraphim de Sarov, Seigneur Jésus-Christ, Fils de
Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous !
Version
française de Claude Lopez-Ginisty
d'après
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