"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 20 août 2010

Une voix contemporaine de la Sainte Russie: le staretz Zossime ( +2002) [3]


Fr Zosima

La Croix du Bon Pasteur

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En tant que nouveau prêtre, Père Sabbace fut envoyé à Odessa en Ukraine, au monastère de la Dormition. Providentiellement, il reçut la cellule du futur saint Kouksha, qui s'était endormi dans le Seigneur dans ce monastère même. Le jeune prêtre vénérait déjà le staretz Kouksha comme un saint, car il avait deux fois joué un rôle important dans sa vie. Travaillant dans le jardin du monastère, le savant prêtre apprit à fuir toutes les tentations, par la patience et l'humilité. Cependant, son temps en ce lieu fut très court. À la fin de 1975, le père fut transféré dans un autre diocèse et il devint simple prêtre de village, comme cela avait été prophétisé de lui. Là, il devait servir pendant dix ans, relevant la paroisse, en la renouvelant complètement, souffrant sans cesse la persécution des Baal rouges. Son œuvre de restauration et de reconstruction fut un miracle, car ailleurs dans l'empire soviétique en ce temps-là, les églises étaient fermées.

Les offices de Père Sabbace étaient quotidiens et monastiques. Ils commençaient à cinq ou six heures du matin et duraient jusques à midi ou une heure. L'office du soir commençait à quatre ou cinq heures et se terminait à dix heures. Entre temps, il y avait d'autres offices: baptêmes, mariages, funérailles, bénédictions, pour lesquels il ne prenait jamais d'argent. Les gens, qui venaient de partout, car c'était la seule église dans la région, pleuraient lors de ses offices émouvants et le Père Sabbace gagna bientôt une réputation pour sa sincérité et sa connaissance des secrets des cœurs. Un jour, par exemple, un homme est venu poser des questions sur son fils en Afghanistan. Le Père Sabbace répondit: "C'est un Golgotha pour eux là-bas. Ton fils est vivant... Rentre chez toi, tu auras des nouvelles des nouvelles". La prédiction était correcte dans tous les détails. Il y avait un grand nombre de ces cas et aussi des cas de la guérison des démoniaques. Un seul mot de lui suffisait pour chasser un démon d'un malade et l'envoyer hors de l'église. Grand, mince, très pauvrement vêtu, il chassa beaucoup de démons de cette façon. Là, il ne dépensait rien pour lui-même, mais dépensait toujours son dernier sou pour l'embellissement de l'église.

Ayant reçu le titre d'higoumène en 1980, il souffrit beaucoup des communistes à cette époque. Il fut arrêté, interrogé, battu et forcé de rester pieds nus sur les sols en béton, et c'est ainsi qu'il a commencé à avoir des plaies sur ses pieds, développant de l'érysipèle. Un colonel du KGBen particulier le persécuta. Le prêtre prédit: "Tu es malheureux, car à cause de ton impiété tu deviendras fou et dans ta vieillesse tu mangeras tes propres excréments". Furieux, le colonel essaya de le battre, mais il fut retenu par Saint Nicolas, que le Père Sabbace priait. Une quinzaine d'années plus tard, dans la liberté retrouvée, la femme du colonel devait venir vers le staretz avec son mari dément, et demander ses prières, car la terrible prophétie du staretz s'était révélée exacte dans la réalité...

Le KGB arrêta Père Sabbace, le battit, le tortura. Une terrible torture était "la boîte à musique". Cela consistait à enfermer un prisonnier dans une petite pièce, sombre, sans fenêtre et d'y faire jouer de la musique déprimante. De cela, l'e staretz aîné dit: "Là, j'ai appris la prière de Jésus, sans elle, je serais devenu fou".

Bien que le KGB ait échoué dans ses tortures, ils laissèrent le staretz avec l'érysipèle, des problèmes pulmonaires et un dos bossu, comme des médailles pour sa victoire. Un jour, quand la conversation vint sur la critique de l'Église patriarcale par certains membres mal informés de l'Église Russe Hors Frontières, le staretz dit, en touchant sa bosse: "Nous sommes accusés de coopérer avec le KGB, eh bien, voici le signe de ma coopération avec eux. De toute évidence, le staretz faisait référence aux membres politiquement conscients ou tout simplement ignorants de l'Église Russe Hors Frontières, qui, sans discernement, mettaient dans le même sac tous les membres de l'Eglise patriarcale, des gens comme le staretz Zossime et le métropolite Philarète de Kiev et les modernistes et œcuménistes. Ce sont les mêmes personnes que le métropolite Philarète de l'Église Russe Hors Frontières, qui a glorifié les Nouveaux Martyrs et Confesseurs, qui finalement libéré la Russie, réprimanda en 1981, dans la résolution concernant le sainte staretz Tavrion de Riga.

Voyant leur échec, le KGB essaya ensuite une tactique bien connue, tactique utilisée tant de fois dans d'autres parties de l'Église russe et en d'autres points de son histoire. Ce fut d'envoyer le Père Sabbace dans différentes paroisses éloignées de tout, en fait, de l'exiler. Ainsi, en 1985 et 1986, il servit dans trois paroisses différentes. Mais les fidèles le recherchèrent toujours et le trouvèrent, comme de bien entendu.

(À suivre)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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