20 — Ne jugez pas votre prochain
Nous ne devons juger personne, même si de nos propres yeux nous avons vu quelqu’un pécher ou persister dans la transgression des commandements de Dieu. Car, selon la parole de Dieu, “Ne juge pas et tu ne seras point jugé” (Mt 7, 1) et encore “Qui es-tu pour oser ainsi juger le serviteur d’autrui ? S’il tombe ou s’il demeure ferme, cela regarde son maître ; mais il demeurera ferme, parce que Dieu a le pouvoir de l’affermir” (Rm 14, 4).
Il est préférable d’avoir toujours à l’esprit ces paroles de l’Apôtre : “Que celui donc qui croit être ferme prenne bien garde à ne pas tomber” (1 Co 10, 12).
Car nous ne savons point combien de temps nous demeurerons dans la vertu, comme le dit le Prophète qui connaissait cela par son expérience : “Et moi je disais dans mon abondance : Jamais je ne serai ébranlé. […] Tu as détourné Ta Face et j’ai été plongé dans le trouble” (Ps 29, 7-8).
D’où vient le fait que nous jugeons nos frères ? De ce que nous ne nous efforçons pas de nous connaître nous-mêmes. Qui est occupé à se connaître lui-même, n’a pas le temps de remarquer ce qui se passe chez les autres. Condamne-toi toi-même et tu cesseras de condamner les autres.
Nous devons nous considérer nous-mêmes comme les plus pécheurs de tous, et pardonner chaque acte mauvais au prochain, ne haïssant que le diable qui l’a trompé. Il nous arrive d’avoir l’impression que l’autre fait quelque chose de mal, alors qu’en réalité, agissant avec une bonne intention, cette chose est bonne. En outre, la porte de la pénitence est ouverte à tous, et on ne sait qui passera par elle avant, toi qui condamnes ou celui qui est condamné par toi.
"Condamne l’œuvre mauvaise, mais non celui qui l’accomplit. Si tu condamnes le prochain", enseigne Saint Antioche, "tu te condamnes avec lui pour la même chose. Ce n’est pas à nous qu’il appartient de juger ou de condamner, mais au seul Dieu et Grand Juge, qui connaît nos cœurs et les passions cachées de la nature" (S. Antioche, discours 49).
Afin d’éviter de condamner, il convient de prêter attention à soi-même, de n’accepter de quiconque des pensées étrangères et être mort à toutes choses.
Ainsi, bien-aimés, n’observons pas les péchés d’autrui, ne condamnons pas les autres, afin de ne pas entendre : « Les fils des hommes, leurs dents sont une lance et des flèches, et leur langue une épée acérée » (Ps. 56,5).
Version française Claude Lopez-Ginisty
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