18 — Sur les devoirs envers le prochain et l’amour de celui-ci
Avec son prochain, on doit se comporter affablement, sans lui infliger même l’apparence d’une offense. Quand nous nous détournons d’un homme ou que nous l’offensons, c’est comme si une pierre était posée sur notre cœur.
L’esprit d’un homme troublé ou abattu, on doit s’efforcer de l’encourager par une parole d’amour.
Si un frère a péché, couvre son péché, comme le conseille saint Isaac le Syrien (Homélie 89) : “Etends ton vêtement sur celui qui a péché et couvre-le”. Nous demandons tous la miséricorde de Dieu lorsque l’Eglise chante : “Si le Seigneur n’avait été en nous, qui eût été préservé de l’ennemi et de l’homicide ?” (Matines du dimanche, anavathmi, ton 2)
A l’égard du prochain, nous devons être, à la fois en parole et en pensée, purs et animés d’une bienveillance égale envers tous, sinon nous rendrons notre vie inutile.
Nous ne devons pas aimer notre prochain moins que nous-mêmes, selon le commandement du Seigneur : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Lc 10, 27). Mais nous ne devons pas faire cela de telle façon que, dépassant les limites de la modération, l’amour du prochain nous détourne de l’accomplissement du premier et principal commandement, à savoir l’amour de Dieu, comme nous l’enseigne notre Seigneur Jésus-Christ : “Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi” (Mt 10, 37).
Ce sujet est bien traité par saint Dimitri de Rostov (Œuvres, volume 2, Instruction 2) : “On peut voir que l’amour d’un chrétien n’est pas véritable lorsque la créature est mise au même niveau que le Créateur ou lorsque la créature est révérée plus que le Créateur ; l’amour véritable peut être vu là où le seul Créateur est aimé et préféré par-dessus toute la création”.
Version française Claude Lopez-Ginisty
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