Chers bien-aimés dans le Christ,
Dans l'humilité et avec une extrême trépidation, je vais tenter de vous rapporter à ce qui s'est réellement passé avant que ne se répandent des rumeurs, qui évoluent et, finalement, deviennent des contrevérités. Beaucoup m'ont demandé d'expliquer les événements qui ont eu lieu au cours des dernières semaines concernant les deux icônes myrrhoblytes, à l'Eglise orthodoxe russe de la Sainte Mère de Dieu d'Iveron d'Honolulu, à Hawaï. Il a été difficile de trouver les mots pour décrire les récents événements qui ont eu lieu dans ma vie. Je ne peux pas imaginer comment les autres auraient réagi s'ils avaient été à ma place, Dieu seul le sait... Je prie que Dieu me guide, ainsi que ma famille, pour faire et dire des choses qui ne soient pas contraires à Sa volonté. Je vais essayer de raconter l'histoire de la façon dont ces humbles icônes sont entrées dans ma vie et comment elles l'ont changée. Tout ce que j'écris ici est vrai.
Les icônes en question sont au nombre de deux: 1) Il s'agit d'un collage imprimé fait, je crois, à l'usine ecclésiastique de Sofrino près de Moscou. Il s'agit d'une copie exacte de l'icône myrrhoblyte de la Sainte Mère de Dieu de Montréal, dont le gardien était le bienheureux martyr Frère José Muñoz. Il s'agit d'une petite icône, d'environ 18 centimètres sur 23 centimètres et d'environ 2,5 centimètres d'épaisseur. Mon prêtre de paroisse, le Père Anatole Lyovin, m'en fit don pour ma fête onomastique. Il a dit qu'il l'avait achetée dans une librairie de l'église, à Toronto, lorsque la paroisse dans laquelle il a grandi a célébré le cinquantième anniversaire de sa fondation. Les icônes de Sofrino ont un style distinctif, avec une belle Riza (ou oklad) en sérigraphie intégrée dans l'icône. Ceci est fait afin que ceux qui ne peuvent pas se permettre d'acheter des icônes belles et très chères puissent avoir quelque chose d'aussi magnifique pour une somme modique grâce à Sofrino. 2) La deuxième icône est une icône peinte à la main en forme de croix avec l'image de Notre-Seigneur crucifié dans le traditionnel style iconographique byzantin. Un moine grec de la Sainte Montagne de l'Athos l'a peinte. Elle fait à peu près 21 centimètres sur 28, et environ 4 centimètres d'épaisseur. J'ai acheté un ensemble de deux icônes de la Croix, presque identiques et je l'ai donné à mon père en cadeau, j'ai gardé l'autre.
Avant de vous raconter toute l'histoire de ces icônes, laissez-moi vous dire comment tout a commencé ...
Il y a plus de trois mois, aux alentours de juin ou juillet 2007, ma femme et moi avons remarqué un léger parfum de roses dans les environs de notre coin d'icône dans notre chapelle domestique. Quelque chose nous a fait regarder notre icône de la Croix du Christ (située à l'arrière de notre reliquaire familial), nous avons remarqué une petite perle de liquide autour de la blessure du côté de l'image du Christ, là où le «soldat transperça son côté avec une lance." L'odeur de liquide était très sucrée, comme du myrrhon. Mon expérience du myrrhon est assez limitée, ma seule référence est un coton imbibé de myrrhon de l'icône myrrhoblyte de la Sainte Mère de Dieu de Montréal et de plusieurs morceaux de coton du myrrhon de l'icône myrrhoblyte de saint Nicolas. Nous n'avons parlé à personne de cet événement et nous avons décidé de "garder un oeil" sur l'icône pour tout nouveau développement ou une éventuelle poursuite de "l'écoulement". La perle de myrrhon a finalement séché et nous avons finalement oublié tout cela.
Maintenant, passons aux développements plus récents de mon histoire ...
Au cours de la dernière semaine de Septembre, j'ai commencé à remarquer une odeur de myrrhon incroyablement forte, à la maison, dans ma voiture, même au travail. Je ne pourrais pas l'expliquer. Était-ce dans ma tête? J'ai demandé à ma femme et elle m'a dit qu'elle ne sentait aucune odeur. J'ai parlé avec plusieurs autres personnes qui sont venues en visite chez nous et ils ont dit qu'ils ne sentaient rien. (Une de ces personnes était notre kouma serbe orthodoxe ( marraine), elle non plus ne sentait rien.) J'étais convaincu que tout cela était dans mon imagination. C'était le 27 Septembre, la fête de l'Exaltation de la Croix.
Ensuite, pendant la première semaine d'Octobre, mon épouse et moi avons été très malades et nous avons manqué les Vêpres ce soir-là. Nous ne manquons pas beaucoup les offices divins de l'Eglise, ce qui nous a fait remarquer la date, 6 octobre (fête de la Conception de Saint Jean-Baptiste). Autour de 22h30 cette nuit-là, je travaillais dans mon bureau, qui sert aussi de chapelle de la maison où notre coin d'icônes est situé. Mon chat est entré dans le bureau et a commencé à renifler, comme s'il sentait quelque chose. Je ne sentais rien. Il s'est mis à marcher vers l'endroit où étaient conservés nos reliquaires. J'ai pensé que c'était étrange, car il n'allait jamais près des reliquaires; étonnamment quelque chose l'arrêtait toujours, et c'est un chat curieux. Pourtant, cette fois, il se tenait sur ses pattes de derrière et reniflait, afin de déterminer ce qu'était l'odeur je suppose. Je ne sentais toujours rien. J'allais le saisir et alors j'ai senti l'odeur. Elle était très forte, même envahissante. Jamais je n'ai senti une odeur pareille dans ma vie. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi je ne l'avais pas sentie auparavant. C'était comme si mille roses étaient tombées dans la pièce. Je me suis signé et je me suis protégé avec la prière de Jésus. J'ai posé le chat et j'ai commencé à regarder les icônes. Je dois l'avouer, j'avais peur de regarder les icônes près des reliquaires. J'en suis finalement venu à l'icône de la Croix, et j'ai remarqué que la perle de myrrhon du côté de la plaie du Christ était toujours sèche, pendant une fraction de seconde, j'ai retrouvé un certain calme, alors même que l'odeur des roses était devenue plus forte. J'ai alors regardé vers le bas et ma main était humide: c'était du myrrhon. Comment cela était-il arrivé? L'icône était sèche? L'était-elle vraiment? J'ai ensuite remarqué que sur le genou gauche de l'image de Notre-Seigneur se formait une perle de myrrhon directement devant mes yeux. J'ai alors appelé ma femme. Elle est venue en courant, et quand je lui ai demandé si elle avait renversé quelque chose sur les icônes, elle a dit non. Elle n'était pas passé près d'elles. Je lui ai montré l'icône. Elle était en état de choc. Je lui ai dit: "l'odeur est très forte. Aide-moi à regarder les autres icônes." Alors elle l'a fait. Dans mon bureau j'ai deux bibliothèques, sur celles-ci il y a des icônes. Nous avons beaucoup d'icônes, peut-être trop. Je me suis mis sur la pointe des pieds pour atteindre les icônes d'en haut de ma bibliothèque. Ma femme a fait de même. Enfin, j'ai saisi l'icône d'Iveron qui m'a été donnée par le Père Anatole. Elle était complètement imbibée. Et puis l'odeur est devenue encore plus forte. Même mon épouse a pu la sentir. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas ma femme, son sens de l'odorat est très limité, elle est seulement capable de sentir l'odeur des agrumes. Nous avons eu peur. Nous nous sommes demandés l'un à l'autre si nous nous avions nettoyé ou oint les icônes récemment, et tous deux nous avons répondu "non". "Que se passe-t-il? " Ai-je demandé. J'ai remis les icônes en place, où elles étaient, nous avons pris quelques photos avec notre appareil photo numérique. Alors j'ai dit un Acathiste à la Mère de Dieu en l'honneur de son icône d'Iveron nous sommes allés dormir, ou au moins nous avons essayé de le faire.
Le lendemain, dimanche 7 octobre après bien des débats, nous avons laissé les icônes à la maison et nous sommes allés à l'église. Après la Liturgie, nous avons parlé à nos koumas, qui nous ont demandé de parler immédiatement avec le prêtre. Nous avons dit à Père Anatole ce qui s'était passé. Il a écouté patiemment et a dit: "Apportez les icônes à l'église!" Nous avons ensuite organisé avec le prêtre, de mettre les icônes à l'église le mercredi suivant, le 10 Octobre. Jusqu'à ce mercredi, les icônes ont continué à couler. J'ai recueilli le myrrhon sur du coton, et devant ces icônes, j'ai dit des prières pour ma soeur qui était malade et pour plusieurs autres personnes. [Note de Père Anatole: Le lendemain, sa soeur, a appelé son père pour dire que son médecin ne pouvait pas l'expliquer, mais que son pancréas, qui avait complètement cessé de fonctionner était retourné à son état normal et que son diabète était maîtrisé.]
Nous ne pouvions pas attendre jusqu'à mercredi.
Mercredi, 10 octobre, nous avons apporté les icônes à l'église et les avons mises sur deux lutrins dans le centre de l'église. Père Anatole les a inspectées et les essuyées avec du coton et a commencé le service de l'Hymne Acathiste de l'Icône d'Iviron. Après l'office, les icônes ont été essuyées à nouveau, elles avaient coulé un peu pendant l'office. Père Anatole nous a confirmé que c'était "vraiment du myrrhon qui coulait" et que c'était un "myrrhon très pur". L'odeur de roses remplissait l'air. Je lui ai demandé ce que nous devions faire? Il nous a demandé de laisser les icônes dans l'église pour le moment. Personne ne savait quoi que ce soit à propos des icônes, elles étaient en sécurité à l'église.
Le samedi suivant, 13 octobre, c'était le jour de nettoyage de l'église. Nous préparions notre église pour les prochaines fêtes, la fête de notre paroisse ( 24 novembre), Noël, la visite de l'évêque serbe, etc. Donc, ma femme, moi-même et une autre personne avons été mis en charge du nettoyage. Alors que nous étions de nettoyage dans l'église, nous ne pouvions pas ôter les yeux de ces deux icônes myrrhoblytes, qui peu à peu coulaient alors que nous faisions le nettoyage. L'odeur des roses est très poignante. Les icônes semblaient dégager une forte odeur de roses. L'Icône de la Mère de Dieu, avait une odeur qui ressemblait plus à une odeur de "roses" que l'autre icône. La Croix avait, elle, une odeur plus épicée. Je ne peux pas l'expliquer. Alors que nous étions de nettoyage de l'église, nos koumovi (Colette et sa famille) sont venus voir les icônes. Peu de gens pouvaient attendre l'heure des Vêpres ce soir-là. Colette remarqua plus tard qu'elle était "comme saint Thomas" et qu'elle ne pouvait pas vraiment y croire, jusqu'à ce qu'elle l'ait vu par elle-même. C'est compréhensible. Elle ne s'est pas rendu compte que les icônes coulaient vraiment pendant que nous faisions le nettoyage. (Elles ne coulent pas continuellement.) Elle vénéra la Croix et embrassa les pieds de Notre-Seigneur. Elle eu une belle rasade de myrrhon dans la bouche. Comme l'Apôtre Thomas qui mit ses doigts dans les mains du Christ et sur le côté, elle a mis sa bouche directement dans le myrrhon, là où le myrrhon n'était pas censé se trouver! Je ne pus pas m'empêcher de rire.
Le lendemain, dimanche 14 octobre, c'était la fête de la Protection de la Mère de Dieu, et le Père Anatole a révélé l'événement des icônes au peuple. Les icônes coulaient assez fortement, il y avait assez de myrrhon pour tous. Elles ont continué à couler depuis. Beaucoup sont venus voir les icônes, les Russes, les Grecs, les Serbes, les catholiques romains, les protestants. Tous ceux qui approchent les icônes ressentent la Grâce de Dieu! Il y a eu des jours où les icônes sont complètement sèches, alors que d'autres jours, elles sont couvertes de myrrhon. Pourtant, qu'elles coulent ou non, elles dégagent en permanence une très forte odeur de roses. C'est vraiment un grand miracle! Je me demande parfois s'il s'agit d'un avertissement.
Maintenant que je regarde en arrière, il semble que le mot "révélation" est le thème central qui convient. Les icônes se sont d'abord révélées à nous à la fête de l'Exaltation de la Croix. Nous l'avons révélé à notre prêtre, en la fête de la Conception de Saint Jean-Baptiste. C'est un homme qui a révélé le Christ au monde. Notre prêtre a révélé les icônes myrrhoblytes à l'église le jour de la fête de la Protection de la Mère de Dieu. Toutes ces choses ne peuvent pas être des coïncidences!
Notre paroisse est dédiée à l'icône myrrhoblyte d'Iviron, une icône qui n'avait jamais voyagé à Hawaï. Frère José voulait venir ici, mais il ne l'a jamais fait. Je dois vous avouer que, parfois, je pense que nos frères orthodoxes sur le continent ont oublié notre petite paroisse, notre petite communauté. Vivant ici au milieu de l'océan Pacifique, nous avons du mal à survivre en tant que paroisse orthodoxe. Nous luttons pour payer les factures, nous luttons pour le loyer. Je me demande parfois, quand nous aurons une église qui sera la nôtre? Est-ce que le Seigneur nous a oublié? Sommes-nous condamnés à lutter à jamais? Avons-nous fait quelque chose de mal? T'avons-nous irrité, Seigneur? Quant à la question de savoir si nos collègues du clergé, ou si les frères fidèles orthodoxes nous ont oubliés, une chose est claire ... La Très Sainte Mère de Dieu ne nous a pas oubliés. Elle ne nous a pas abandonnés. Elle ne nous abandonnera pas! Grâce à ces icônes, j'ai maintenant l'espoir qu'IL Y A une lumière au bout du tunnel. Savoir si nous aurons la bénédiction d'avoir une église qui soit nôtre, n'est plus vraiment la question, Dieu nous a montré qu'Il ne nous a pas oublié! Et c'est tout ce qui est nécessaire. Dieu nous dit qu'Il existe! Oserons-nous ne pas tenir compte de cette révélation? Oserons-nous tourner le dos à ce grand miracle? Oserons-nous oublier le Christ? Puisse Dieu, nous pardonner si nous le faisons.
Dans l'amour du Christ,
Lecteur Nectarios
Décembre 2007
En Juin 2008, l'icône myrrhoblyte d'Iviron de Hawaï a été officiellement reconnue comme miraculeuse et authentique par l'archevêque Cyril de l'Eglise Russe qui a donné la bénédiction pour qu'elle voyage dans les diverses églises et monastères de la Sainte Orthodoxie. La Sainte Icône de la Mère de Dieu continue à donner du myrrhon jusques à ce jour.
C'est triste, mais la Sainte Croix a lentement cessé de donner du myrrhon, bien qu'elle continue à donner un beau parfum de rose. Alors que l'icône d'Iviron de Hawaï voyage et apporte la grâce de la Mère de Dieu à divers endroits, la Sainte Croix reste toujours à Hawaï pour assurer la protection des fidèles et pour qu'ils la vénèrent.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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