Quelques mois avant d'être libéré des liens terrestres (4/17 juin 1991), il dicta une lettre d'adieu à l'un de ses proches associés, conseillant tous ses fils spirituels et leur demandant pardon. La précieuse note fut trouvée parmi ses vêtements funéraires le jour de son trépas, témoignage de son humilité illimitée et édifiante. Les lignes qui l'ont composée reflètent l'amour incommensurable qu'il eut pour ses fils spirituels et son espoir inébranlable dans le bouclier de leurs prières.
« Je vous prie, ceux qui m'ont connu, de prier pour moi, car moi, de mon vivant, j'ai prié avec une grande humilité pour vous. Et maintenant, alors que je voyage vers le Ciel, je crois que Dieu me demandera : « Que cherches-tu ici ? » Et je lui dirai : « Je ne suis pas digne, Seigneur, de ce lieu, mais tout ce que Ton amour veut, qu'on me le fasse. »
Je ne sais pas ce qui nous attend. Cependant, je souhaite que l'Amour de Dieu fonctionne. Et je prie toujours pour que mes enfants spirituels aiment Dieu, Qui est tout, afin que nous soyons jugés dignes d'entrer dans son Église non créée sur terre, car nous devons commencer par ici. Je me suis toujours efforcé de lire les hymnes de l'Église, les Saintes Écritures et la Vie de nos Saints, et je prie pour que vous fassiez de même. Je me suis efforcé, par la Grâce de Dieu, de m'approcher de Dieu, et je prie pour que vous puissiez faire de même. Je vous demande à tous de me pardonner tout chagrin que j'ai pu vous causer. » (Hiéromoine Porphyrios, Kavsokalivia, 4/17 juin 1991).
Ses dernières paroles étaient les paroles du Prière du Seigneur : « Qu'ils soient tous un », suivis de l'exhortation trouvée à la fin du Livre de l'Apocalypse par Saint. Jean le théologien : « Viens ! »
Le 2 décembre 1991, à 4h30 du matin, dans la tranquillité de la cellule de St. Georges à la skite de la Sainte Trinité à Kavsokalivia, l'âme du staretz Porphyrios partit paisiblement pour le Royaume céleste. Son corps saint fut placé dans le Kyriakon de Kavsokalivia, où les Pères athonites gardèrent une vigile de prière jusqu'à l'aube du 3 décembre, lorsque la terre recouvrit le corps vénéré du vénérable staretz, en présence de plusieurs Pères de la skite.
Selon son souhait, la nouvelle de son trépas en Christ fut annoncée après son enterrement. Dans sa noblesse et sa générosité, le staretz Porphyrios fit tout son possible pour épargner à ses enfants spirituels la peine de venir au Mont Athos pour ses funérailles.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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