"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 4 février 2024

35e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE


 

Dans la première Épître générale de saint Jean le Théologien, sont rapportées les paroles suivantes du Christ : "Ne vous étonnez pas, mes frères, que le monde vous haïsse. (Chapitre 3, verset 13). Le saint apôtre mentionne également ce thème dans son Évangile : Si le monde vous hait, vous savez qu'il m'a haï avant de vous haïr. (Jean 15, 18)

Au cours des trois premiers siècles du premier millénaire, les chrétiens ont fait l'objet d'une persécution soutenue, car l'Empire romain était encore officiellement païen. Après l'effondrement de l'Empire byzantin, les Grecs ont été persécutés par les Turcs pendant plus de quatre siècles. Aujourd'hui, c'est le dimanche des nouveaux martyrs et confesseurs de Russie qui ont souffert au XXe siècle à cause de la persécution bolchevique. Comme pour la Toussaint et les dimanches suivants, lorsque nous commémorons tous les saints des différentes nations et tous les martyrs sous le joug turc, l'accent est mis sur le mot "tous". De nombreux saints et martyrs font l'objet d'une commémoration individuelle et ces commémorations ont lieu tout au long de l'année. Cependant, nous pouvons conclure qu'il y en a d'autres dont les noms ne sont connus que de Dieu. En raison de la nature chaotique de ces périodes, y compris la révolution russe et ses conséquences, de nombreuses personnes pieuses ont dû souffrir de persécutions et de martyres, bien que leurs souffrances n'aient pas été enregistrées et que nous ne puissions donc pas les commémorer par leur nom. Nous ne connaîtrons jamais le nombre total de ceux qui ont souffert le martyre à cause de leur dévotion inébranlable au Christ, notre Sauveur et Seigneur. 

Satan, le Malin lui-même, est connu comme le père du mensonge. Il était Lucifer, l'ange de lumière, il connaît donc certainement la vérité, mais il se consacre à tromper les gens. Il persuade certains de nier la divinité du Christ, d'autres de nier l'existence même de Dieu, et beaucoup d'autres encore sont rongés par la haine et la méchanceté parce qu'ils sont simplement obsédés par l'amour de soi. 

D'autres catégories comprennent les personnes qui se convainquent que leur propre plaisir est tout ce qui compte, comme l'homme riche de la parabole qui a ignoré la détresse du mendiant Lazare. Tant de gens se sont permis de penser que cette vie terrestre est tout ce qui compte et s'imaginent bêtement qu'il n'y a rien d'autre ; pas de Dieu, donc pas de Ciel et par conséquent pas de jugement. Toutes ces idées erronées proviennent de la même source et n'ont qu'un seul but : la destruction des âmes. C'est le sens de l'avertissement du Christ, cité plus haut. Satan déteste Dieu et tout ce qui est bon. C'est pourquoi il incite les hommes à le suivre, même s'ils l'ignorent.

Il y a deux lectures de l'Évangile : Luc 18 : 35-43 pour le dimanche et Luc 21 : 12-19 pour les nouveaux martyrs et confesseurs de Russie qui sont commémorés aujourd'hui. 



Ici, le Seigneur donne l'exemple. Son voyage a été utilisé pour donner un enseignement profitable à Ses disciples en rendant la vue à l'aveugle. Il a ainsi démontré qu'en toutes choses et en tout temps, nous devrions faire ce qui est bénéfique et ne pas rester inactifs. L'aveugle a cru que Jésus était bien le Messie tant attendu, et il s'est donc adressé au Seigneur en tant que Fils de David. Puis, en ajoutant "Aie pitié de moi", il a montré qu'il comprenait la divinité du Christ. Sa conviction est restée inébranlable, même lorsqu'il a été réprimandé, de sorte qu'il n'a pas gardé le silence. Le Christ demande donc à l'homme : "Que veux-tu que je te fasse ? Il ne pose pas cette question par ignorance, mais pour montrer qu'il n'accorde pas un don qui ne correspond pas à ce que veut le bénéficiaire. 

L'aveugle aurait pu simplement demander l'aumône, et le fait de lui accorder la guérison aurait pu être interprété, par ses détracteurs, comme une démonstration vaniteuse de puissance. Non, le Seigneur a d'abord reçu la demande de l'homme et y a répondu en conséquence. Nous voyons ici que lorsque nous demandons avec foi, Dieu répond à nos demandes. Si nous demandons une chose et en recevons une autre, soit nous n'avons pas fait une bonne demande, soit nous n'avons pas demandé avec foi. L'aveugle eut la foi et il recouvra la vue. Reconnaissant, il suivit le Christ, glorifiant Dieu et encourageant les autres à faire de même.

Nous en arrivons maintenant à la lecture de l'Évangile pour les nouveaux martyrs. Pour mieux comprendre, nous lisons d'abord les versets 5 à 11. Le Seigneur avertissait des troubles à venir : guerres, catastrophes naturelles, destruction de Jérusalem et toutes sortes d'horreurs. 

Avant la chute de la ville, les apôtres furent persécutés et chassés de Jérusalem. La calamité s'abattit sur les autorités juives, mais les apôtres furent dispersés au loin afin de remplir le monde entier du message de l'Évangile. Les paroles du Christ auraient pu susciter des craintes parmi Ses disciples, mais Il les a calmés. Le Seigneur savait que beaucoup d'entre eux étaient des hommes sans instruction, mais Il leur a dit de ne pas s'inquiéter car Il inspirerait leurs pensées et leurs paroles. 

Le Christ cherche à leur assurer que les apparences peuvent être trompeuses. Il les avertit qu'ils souffriront le martyre et sembleront détruits, mais qu'en réalité il n'en sera rien lorsqu'il dit que pas un cheveu de [leur] tête ne périra. C'était une manière symbolique de dire que, grâce à la justice, vous serez préservés dans la gloire jusqu'à l'éternité. De même, l'Évangile de saint Matthieu (chapitre 10, verset 28) rapporte que le Seigneur a dit : "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. Pourquoi ? Parce qu'ils ne peuvent pas tuer l'âme.

Saint Brithwold

 C'est aussi la commémoration de St Brithwold (parfois Brihtwold est donné comme interprétation de ce nom anglo-saxon), mais il est quelque peu éclipsé par tous les nouveaux martyrs et confesseurs de Russie. Saint Brihtwold était un moine de Glastonbury dans le Wiltshire qui fut élu évêque de Ramsbury en 995 et y siégea pendant 50 ans. Sa renommée ne vint pas de son long épiscopat, mais de sa prophétie et de sa vision concernant le successeur de saint Édouard le Confesseur.


Brihtwald pleurait un jour sur le sort du peuple, "et demanda", rapporte le biographe anonyme du roi Édouard, "que la miséricorde de Dieu les considère favorablement. À cette époque, il était dans le monastère de Glastonbury [pendant le règne du roi Canut], et fatigué après tant de larmes, l'homme de Dieu s'endormit. Et, merveille, dans le Saint des Saints, il vit saint Pierre, le premier des apôtres, consacrer l'image d'un homme apparent en tant que roi, marquer pour lui une vie de chasteté, et fixer les années de son règne par un compte rendu fixe de sa vie. Et quand le roi, même à ce moment-là, lui demanda qui, dans les générations à venir régnerait dans le royaume, saint Pierre répondit : « Le royaume des Anglais appartient à Dieu ; et après vous, il a déjà prévu un roi selon Sa volonté. »

Saint Brihtwald mourut en 1045 et fut enterré dans l'abbaye de Glastonbury. Après sa mort, le siet de Ramsbury fut déplacé à Old Sarum.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND 


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