Oh, combien le souvenir de la mort devrait fleurir dans l'âme du chrétien! Puisqu'il croit en la véritable vérité, il lui est impossible d'ignorer la mort. Après que la maladie cardiaque de mon staretz soit passée, il a pleuré et a récité une phrase du service funèbre: "Hélas, quelle lutte l'âme a lorsqu'elle se sépare du corps!"En effet, c'est la vérité! Comme le psalmiste exprime magnifiquement la paix d'une âme préparée: "Je me suis préparé et je n'ai pas été troublé."[1] À tout moment, chaque âme peut s'attendre à ce que le télégramme du Ciel rompe toute relation avec les choses terrestres, scelle le temps de cette "foire", rende un compte exact de son commerce spirituel, et scelle son destin éternel soit dans les hauteurs du Ciel, soit dans les profondeurs de l'enfer. Ah, quand j'y réfléchis, que puis-je dire! Que le Dieu tout compatissant soit miséricordieux envers mon âme misérable, qui n'a que son indifférence et son manque de disponibilité.
Mon esprit s'arrête lorsqu'il contemple cette vérité absolue sur le salut. L'éternité-oh, quel grand mystère! Le monde, la chair et le Diable nous égarent et nous jettent dans l'oubli — et soudain une voix se fait entendre: "Voici, l'Époux vient!"
Lorsque nous rendons notre dernier soupir, quelle préparation pouvons-nous alors faire, alors que notre conscience a déjà été cautérisée et ne peut plus rien ressentir ni crier vers nous?
Alors la voix de la vérité se fait entendre: "Ce n'est qu'au coucher du soleil que tu t'es souvenu de Dieu; que faisais-tu toute la journée quand le soleil brillait?""Veillez et soyez prêts", [2] crie notre Jésus!
Heureux ceux qui ont des oreilles pour entendre, qui entendent et se préparent, car ils seront jugés dignes du bonheur éternel.
Heureux ces serviteurs que le Seigneur trouvera prêts quand Il viendra, car ils se réjouiront éternellement.
Endurons patiemment les peines de la vie, afin d'atteindre les choses éternelles pleines de joie.
"En vain tout mortel se trouble-t-il lui-même; dès que nous conquérons le monde, nous habitons dans la tombe."[3]
Tant qu'il y a de la lumière, marchons vers notre grande destination, car l'heure vient où il y aura des ténèbres, et alors nous ne pourrons plus œuvrer pour notre âme.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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Notes:
[1] Psaume 118: 60
[2] cf Matthieu 24: 43-44
[3] du service funèbre
Elder Ephraim (2016). Counsels from the Holy Mountain: Selected from the Letters and Homilies of Elder Ephraim (2nd ed.). Saint Anthony's Greek Orthodox Monastery. p. 148-149.
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