Montaigne à propos du "nouveau calendrier"
Michel de Montaigne
Il y a deux ou trois ans, qu'on accoursit l'an de dix jours en France. Combien de changemens doivent suyvre ceste reformation ! Ce fut proprement remuer le ciel et la terre à la fois. Ce neantmoins, il n'est rien qui bouge de sa place : Mes voisins trouvent l'heure de leurs semences, de leur recolte, l'opportunité de leurs negoces, les jours nuisibles et propices, au mesme poinct justement, où ils les avoyent assignez de tout temps. Ny l'erreur ne se sentoit en nostre usage, ny l'amendement ne s'y sent.
ESSAIS, Livre III, Chapitre 11
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