Chers Frères et Sœurs en Christ, Chers Paroissiens de la Cathédrale Sainte Barbara !
Quel étrange Carême vivons-nous, nous tous je pense, pour la première fois… !
Pour vous qui, vus les circonstances douloureusement inattendues, ne pouvez vous rendre dans votre chère église. Même si cela peut paraître à certains incongru, il est pourtant nécessaire que vous vous imposiez cette discipline, non seulement pour satisfaire aux directives de nos autorités fédérales et cantonales, mais aussi et surtout pour écarter de notre prochain, orthodoxe ou non, la propagation d’un mal pernicieux que le Seigneur permet pour notre éducation et notre réflexion.
Et, quel étrange Carême pour nous aussi, les célébrants dont la vocation est de réunir autour du Saint Autel du Seigneur le plus de fidèles possible…
Depuis maintenant deux semaines, l’office divin est célébré portes closes, sans votre présence. Et pourtant, croyez-moi, votre présence est sensible ! Non seulement de par vos questionnements et votre anxiété que vous avez communiqués, mais de par l’amour et la fidélité que vous portez, je le sais, à ces murs que vous soutenez depuis tant de temps.
Chaque jour, matin et soir, nous nous adressons à notre ange gardien afin qu’il nous protège, qu’intercède pour la rémission de nos péchés et nous soutienne dans les épreuves. Comme vous le savez, l’ange est avant tout un messager, ainsi que l’illustrent nombre de passage biblique ; un messager que Dieu envoie le moment venu à certains. Et bien, je vous suggère de demander à notre Seigneur, en ces heures douloureuses et incertaines, qu’Il vous autorise, d’envoyer à votre tour, chacun, votre ange gardien personnel afin qu’il participe pour vous, à votre place, à la place que vous avez coutume d’occuper ici, à chacune des célébrations qui se dérouleront, dans votre chère église de Vevey ! Pour cela vous devrez, bien sûr, être en union de prière avec les célébrants le moment voulu.
Le Seigneur a dit : « Là ou deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis avec eux ». Et bien, si vous déléguez votre ange pour être présent invisiblement avec les célébrants dans cette sainte église, nous serons tous réunis mystiquement autour du Saint Autel du Seigneur.
En ce troisième dimanche du Grand Carême nous vénérons la Croix qui se dresse à la fois au milieu de l’église et au milieu de la sainte quarantaine. La Sainte Eglise a institué la vénération de la Croix à ce moment-là pour faire miroiter le but et encourager les fidèles à persévérer dans l’accomplissement des efforts pour arriver au pied du Golgotha.
Cette année, la vénération et la contemplation de la Sainte Croix du Seigneur revêtent une sensation particulière pour les raisons que vous savez. Comme je l’ai déjà dit plus haut c’est une épreuve, peut-être personnelle, mais certainement collective au sein de la cité. Nous devons donc, affermis par la certitude que Notre Seigneur a déjà endossé sur Lui le plus lourd poids de cette Croix, nous aussi, les uns avec les autres, les uns pour les autres, porter pour un temps encore indéterminé cette épreuve.
Le Carême est une période de renoncement, de manque. Cette année, ce manque n’est peut-être pas aussi programmé que ce à quoi nous étions accoutumés; en tous cas, pas pour ce qui est de notre pratique ecclésiale habituelle.
Pourtant, sachons profiter de cette situation inhabituelle ! Sachons d’un mal tirer un bien !
Découvrons les richesses enseignées par notre Sainte Eglise !
Osons aussi, en tant que chrétiens dans ce pays, nous joindre aux mots de la Présidente de la Confédération qui a dit, il y a deux jours : « Nous sommes un pays. Et nous sommes là les uns pour les autres ». Ceci ne rejoint-il pas ces paroles que nous entendons si fréquemment, mais souvent trop passivement :
« Confions-nous nous-mêmes, les uns les autres et toute notre vie, au Christ notre Dieu ! »
Je prie le Seigneur de vous garder tous, sous la protection de Sa Sainte Mère, afin que nous puissions tous ensemble glorifier notre Dieu, Père, Fils et Saint Esprit.
Amen !
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