Saint Mardaire et saint Sébastien
les deux derniers saints américains
glorifiés par l'Eglise Orthodoxe
glorifiés par l'Eglise Orthodoxe
-Je ne puis que partager la
vision de la mission de l'Eglise. Je n'ai pas d'opinion particulière. Mais la
vision de la mission de l'Eglise de la mission est très claire. Le principal missionnaire est
quelqu'un dont le cœur est totalement transformé par l'amour du Christ, qui alors, non pas par désir d'un acte spécifique, mais tout simplement parce que
son cœur est embrasé, donne hardiment la Parole dans le monde autour de lui. Donc,
la façon d'être missionnaire est, dans votre propre cœur, d'être si
profondément converti dans la vie de l'Eglise, la vie du Christ, qu'il n'y a
rien d'autre à faire pour vous, que de parler de l'Évangile, et de le faire sans aucune
crainte, et sans aucune altération. Ceci est la façon dont tous les grands
missionnaires ont travaillé. Tel est le cas avec tous les grands missionnaires
de l'Amérique, les missionnaires en Russie, les missionnaires en Serbie, en Roumanie, partout. Si vous les observez, c'est là le modèle: des cœurs totalement
transfigurés, qui ont créé des voix qui parlaient sans crainte ou conformisme.
La raison pour laquelle
je pense que nous sommes devenus stagnants dans notre vie missionnaire en
Amérique du Nord est que nous nous sommes concentrés beaucoup trop sur les "logistiques" pour parler au monde. Nous essayons de parler le même langage que
les politiciens, ou la même langue que les autres traditions
religieuses utilisent; nous essayons d'être "culturellement pertinents;"
nous essayons d'être socialement reconnus, rien de ce qui nous aide vraiment
dans notre travail missionnaire.
Il est illusoire de penser que si nous
devenons plus ancrés dans le système politique, si nous devenons plus acceptés socialement ou culturellement, nous serons alors en mesure de parler de
manière plus efficace à la population. Cela n'a jamais été les personnes qui se sont
"fondues dans la masse" qui ont été de bons missionnaires. Cela a été des
personnes qui se sont démarquées, qui parlaient même lorsque les gens ne voulaient
pas entendre ce qu'ils avaient à dire. Saint Germain d'Alaska, un des plus
grands missionnaires d'Amérique, est un merveilleux exemple de cela. Personne n'aimait ce qu'il avait à dire. Si vous regardez les politiciens de l'époque, si
vous regardez les sociétés commerciales, les entreprises, personne ne voulait
entendre ce qu'il avait à dire. Mais il l'a dit avec audace parce que c'était
vrai et parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire pour lui. C'était tout ce que son
cœur pouvait faire. Et le monde a changé. Les gens par centaines et par milliers ont été convertis, malgré le fait que tout le monde parmi ceux qui avaient du pouvoir voulait qu'il disparaisse.
Aujourd'hui, nous
sommes trop intéressés à parler à ceux du pouvoir. Il y a la tentation constante
de publier des déclarations que le Président va écouter, de parler à travers
les canaux du Congrès, et ainsi de suite. Nous voulons nous intégrer dans les activités
sociales du monde. Cela n'est pas la façon de parler. Cela n'est pas la
manière d'être missionnaire. Nous avons "perdu notre sel." Cette image
est celle du sel piquant la langue. Il donne de la saveur en mordant.
Maintenant, cela ne veut pas dire que nous devrions monter sur des caisses, nous mettre au coin de la rue et condamner les passants: ceci ne
possède pas le pouvoir de convertir qui que ce soit. Nous devons d'abord et avant tout être moins intéressés par ce que le monde pense, plus intéressés à mener une véritable vie chrétienne, et puis une fois qu'on l'a atteinte, de parler sans
référence au discours du monde. Qui se soucie de ce qu'est la manière politique
normale de parler? Qui se soucie de savoir si ce que je dis sera mal pris par tel
ou tel groupe social? Si c'est vrai, dites-le. Ne le dites pas pour prêcher, mais
dites-le quand Dieu meut votre cœur à partager l'Evangile avec une autre
personne. Si nous pouvons le faire, et si nous le faisions, l'Amérique reste un
champ missionnaire immense. Il y a tellement de vies qui souffrent faute du véritable Evangile, et nous ne leur apportons pas. C'est une honte pour nous, et c'est
quelque chose qui doit changer. Nous devons récupérer notre audace et notre
zèle en tant que missionnaires chrétiens.
- Il me semble qu'il y a
une hésitation parfois juste de dire, de dire littéralement l'Évangile. Il
y a cette citation qui est parfois attribués à François d'Assise, "prêchez l'Evangile à tout moment, et quand c'est nécessaire, utilisez des mots," et cela
semble avoir obtenu l'adhésion même dans les cercles orthodoxes, cette division
entre la façon dont vous vivez et ce que vous prêchez.
- C'est absolument vrai
que la façon principale dont nous partageons l'Evangile est dans nos vies. La manière principale pour moi d'être en mesure de partager avec vous quelque chose au sujet du Christ, c'est de vivre ma vie en Christ. Le meilleur moyen de vous parler de l'amour de Dieu est de vous montrer l'amour de Dieu. Le
principal moyen pour pouvoir vous enseigner la repentance est de vous montrer la
repentance dans ma propre vie. Cela est vrai, et c'est une vérité
fondamentale de l'Orthodoxie. Mais, nous avons commencé à l'utiliser comme une
excuse pour ne pas parler, et nous devons retourner à notre Tradition. Si
nous regardons la vie des saints apôtres, ceux-ci étaient des hommes qui vivaient la foi, qui enseignaient d'abord aux autres par leurs vies; mais c'étaient
aussi des hommes qui prenaient la parole. Ils parlaient de l'Evangile. Si l'on
regarde les grands maîtres et les prédicateurs, aussi: ce sont les hommes qui
ont vécu, mais qui ont également enseigné, et je crains que, parfois, nous
utilisons l'idée d'être missionnaires à travers nos vies, ce qui est vrai et
important, comme une excuse de ne pas nous lever et parler.
Et le cœur de la
question est que nous sommes si faibles dans nos vies spirituelles que,
souvent, nous ne sommes pas les lumières sur la colline que nous pensons être, que nous devrions être, et nous devons "accroître" nos vies avec
l'enseignement de l'Evangile.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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