Comme
le célèbre théologien du XXe siècle l’archiprêtre Georges Florovsky l'a dit, un
chrétien ne prie jamais dans la solitude: même s’il se tourne vers Dieu, dans
sa chambre, fermant la porte derrière lui, il prie toujours comme membre de la
communauté de l'église.
Nous ne sommes pas des individus isolés; nous sommes
membres de l'Église, les membres d'un seul corps. Et nous sommes sauvés non pas
isolément, mais avec d'autres, avec nos frères et sœurs. Par conséquent, il est
très important que tout le monde soit connu non seulement dans la prière
individuelle, mais aussi dans la prière de l'Eglise, avec d'autres personnes.
La
prière à l’église a une signification et un sens particuliers. Beaucoup d'entre
nous savent par expérience combien il peut être difficile de se plonger dans
les lignes de la prière quand on est seul. Mais quand nous arrivons à l'église,
nous sommes plongés dans la prière commune de beaucoup de gens, et cette prière
nous amène dans certaines profondeurs, et notre prière se confond avec celle
des autres.
La
vie humaine est comparable au fait de nager dans une mer ou un océan. Il y a,
bien sûr, les âmes courageuses qui, surmontant orages et les tempêtes,
traversent la mer seules sur un yacht. Mais, en règle générale, les gens qui
traversent l'océan se rejoignent sur un navire en mouvement d'une rive à
l'autre. L'Église est ce navire dans lequel les chrétiens se dirigent ensemble
le long de la voie du salut. Et la prière commune est l'un des moyens les plus
puissants pour avancer sur cette voie.
Beaucoup
de choses à l'église, et surtout les offices divins, encouragent la prière. Les
textes des offices divins utilisés par l'Eglise orthodoxe sont
exceptionnellement riches en contenu; une grande sagesse est cachée en eux.
Mais il y a un obstacle rencontré par beaucoup de ceux qui viennent à l'Eglise
[en Russie]: le slavon.
Il y a beaucoup de débats d'aujourd'hui sur
l'opportunité de maintenir le slavon dans les offices divins ou de passer au russe.
Il me semble que si nos offices divins étaient entièrement traduits en russe, une
grande partie serait perdue. Le slavon possède une grande puissance, et
l'expérience montre qu’il n'est pas si difficile, qu’il n'est pas très
différent du russe. Il faut tout simplement faire un peu d'effort, comme on le
ferait pour apprendre une langue ou une science, comme les mathématiques ou la
physique.
Ainsi,
pour apprendre à prier à l'église, il faut peut-être faire un effort pour aller
plus souvent à l'église, et acheter les livres des offices divins de base et,
dans son temps libre, les étudier.
Ensuite,
toutes les richesses de la langue liturgique des textes et des offices divins
vont se dévoiler devant vous, et vous verrez que les offices divins sont toute
une école qui, non seulement vous enseigne la prière, mais aussi la vie
spirituelle.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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