"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 18 novembre 2012

Archiprêtre André Tkatchev: Celui qui enseigne l'Amour




L'homme moderne manque d'amour, pour lequel il est en constante recherche. S'apitoyant sur son sort, il rappelle les paroles de l'Ecriture: "Et parce que l'iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira" (Matthieu 24:12). Mais l'âme du croyant sait qu'il est seul responsable de l'amour, elle sait, par ailleurs, que l'enseignant naturel et constant de l'amour n'est rien d'autre que la prière. Quand un coeur touche un autre cœur dans une compassion orante, la grâce de Dieu descend dans les deux cœurs et fait des miracles.
La prière est un indice de l'amour. Si quelqu'un ne prie pas pour quelqu'un d'autre, cela veut dire qu'il n'aime personne. Il sera donc difficile pour lui de comprendre les œuvres profondes de saint Silouane du Mont Athos: "Prier pour les gens, c'est répandre son sang"
Nous devons apprendre à aimer dans la prière. Par conséquent, nous devrions nous demander: prions-nous souvent pour les gens? Si c'est le cas, prions nous avec ferveur pour eux? Notre cœur éprouve-t-il de la douleur pour d'autres que nous-mêmes et nos proches?
Nous sommes généralement empêchés de prier pour notre prochain par ses péchés apparents et le mal qu'il nous a causé, qui a blessé notre amour-propre. Mais pourquoi? Après tout, quelqu'un qui est tombé dans le péché exige la compassion; la blessure a besoin de la guérison dans la prière. Aucun mal apparent de ce monde ne devrait nous effrayer ou nous mettre en fuite. Au contraire, un chrétien doit être vigilant dans la prière, comme le dit l'apôtre Paul: "Et le juste vivra par la foi: Mais s'il revient en arrière, mon âme ne prend pas plaisir en lui" (Hébreux 10:38) Lorsque l'on implore Sa miséricorde, Dieu compte les larmes versées dans la prière compatissante avec plus de soin qu'un plongeur ne compte les perles qu'il a enlevées du fond de la mer. Ainsi, la Bienheureuse Xénia a tant aimé son mari après sa mort soudaine, qu'elle a transformé sa vie entière en prière pour lui. Et cette prière a, à son tour, transformé Xénia d'une personne qui priait pour une personne bien-aimée en un intercesseur pour des milliers et des milliers de personnes.
La foi - si elle est vivante, et non mécanique, magique ou égoïste - obligera à prendre une position de prière. Et, parfois, à le faire plus pour les autres que pour soi-même.
De temps à autre, dans chaque église, on peut voir des couples amoureux. Marchant main dans la main, ils s'arrêtent dans l'église qui s'avère justement être sur leur chemin. Chuchotant entre eux, ils allument des cierges. Peut-être qu'ils rêvent de la façon dont ils vont se marier... C'est précisément le moment où ils devraient commencer à prier l'un pour l'autre. Ce sera la première étape sur le chemin de profondeurs insondables de l'unité et de l'harmonie intérieure. Pour que cela soit réalisé, il faut prier en tout temps dans le mariage: dans l'abondance et dans la pauvreté, dans la santé et dans la maladie, dans les heures de la tentation et à l'approche du péché, dans les jours de veille sur le berceau du premier-né... On devra surmonter toutes les tentations et  guérir toutes les blessures par la prière. On ne devra entrer dans le Royaume des Cieux par aucun autre moyen que par la prière. Car dans ce royaume d'Amour, le Saint-Esprit continuera à susciter la prière chez les gens, faisant des intercessions pour nous par des soupirs ineffables (Romains 8:26).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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