FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°368/2012 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve.net
Lectures : II Cor. IX, 6-11 ; II Tim. III, 10-15 ; Lc. V, 1-11 ; Matth. XXV, 1-13
STE THÈCLE, PROTOMARTYRE ET ÉGALE AUX APÔTRES
Issue d’une famille notable et aisée, Ste Thècle « apprit de St Paul la voie de la vérité », comme il est dit dans l’office du jour, et fut amenée à la foi dans le Christ par ce saint apôtre lorsqu’elle était âgée de dix-huit ans. St Pierre affermit Thècle dans la foi. « Ayant abandonné l’amour terrestre », s’étant « éprise de la pureté », elle décida de vivre dans la virginité et renonça à son fiancé, qui était un jeune homme renommé. Se consacrant à Dieu, elle se donna entièrement à la nouvelle foi, et accompagna le saint apôtre Paul. Lorsque le prince local emprisonna l’apôtre, Thècle fit don au gardien de son collier et d’autres objets en or, afin qu’il la laisse accéder à la cellule de St Paul. St Jean Chrysostome dit à ce sujet : « Écoute, comment Ste Thècle, pour voir St Paul, donna son or au gardien de prison. Et toi, tu ne veux pas donner un sou pour voir le Christ ! ». Par sa prédication du Christ, la sainte convertit au christianisme beaucoup de païens, raison pour laquelle elle fut appelée « égale aux apôtres ». Sur les instances de sa mère, elle souffrit beaucoup pour la foi de la part du gouverneur de la ville d’Iconium. À Antioche, Thècle fut livrée au feu, puis aux animaux sauvages, mais elle resta indemne. St Ambroise de Milan écrit à son sujet : « Que Thècle vous apprenne à vous offrir en sacrifice. Fuyant les liens du mariage, condamnée par la fureur de son fiancé, elle changea la nature même des bêtes féroces qui respectèrent sa virginité » (Des Vierges II). St Isaac le Syrien explique que lorsqu’un saint homme « s’approche des bêtes féroces, dès qu’elles le voient, leur nature sauvage s’adoucit, elles s’approchent de lui comme de leur maître, inclinant la tête, remuant leur queue, lui léchant les mains et les pieds. Car elles sentent, émanant de lui, le parfum qu’exhalait Adam avant la faute, lorsqu’elles se rassemblèrent devant lui dans le paradis et qu’il leur donna des noms » (Discours 20, traduction P. Placide Deseille, p. 159). Ayant sauvé son corps des désirs des païens débauchés, Ste Thècle s’éloigna dans les confins de la Séleucie d’Isaurie, où elle vécut dans le jeûne et la prière, accomplissant beaucoup de miracles et guérissant toutes maladies. C’est là que la sainte reposa dans le Seigneur. L’Église la glorifie comme la « gloire des femmes, l’initiatrice des souffrants, ouvrant à tous la voie du martyre ».
Tropaire du dimanche du 1er ton
La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la vie au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!
Tropaire de Ste Thècle, ton 4
Enseignée par la parole de Paul, vierge de Dieu Thècle et confirmée dans la foi par Pierre, par Dieu appelée au martyre, que parmi les femmes tu fus la première à éprouver ; tu entras dans les flammes comme dans un lieu florissant, et, alors que les fauves et les jeunes gens t’effra aient, tu t’armas de la Croix : aussi, toi qui es digne de toute louange, prie le Christ Dieu de sauver nosâmes.
Kondakion de Ste Thècle, ton 2
Tu as percé ton cœur, magnifique vierge, par l’amour du Christ, tu as rejeté le fiancé éphémère comme négligeable, tu as eu le courage de monter sur le feu et tu as aussi fermé la gueule des fauves, et leur ayant échappé, suivant diligemment Paul, tu souffris la première, ô Thècle.
Autre kondakion de Ste Thècle, ton 8
Tu as brillé par la beauté de la virginité, et tu as été ornée de la couronne du mart re, l’apostolat te fut confiée ô vierge comme très-glorieuse, et tu changeas la flamme en rosée ; tu adoucis la fureur du jeune homme par ta prière, comme protomartyre.
Kondakion du dimanche du 1er ton
Ô Dieu, Tu es ressuscité du tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »
Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne
COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
Le Christ est l’abîme de la miséricorde
Après l’ Evangile, le diacre récite l’ecténie dite «instante ». Celle-ci, dans les temps plus anciens, était plus étendue que maintenant. Les fidèles formulaient des demandes pour les Églises locales et pour toutes les classes de fidèles : les vivants, les morts, les malades, les pénitents, etc... Une telle ecténie existe dans la sainte Liturgie de l’ Apôtre Jacques,le frère du Seigneur.
Nous accourons auprès du Christ et nous demandons sans cesse Sa miséricorde, à l’instar de la Cananéenne : « Aie pitié de moi je n'ai pas de bonnes œuvres par devers moi, je n'ai pas la confiance que donne une bonne vie, j'ai recours à la pitié, je me réfugie dans le port ouvert aux pécheurs, je me réfugie auprès de la miséricorde, où il n'y a pas de tribunal, où se trouve, sans examen, le salut», dit saint Jean Chrysostome, qui poursuit : « Voyez encore la sagesse de la femme ! Elle ne s'adresse pas à Jacques, elle ne fait pas de prières à Jean, elle ne s'approche pas de Pierre... Je n'ai pas besoin d'intermédiaire, le repentir parlepour moi, et je vais droit à la Source même. S'il est descendu, s'Il a revêtu- notre chair, c'est pour que moi aussi je m'entretienne avec Lui »... « Aie pitié de moi. Courte parole, mais elle a découvert l'immense mer d'où le salut découle. Aie pitié de moi. C'est pour cela que Tu es venu près de moi; c'est pour cela que Tu as revêtu ma chair, c'est pour cela que Tu es devenu ce que je suis. En haut, le tremblement [des anges]; en bas, la confiance [de la femme] !»
De même que la Cananéenne, nous aussi, bien que nous n’entendions pas la réponse du Christ à nos demandes, bien que nous ne soyons pas dignes de Sa miséricorde, nous Le supplions à genoux : Seigneur aie pitié !
Le Christ est venu sur terre pour nous faire miséricorde. Le mystère de Sa venue sur terre est appelé miséricorde et vérité : « Miséricorde : car alors que nous nous trouvions dans l’état le plus misérable, que nous étions Ses ennemis et en révolte contre Lui, Il ne nous a pas, à cause de Son immense bonté et amour, regardés avec indifférence Il ne s’est pas contenté de compatir à notre malheur... mais Il nous a rendus dignes de Son Ro aume... C’est donc pour ces motifs que l’œuvre rédemptrice est désignée par le nom de miséricorde. Et elle est ensuite appelée vérité (Ps. 91,3)parce que tout l’AncienTestament était orienté vers elle,comme le sont des ombres et des figures vers la réalité » (St Nicolas Cabasilas).
Le Christ est l’abîme de la miséricorde. Nous accourons là, sûrs de trouver la miséricorde, car c’est auprès de Lui qu’elle se trouve (Ps. 129,7) Le Christ est « la source et le trésor de l’amour pour les hommes, qui jaillit sans s’épuiser » (Theotokion des apostiches du 25 janvier). Il est « l’océan insondable de l’amour pour les hommes » (St Jean Chrysostome).
Cet océan d’amour, le Christ, a accordé le mystère de la Sainte Eucharistie comme mo en d’entrée dans le Ro aume des Cieux. Lorsque la Sainte Eucharistie est célébrée, l’entrée dans le Ro aume est ouverte. Et « le Seigneur se montre plein de pitié et de compassion, quand nous nous tournons complètement et résolument vers Lui » (St Macaire). Celui qui est « puissant dans miséricorde et bon dans la force » (1ère prière des vêpres) nous attend à Son assemblée, pour que nous Le rencontrions et que nous demandions Sa miséricorde. Et Il nous fait miséricorde et s’offre à chacun de nous, car par Son Incarnation « Il s’est uni entièrement avec l’homme dans son intégralité, pour accorder le salut à l’homme entier » (St Jean Damascène).
LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn. XX, 11-18; Liturgie:IICor.XI,31–XII,9; Hébr.IX,1-7;Lc.VI,31-36:Lc.X,38- 42 ; XI, 27-28
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