"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 15 septembre 2010

Le staretz et l'athée (1)



Staretz Epiphanios

Un matin, le staretz Epiphanios (Theodoropoulos) était en conversation avec deux ou trois visiteurs à son domicile. L'un d'eux était un idéologue communiste athée. Tout à coup, quelqu'un du dehors se précipita à l’intérieur, et les informa que la ville d'Athènes avait été inondée de photos de Mao Tse Toung, avec l'inscription "Gloire au grand Mao". C'était le jour où le dictateur chinois était mort.

Staretz Epiphanios: C'est ainsi que sont les choses, mon enfant. Les athées n'existent pas. Seuls les idolâtres existent, qui enlèvent le Christ de son trône et à sa place y intronisent leurs propres idoles. Nous disons: "Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit". Ils disent: "Gloire au grand Mao". Vous choisissez celui que vous préférez.



Athée: Tu choisis également ta drogue, grand-père. La seule différence, c'est que tu l'appelles Christ, d'autres l'appellent Allah, ou Bouddha, etc, etc ...


Staretz Epiphanios: Mon enfant, le Christ n'est pas une drogue. Le Christ est le Créateur de l'univers entier. Il est Celui Qui gouverne tout avec sagesse, de la multitude de galaxies infinies, jusques dans les moindres particules du microcosme. Il nous a donné la vie à nous tous. Il est le Seul Qui t’a amené dans ce monde et t’a donné tant de liberté, que tu peux réellement douter de Lui, et même Le refuser.

Athée: Grand-père, c'est ton droit de croire à toutes ces choses. Mais cela ne signifie pas qu'elles sont vraies. As-tu des preuves?

Staretz Epiphanios: Tu penses que tout cela n'est qu'un conte de fées, n'est-ce pas?

Athée:….( silence) Naturellement.

Staretz Epiphanios: As-tu la preuve que c’est un conte de fées? Peux-tu prouver que ce que je crois est faux?

Athée: :….( silence)

Staretz Epiphanios: Tu n’as pas répondu, parce que tu n’as pas de preuve non plus. Ce qui veut dire, tu crois que ce sont des contes de fées. Je t’ai parlé de croire, lorsque j'ai parlé de Dieu, toi, cependant, bien que rejetant ma conviction, tu crois essentiellement dans ton infidélité, puisque tu ne peux pas donner des preuves non plus. Cependant, je dois te dire que ma conviction n'est pas quelque chose d’imaginaire; Il a certains événements surnaturels, sur lesquels elle est fondée.

Athée: Juste une minute! Puisque nous parlons de croire, que dirais-tu aux musulmans ou aux bouddhistes, par exemple? Parce qu'ils parlent aussi de croire. Et ils ont aussi un niveau élevé de morale. Pourquoi ta croyance est-elle meilleure que la leur?

Staretz Epiphanios: Alors! Le critère de la vérité est censé être jugé par cette question que tu poses? Parce que la vérité est très certainement une; les vérités ne peuvent être nombreuses. La question est, qui est le détenteur de la vérité? C'est la grande question. Par conséquent, il ne s'agit pas d'une croyance meilleure ou pire! C'est la question de l’unique vraie croyance!

Je suis d'accord, que les autres croyances ont aussi des enseignements moraux. Naturellement, les enseignements moraux du christianisme sont incomparablement supérieurs. Mais, nous ne croyons pas en Jésus-Christ à cause de son enseignement moral. Ou pour son invitation à «s'aimer», ou pour ses sermons sur la paix et la justice, la liberté et l'égalité. Nous croyons en Jésus-Christ, parce que Sa présence sur terre a été accompagnée par des événements surnaturels, qui étaient un signe qu'Il est Dieu.

Athée: Écoute, je reconnais que le Christ était un philosophe et un grand révolutionnaire, mais on va pas faire de Lui un dieu maintenant...

Staretz Epiphanios: Mon cher enfant! Tous les grands mécréants de l'histoire ont été heurtés par ce détail. L'arête de poisson qui était coincée dans leur gorge, qu’ils ne pouvaient tout simplement pas avaler, c'est exactement ce qui suit: Que le Christ est aussi Dieu.

Beaucoup d'entre eux étaient prêts à dire à Dieu: "Ne dis à personne que Tu es Dieu incarné, il suffit de dire que Tu es un humain ordinaire, et nous serons plus prêts à Te diviniser. Pourquoi veux-Tu être un Dieu incarné, et non pas un homme divinisé? Nous sommes prêts à Te glorifier, à Te proclamer comme le plus grand parmi les hommes, le plus saint, le plus éthique, le plus noble, l'inégalable, le seul et unique, Celui Qui est sans précédent... N'est-ce pas assez pour Toi?

Ernest Renan, c'était le chef de chœur de ceux qui niaient la divinité, tonne ce qui suit, en ce qui concerne le Christ: "Pendant des dizaines de milliers d'années, le monde sera élevé grâce à Toi", et "Tu es la pierre angulaire de l'humanité, si on devait mettre Ton nom loin de ce monde, ce serait comme briser ses fondements et "les éons proclament que, parmi les fils des hommes, il ne naquit jamais personne qui pourrait Te surpasser ". Mais c'est là que Renan et ses semblables s’arrêtent. Leur phrase suivante est: "Mais Tu n’es pas Dieu,!"

Et ces pauvres diables ne voient pas que toutes ces choses constituent une tragédie indescriptible! Leur dilemme est inévitablement implacable: soit le Christ est Dieu incarné, dans ce cas, Il est en effet, et alors seulement, le plus éthique, le plus saint et le plus noble personnage de l'humanité, ou bien, il n'est pas Dieu incarné, dans ce cas, il ne saurait être aucun de ceux des caractères mentionnés. En fait, si le Christ n'est pas Dieu, alors nous parlons de la plus horrible, la plus atroce et le plus méprisable existence dans l'histoire de l'humanité.

Athée: Qu'est-ce que tu viens de dire?

Staretz Epiphanios: Exactement ce que tu as entendu! C’est peut être une déclaration de poids, mais elle est absolument vraie. Et je vais te dire pourquoi.

Permets-moi de demander: Qu'est-ce que tous les vrais grands hommes disent d’eux-mêmes ou quelle opinion ont-ils d'eux-mêmes?

Le plus sage "de tous les hommes", Socrate, a proclamé:  "J'en suis venu à savoir une chose: c’est que je ne sais rien".

Tous les hommes importants dans l'Ancien et le Nouveau Testament, d'Abraham et Moïse, jusques à Jean-Baptiste et à l'apôtre Paul, se caractérisent comme "terre et cendres", "misérables", "monstruosités", etc... 

Mais, curieusement, l'attitude de Jésus est bien contraire! Et je dis curieusement, car il aurait été naturel et logique pour Lui d'avoir une attitude similaire. En fait, étant de loin supérieur et dépassant tous les autres, Il aurait dû avoir une opinion encore plus basse et humble de Lui-même. Éthiquement plus parfait que tout autre, il aurait dépassé tout le monde et n'importe qui dans l'auto-reproche et l'humilité, depuis le moment de la création du monde jusques à la fin du Temps.

Mais, l'inverse est observé!

Tout d'abord, il proclame qu'Il est sans péché: "Qui parmi vous me convaincra de péché?" (Jean, 8:46). "Le seigneur de ce monde vient, et il ne trouve rien en Moi." (Jean, 14: 30)

Il énonce aussi des idées très élevées de Lui-même: "Je suis la lumière du monde" (Jean, 8, 12); "Je suis le chemin, la vérité et la vie" (Jean, 14: 6).

Mais, en dehors de ça, Il projette également la demande d'un dévouement absolu à Sa personne. Il pénètre même la plus sainte des relations de l'homme, et dit: "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi,  et quiconque aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi "(Matthieu, 10: 37). "Je suis venu dresser l'homme contre son père et la fille contre sa mère, et la bru contre sa belle-mère" (Matthieu, 10: 35). Il demande même une vie et une mort de martyr de ses disciples: "Ils vous livreront aux conseils et vous fouetteront dans leurs synagogues, et vous serez traînés devant des chefs et des rois à cause de moi... Et le frère livrera son frère à la mort et le père son fils, et les enfants seront en révolte contre leurs parents et les mettront à mort... Et vous serez haïs de tous, pour l’amour de Mon Nom... Et celui qui persévérera jusques à la fin,  sera sauvé... Ne craignez pas ceux qui détruisent le corps... Celui que Me reniera devant les hommes, Moi aussi Je le renierai... Celui qui perdra son âme à cause de Moi, la gagnera "(Matthieu, 10, 17 et suivants).

Et maintenant je te le demande: quelqu’un a-t-il jamais osé demander des autres pour lui-même l'amour de l'humanité, leur demandant de sacrifier même leur vie? Quelqu’un a-t-il jamais osé proclamer Son absence absolue  de péché? Quelqu’un a-t-il jamais osé prononcer les mots: "Je suis la Vérité"? (Jean, 14: 6) Personne, et nulle part! Seul un Dieu peut le faire. Peux-tu imaginer ton Marx disant de pareilles choses? On le prendrait pour un fou et personne ne serait disposé à le suivre!

Maintenant, il suffit de considérer, combien de personnes ont tout sacrifié pour l'amour du Christ, et leur vie même, pour avoir cru à la véracité de Ses paroles au sujet de Lui-même! Si Ses proclamations sur Lui-même étaient fausses, Jésus aurait été le personnage le plus odieux de l'histoire, pour avoir mené tant de gens à un tel énorme sacrifice! Quel homme ordinaire, peu importe à quel point, avec quelle importance et combien il peut être sage,  mériterait une telle offre énorme et un tel sacrifice? Eh bien? Aucun! Non, à moins qu'il n’ait été Dieu!

En d'autres termes: un homme ordinaire qui demande un tel sacrifice de ses disciples aurait été la personne la plus répugnante de l'histoire. Le Christ, cependant, à la fois l’exigeait, et l’obtenait. Pourtant, malgré cette "réussite", Il a été proclamé par les négateurs-mêmes de Sa divinité comme la figure la plus noble et la plus sainte de l'histoire. Donc, soit les négateurs sont illogiques quand ils proclament cette figure hideuse comme la plus sainte, ou, de manière à éviter tout illogisme, et à rationaliser la co-existence des exigences du Christ et de Sa sainteté, ils doivent en arriver à accepter que le Christ continue d'être la figure la plus noble et la plus sainte et de l'humanité, mais seulement sous la condition qu'Il est aussi Dieu! Sinon, comme nous l'avons dit, Il serait, non pas le plus saint, mais la figure la plus odieuse de l'histoire, étant la cause du plus grand sacrifice de tous les âges, et au nom d'un mensonge! Ainsi, la divinité du Christ est prouvée par Ses négateurs eux-mêmes, sur la base de ces caractérisations même de Sa personne!

Athée: Ce que tu viens de dire est vraiment très impressionnant, mais ce n'est rien que de la spéculation. As-tu des faits historiques qui confirment Sa divinité?

Staretz Epiphanios: Je t'ai dit au début, que les preuves de Sa divinité sont les événements surnaturels qui ont eu lieu alors qu'Il était sur terre. Le Christ n’est pas seulement dans la proclamation des vérités ci-dessus, Il a aussi prouvé Ses déclarations par des miracles. Il a fait voir les aveugles et marcher les boiteux, il a satisfait la faim de cinq mille hommes et de multiples femmes et enfants, avec seulement deux poissons et cinq pains; Il a commandé les éléments de la nature et ils ont obéi, Il a ressuscité les morts, parmi lesquels était Lazare, quatre jours après sa mort. Mais le plus étonnant de tous Ses miracles a été Sa propre résurrection.

Tout l'édifice du christianisme est étayé par l'événement de la résurrection. Ce n'est pas ma spéculation. L'apôtre Paul dit: "Si Christ n'était pas ressuscité (des morts), notre foi serait vaine". (I Corinthiens, 15: 17). Si le Christ n'est pas ressuscité, alors tout s'écroule. Mais le Christ est ressuscité, ce qui signifie qu'Il est le Seigneur de la vie et de la mort, c'est pourquoi Il est Dieu.

Athée: As-tu vu tout cela? Comment peux-tu y croire?

Staretz Epiphanios: Non, je n'ai rien vu de tout cela, mais d'autres l’ont vu: les apôtres. À leur tour, ils l’ont fait savoir aux autres, et ils ont effectivement "signé" leur témoignage de leur propre sang. Et, comme tout le monde le reconnaît, un témoignage au prix de sa vie est la forme suprême de témoignage.

Pourquoi ne pas également m’amener quelqu'un qui me dira que Marx est mort et ressuscité, et qu'il est prêt à sacrifier sa vie afin d’en témoigner? Moi, comme honnête homme, je ne le croirai pas.

Athée: Je vais te le dire. Des milliers de communistes ont été torturés et sont morts pour leur idéologie. Pourquoi ne pas considérer le communisme de la même manière?

Staretz Epiphanios: Tu l’as dit toi-même. Les communistes sont morts pour leur idéologie. Ils ne sont pas morts pour des événements réels. Dans une idéologie, il est très facile à la tromperie de s'infiltrer, et parce c'est une caractéristique de l'âme humaine de se sacrifier pour quelque chose qu'elle croit, cela explique pourquoi tant de communistes sont morts pour leur idéologie. Mais cela ne nous oblige pas à accepter cette idéologie comme quelque chose de vrai.

C'est une chose que de mourir pour des idées, et un autre de mourir pour des événements. Les apôtres ne sont pas morts pour des idées. Pas même pour le "Aimez-vous", ou l'un des autres enseignements moraux du christianisme. Les apôtres sont morts pour leur témoignage d'événements surnaturels. Et quand nous disons "événement", nous entendons ce qui est capturé par nos sens physiques, et ce qui est compris par eux.

Les Apôtres ont subi le martyre pour "ce qu’ils ont entendu", "ce qu'ils ont vu de leurs propres yeux", "ce qu’ils ont observé et que leurs mains ont touché" (Jean I, 1) [3]

Tout comme la spéculation habile de Pascal, nous disons que l'une des trois choses suivantes arriva aux Apôtres: soit ils ont été trompés, soit ils nous ont trompés, ou, ils nous ont dit la vérité.

Prenons le premier cas. Il n'est pas possible pour les apôtres d'avoir été trompés, parce que tout ce qu'ils ont rapporté, ne leur a pas été signalé par d'autres. Eux-mêmes étaient l'œil et l'oreille témoins de toutes ces choses. D'ailleurs, aucun d'entre eux n'étaient des personnages plein d'imagination, pas plus qu'ils n'avaient une inclination psychologique qui leur faisait accepter l'événement de la résurrection. Bien au contraire, ils étaient terriblement méfiants. Les Évangiles sont extrêmement révélateurs, dans leurs récits de leurs dispositions spirituelles: ils n'ont même pas cru les assurances que certaines personnes L'avaient effectivement vu, ressuscité.

Et autre chose. Qu'étaient les apôtres, avant que Jésus-Christ ne les ai appelés? Etaient-ils des hommes politiques peut-être ambitieux, ou des visionnaires de systèmes philosophiques et sociaux, qui avaient le désir de conquérir l'humanité, et donc de satisfaire leurs fantasmes? Pas du tout. C'étaient des pêcheurs analphabètes. La seule chose qui les intéressait était de prendre un peu de poisson pour nourrir leurs familles. C'est pourquoi, même après la crucifixion du Seigneur, et malgré tout ce qu'ils avaient entendu et vu, ils sont retournés à leurs bateaux de pêche et à leurs filets. En d'autres termes, il n'y avait pas une seule trace d'aliénation de ces hommes pour les choses qui allaient suivre. C'est seulement après le jour de la Pentecôte, "quand ils ont reçu la force d'en haut", qu'ils sont devenus les maîtres de l'univers.

Deuxième cas: Nous ont-ils trompés? Nous ont-ils mentis? Mais alors, pourquoi nous tromperaient-ils. Que gagneraient-ils à mentir? De l'argent? Un statut? La gloire? Pour que quelqu'un mente, il faut qu'il en attende une sorte de gain. Les apôtres, par la prédication du Christ - et en fait du Christ crucifié et ressuscité - les seules choses qu'ils ont obtenu pour eux-mêmes sont les difficultés, les travaux, les saisines, les lapidations, les naufrages, la faim, la soif, la nudité, les attaques de voleurs, les coups, les incarcérations et enfin, la mort. Et tout cela pour un mensonge? Il serait sans doute ridicule pour quiconque de l'envisager.

Par conséquent, les apôtres ne se sont ni trompés, ni ne nous ont trompés. Cela nous laisse avec le troisième choix: ils nous ont dit la Vérité.

Je voudrais également souligner ici quelque chose d'autre: Les évangélistes sont les seuls qui aient enregistré de véritables événements historiques. Ils décrivent les événements, et seulement les événements. Ils ne recourent pas à des jugements personnels. Ils n'en louent pas un seul, et ils n'en critiquent aucun. Ils ne cherchent pas à exagérer un événement, ni à en éliminer ou à en sous-estimer un autre. Ils laissent les événements parler d'eux-mêmes. (A suivre)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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