"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 26 septembre 2009

Père Thomas HOPKO: Notre Frère est notre Vie



Le but de toute prière et de tout jeûne, de toute liturgie et de tous sacrements, de tous les exercices spirituels et de toutes les pratiques ascétiques, c'est d'arriver à connaître et à aimer Dieu en toutes les personnes et en toutes choses, en particulier nos ennemis et les "moindres de nos frères." Tel est l'objet du Carême de printemps et de la vie elle-même.

C'est le plus haut et plus grand mystère, la vérité la plus profonde: Dieu est vu, connu et aimé en tout et tous. Car le Fils unique de Dieu est venu sur terre sous forme de créature afin de réunir toutes choses en lui, les êtres célestes comme les terrestres (Éphésiens 1:10). Il est venu pour s'identifier à chacun et à chaque chose, en particulier aux pécheurs, aux êtres fantasque et à ceux qui sont perdus. Étant notre Dieu et notre Créateur, Il est devenu notre frère et notre esclave. Et donc, en Lui, nous rencontrons tout et tous. Et dans tout le monde et en tout, nous Le rencontrons.
Le staretz Silouane, moine du Mont Athos qui est décédé en 1938 et a été glorifié comme saint de l'Église en 1988, est parvenu à connaître ce profond mystère et cette vérité la plus profonde à travers sa propre expérience spirituelle. Il lui a rendu témoignage dans ses écrits, qui sont parfaits comme lecture en saison de Carême.

Ces quarante ans, depuis que le Seigneur par l'Esprit Saint m'a donné de connaître l'amour de Dieu, je me suis lamenté pour le peuple de Dieu.

O frères, il n'y a rien de mieux que l'amour de Dieu quand le Seigneur enflamme l'âme avec l'amour pour Dieu, pour notre prochain.

L'homme qui connaît le délice de l'amour de Dieu - quand l'âme, réchauffée par la grâce, aime à la fois Dieu et son frère -, sait notamment que "le royaume de Dieu est en nous."

Heureuse l'âme qui aime son frère, notre frère est notre vie. Si nous voulons aimer Dieu, nous devons observer tout ce que le Seigneur a prescrit dans les Evangiles.

Nos coeurs doivent déborder de compassion et ne pas sentir de la pitié uniquement pour nos congénères, mais pour toutes les créatures pour toute chose créée par Dieu.

L'homme qui a l'Esprit Saint en lui, à un degré si faible soit-il, s'afflige jour et nuit pour toute l'humanité. Son cœur est rempli de compassion pour toutes les créatures de Dieu, et plus spécialement pour ceux qui ne connaissent pas Dieu ou qui Lui résistent... Pour eux, plus que pour lui-même, il prie jour et nuit, que toutes puissent se repentir et connaître le Seigneur.

Je vous en conjure, mettez ceci à l'épreuve. Quand un homme vous fait affront ou apporte le déshonneur sur votre tête, ou prend ce qui est vôtre, ou persécute l'Eglise, prions le Seigneur en disant: «O Seigneur, nous sommes tous tes créatures. Aie pitié de Tes serviteurs et tourne leur cœur vers le repentir", et vous serez conscients de le grâce dans votre âme. Pour commencer, contraignez votre cœur à aimer ses ennemis, et le Seigneur, en voyant votre bonne volonté, vous aidera en toutes choses, et l'expérience elle-même vous montrera le chemin. Mais la personne qui pense avec malveillance à ses ennemis, n'a pas l'amour de Dieu en lui et ne connaît pas Dieu.

Saint Antoine le Grand, résume tout cet enseignement en quelques phrases courtes. "Notre vie et notre mort sont avec notre prochain ", écrit-il. "Si nous gagnons notre frère, nous avons acquis Dieu. Mais si nous scandalisons notre frère, nous avons péché contre le Christ". Et, comme nous l'avons vu, Saint Silouane dit tout cela en cinq mots brefs: "Notre frère est notre vie."
Version française Claude Lopez-Ginisty
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