Je me penche sur le bord de mon âme comme s'il s'agissait de quelque chose de matériel, comme sur une tombe commune où je puis regarder sans rien voir.
Je ne trouve même pas de souvenirs, probablement broyés par leur insignifiance, mélangés au sable, ils restent quelque part au fond, comme une toile pourrie qui se déchire lorsque vous essayez de la sortir de terre.
Je sais quand mon âme est devenue matière, comment elle s'est durcie lentement, tout comme la poussière couvre les parois d'un récipient jusqu'à ce qu'elle l'enveloppe d'une coquille terrestre.
Parfois, je me suis réveillé le matin et j'humectais une fenêtre soufflant de l'air chaud avec ma bouche et en l'essuyant avec ma manche jusqu'à ce que mes manches soient usées, jusqu'à ce que la vapeur devienne sèche et qu'elle ne soit plus chaude.
Dieu, Ami des hommes, souffle à nouveau sur moi comme tu soufflas au commencement sur Adam et réchauffe la terre, et fais de mon cœur comme un feu, un petit feu où je pourrai me réchauffer quand je me tiens devant toi et que je recommence à voir.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire