"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 4 août 2018

Interview de la Grande Duchesse Elisabeth Féodorovna avant son martyre (5)

Mrs Rheta Childe Dorr 
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Portrait avec autographe de Ste Elisabeth

Tombeau reliquaire de Ste Elisabeth

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Elizabeth Féodorovna m'a gardé pendant près de trois quarts d'heure pour lui parler des écoles Gary, qu'elle est impatiente de voir en Russie ; des femmes américaines et de leur rôle dans la guerre, et du travail social pour les enfants, en particulier pour les enfants tuberculeux et anémiques.

"C'est merveilleux", dit-elle en soupirant. "Je ne peux guère m’empêcher de vous envier avec péché. Pensez à une grande nation jeune, jeune et pressée qui peut encore trouver le temps d'étudier tous ces terribles problèmes de pauvreté et de maladie et de s'y attaquer. 

J'espère que vous continuerez à le faire, et que vous trouverez encore de plus en plus de façons d'apporter la beauté dans la vie des travailleurs. Comment peut-on s'attendre à ce que les ouvriers qui travaillent toute la journée dans des usines chaudes et hideuses, ou dans des fermes éloignées, avec rien d'autre dans leur vie que le travail et l'inquiétude, aient la beauté dans leur âme ?"

Elle voulait ardemment en savoir plus sur les femmes soldats, et elle dit qu'elle admirait grandement leur héroïsme. Comment était leur vie dans le camp, et étaient-elles assez fortes pour supporter les épreuves ? La Grande Duchesse est une bonne féministe et elle a convenu avec moi que dans la crise russe, comme dans la situation créée par la guerre dans tous les pays, il avait été complètement démontré que les femmes auraient désormais à jouer un rôle aussi important et aussi proéminent que celui des hommes.

Elles devraient partager à parts égales avec les hommes la victoire de la guerre, que ce soit sur le champ de bataille ou derrière les lignes. 

Elle avait toujours eu une dévotion particulière pour Jeanne d'Arc et croyait qu'elle avait été inspirée par Dieu. D'autres femmes avaient aussi été appelées par Dieu à faire de grandes choses.

"Je suis contente que vous aimiez mon couvent", répéta-t-elle en nous quittant. "S'il vous plaît, revenez. Vous savez qu'il ne m'appartient plus, mais qu’il est au gouvernement provisoire, mais j'espère qu'ils me laisseront le garder."

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J'espère qu'ils le feront. La Maison de Marie et Marthe, avec cette belle femme qui s’y trouve, est l'une des choses que la nouvelle Russie peut le moins se permettre de perdre.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Rheta Childe Dorr
Inside the Russian Revolution
(Chapter XV)
New York, 
The MacMillan Company
1918 

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