Funérailles du staretz
L'amour et l'attention à la Parole de Dieu furent innés en lui dès sa
jeunesse. Quand immédiatement après l'obtention du diplôme de l'école
professionnelle, Volodia Penkov commença à travailler, le maître artisan
lui donna à lire le Nouveau
Testament en une nuit, en lui demandant de revenir dans la matinée. En arrivant
à la maison, Vladimir décida non seulement de le lire, mais de copier
l'Evangile. Il ne dormit pas du tout et, tout au long de la nuit, il recopia
l'Evangile de saint Matthieu et plusieurs des épîtres apostoliques. Le
lendemain matin, il a rapporta le livre au maître. - Eh bien, l'as-tu lu?
Demanda-t-il, extrêmement surpris quand le jeune lui montra son travail. Le
maître fut étonné et il ne pouvait pas le croire, et pendant longtemps il feuilleta
simplement et silencieusement le cahier. Puis il décida de lui donner le livre.
Plus tard, seul dans la nature, ayant choisi un endroit pittoresque, Volodia
prit le Nouveau Testament avec lui et s'assit pour le lire.
Ayant une chasteté incroyable dès sa jeunesse, parfois pendant la
confession, Père ne pouvait pas comprendre les dommages causés à quelqu'un par
certains péchés sexuels, exprimant parfois même cela à voix haute devant les
frères près de lui. En tant qu'homme de l'ancienne génération, il ne pouvait
absolument pas supporter la liberté dans l'habillement, la nudité partielle, et
le port du pantalon par les femmes si répandus aujourd'hui. Quand il voyait
quelque chose de semblable, un esprit de zèle s'allumait en lui, l'esprit d'un
prophète, comme Élie, et il châtiait impitoyablement ce vice dans ses homélies,
y voyant une terrible diversion contre la chasteté de l'âme.
Outre ses homélies, qu'il prononça toujours sans notes et avec une
véritable inspiration, le Père avait le dimanche des entretiens avec les
pèlerins et les travailleurs qui vivaient en permanence au monastère.
Vénérable staretz rendu sage par l'expérience, il essayait de la
transmettre aux autres au moins dans une certaine mesure. Il dispensait souvent
ses enseignements avec des plaisanteries, essayant de les rendre plus
accessibles et compréhensibles. Son zèle pastoral ne lui permettait pas de se
dérober à ces conversations, même quand son audition devint bien pire et qu'il
était incapable de bouger sans aide.
Nous devons encore évaluer la grandeur spirituelle de l'higoumène défunt
du monastère d'Optina, ayant considéré d'une nouvelle façon ce géant spirituel
et serviteur pieux et sincère de Dieu qui a traversé la limite de l'éternité.
Version française Claude Lopez-Ginisty
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