12/25 septembre
14ème
dimanche après la Pentecôte,
avant
l’Exaltation de la Croix
Clôture de la fête de la Nativité de la Très sainte Mère de Dieu ;
saint Autonome, évêque en Italie, martyr en
Bithynie (313) ; saint Julien, prêtre, martyr en Galatie avec ses 40
compagnons (IV) ; saint Théodore d'Alexandrie, martyr (IV); saint Cornutus,
évêque de Nicomédie, martyr (III) ; saint Sacerdos, évêque de Lyon
(552) ; saint Bassien, moine de Tiksen (Vologda) (1624) ; saint Athanase
de Serpoukhov (1395) ; translation des reliques de saint Syméon de
Verkhotourié (1704) ; saint néo-martyrs de Russie : Théodore
(Lebedev), Jean (Proudentov), Nicolas (Jitov), prêtres, Alexis (Vorochine)
(1937).
Lectures : Dimanche avant l’Exaltation de la
Croix ; Gal. VI, 11–18. Jn. III, 13–17. Dimanche : II Cor. I, 21 –
II, 4. Мatth. XXII, 1–14. Fête de la Mère de Dieu: Phil.. II, 5–11. Lc. X,
38–42; XI, 27–28.
VIE
DU SAINT HIÉROMARTYR AUTONOME[1]
S
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aint Autonome était évêque
en Italie, quand éclata la violente persécution déclenchée contre les chrétiens
par l’empereur Dioclétien (vers 303). Pour échapper aux recherches, il s’enfuit
d’Italie et se réfugia dans un village de Bithynie appelé Soréoi. Il y fut
accueilli par un fidèle du nom de Corneille. Après y être resté un certain
temps, il décida d’y bâtir une chapelle dédiée à l’Archange Michel et il
ordonna Corneille diacre. Lui ayant laissé le soin de la chapelle et des
fidèles qui s’y réunissaient, Autonome partit pour la Lycaonie et l’Isaurie,
afin d’y répandre la parole de Dieu. Il revint ensuite en Bithynie et ordonna
Corneille prêtre. C’est alors que l’empereur Dioclétien se rendit à Nicomédie,
furieux contre les chrétiens, que les persécutions ne réussissaient pas à
décourager, et en particulier contre Autonome, dont la renommée s’étendait
partout. Une fois de plus, le bienheureux prit la fuite, et alla évangéliser
les villes qui se trouvaient sur les rives de la Mer Noire.
Au bout de quelque temps,
il revint vers Corneille pour le consacrer évêque. Infatigable, il se rendit
dans l’ouest de l’Asie Mineure pour y déraciner l’idolâtrie et y affermir les
germes de la foi. Puis il retourna à Soréoi et s’installa dans un village
voisin, dont il convertit et baptisa en peu de temps les habitants. Ces
néophytes, pleins de zèle pour la foi, voyant les païens continuer d’offrir
leurs sacrifices aux idoles, se précipitèrent un jour vers le temple des idoles
et en renversèrent toutes les statues. Décidés à se venger, les païens
attendirent que le saint évêque vienne célébrer les saints Mystères dans la
chapelle de Soréoi. Ils envahirent alors l’église et massacrèrent tous ceux qui
se trouvaient à portée de leur main : d’aucuns à coups de pierres ou de
bâtons, d’autres au moyen de toute arme trouvée sur place. Quant au bienheureux
Autonome, ils le tuèrent tandis qu’il se tenait devant le saint Autel, de sorte
que c’est sa vie même qu’il offrit en sacrifice, à l’imitation de notre
Seigneur. Quelques fidèles, qui avaient été épargnés, purent ensevelir son
corps, lequel demeura exempt de corruption. Il était vénéré dans une église
bâtie à cet endroit.
Tropaire du dimanche du 5ème ton
Собезнача́льное Сло́во
Oтцу́ и Ду́xoви, отъ Дѣ́вы ро́ждшeecя на спасéнie на́ше, воспои́мъ вѣ́рніи и
поклони́мся, я́ко благоволи́ пло́тію взы́ти на крéстъ, и cмéрть претерпѣ́ти,
и воскреси́ти умéршыя сла́внымъ воскресéніемъ Cвои́мъ.
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Fidèles, chantons et adorons le
Verbe coéternel au Père et à l’Esprit, né d’une Vierge pour notre salut :
car il Lui a plu, en Sa chair, de monter sur la croix, de subir la mort et de
relever les défunts par Sa glorieuse Résurrection !
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Tropaire de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Рождество́ Твоé, Богоро́дице Дѣ́во, ра́дость возвѣсти́ всéй вселéннѣй: изъ Тебé
бо возсiя́ Со́лнце Пра́вды, Христо́съ Бо́гъ нашъ, и, разруши́въ кля́тву, дадé благословéнiе,
и, упразди́въ смéрть, дарова́ на́мъ живо́тъ вѣ́чный.
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Ta
nativité, Vierge Mère de Dieu, a annoncé la joie à tout l’univers, car de toi
s’est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, en détruisant la
malédiction, nous a donné la bénédiction ; en abolissant la mort, Il
nous a donné la vie éternelle.
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Kondakion
du dimanche du 5ème ton
Ko
а́ду Спа́сe мо́й, coшéлъ ecи́, и врата́ сокруши́вый я́ко всеси́ленъ, умéршиxъ
я́ко Созда́тель coвоскреcи́лъ ecи́, и cме́рти жáло сокруши́лъ ecи́, и Aда́мъ
отъ кля́твы изба́вленъ бы́сть, Человѣколю́бче. Тѣ́мже вси́ зове́мъ :
спаси́ на́съ, Го́споди.
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Ô mon Sauveur, Tu es descendu aux enfers, brisant ses portes comme
Tout-Puissant; et avec Toi, Créateur, Tu ressuscitas les morts, brisant
l’aiguillon de la mort et libérant Adam de la malédiction, ô Ami des
hommes ! Aussi, tous nous Te clamons : Seigneur, sauve-nous!
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Kondakion de la Nativité de la Mère de Dieu, ton 4
Iоакíмъ и Áнна поношéнiя безча́дства и Ада́мъ и Éѵа отъ тли́ смéртныя свободи́стася, Пречи́стая, во святѣ́мъ рождествѣ́ Твоéмъ. То́ пра́зднуютъ и лю́дiе Твои́, вины́ прегрѣшéнiй
изба́вльшеся, внегда́ зва́ти Ти́ : непло́ды ражда́етъ Богоро́дицу и пита́тельницу жи́зни на́шея.
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Joachim
et Anne ont été délivrés de l’opprobre de la stérilité, et Adam et Ève de la corruption de la mort, ô
Immaculée, en ta sainte nativité ; c’est elle que fête également ton
peuple libéré de la condamnation pour ses péchés, en te criant :
« La stérile met au monde la Mère de Dieu, la nourricière de notre
vie ».
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Au lieu de « il est digne en vérité », ton 8
Велича́й, душé моя́, пресла́вное рождество́ Бо́жiя Ма́тере.
Чу́жде ма́теремъ дѣ́вство, и стра́нно дѣ́вамъ дѣторождéнiе: на Тебѣ, Богоро́дице, обоя́ устро́ишася. Тѣ́мъ Тя́ вся́ племена́ земна́я непреста́нно велича́емъ.
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Magnifie,
ô mon âme, la très glorieuse nativité de la Mère de Dieu.
Étrangère
est aux mères la virginité et inconnue des vierges est la maternité. En Toi,
Mère de Dieu, l’une et l’autre furent réalisées. C’est pourquoi toutes les
tribus de la terre ne cessent de Te magnifier.
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
Beaucoup en effet répètent qu'ils se
repentent de leurs péchés, mais ils n'accomplissent aucun acte de pénitence ;
ils jeûnent, il est vrai ; ils sont modestes dans leurs vêtements, mais ils ont plus soif de richesses que
les usuriers; leur colère surpasse celle des bêtes féroces; la médisance leur
cause plus de plaisir qu'à d'autres les éloges. Est-ce là une pénitence? Non,
c'est l'ombre , c'est l’apparence du repentir, ce n'est point le repentir.
C'est pourquoi il est bon de leur adresser les paroles de l'apôtre : Prenez
garde de vous laisser circonvenir par Satan; car nous n'ignorons point ses
pensées. Il sait perdre, ceux-ci par le péché, ceux-là par la pénitence, en les
empêchant de retirer aucun fruit de leur repentir. Il ne peut y réussir par un
chemin direct; il prend un chemin détourné; il redouble la fatigue et enlève
les fruits; il persuade que tout est fait et qu'on peut négliger ce qui reste
encore. Prenons donc garde que notre pénitence ne soit frappée de stérilité. Que
de femmes font ainsi pénitence ! Adressons-leur cette courte exhortation, car
elles eu ont un besoin tout spécial. Oui, c'est une bonne chose que de jeûner,
que de coucher sur la terre, que de mettre des cendres sur sa tête ; mais à
quoi sert tout cela, s'il ne s'y joint autre chose? Dieu n'a-t-Il pas fait voir
à quelle condition Il pardonne les péchés? Pourquoi donc abandonner cette voie
pour en suivre une autre? Autrefois les Ninivites péchèrent, et ils firent ce
que vous faites maintenant; mais quel avantage en retirèrent-ils? Les médecins
ont recours à mille remèdes différents; mais la prudence veut que l'on se
demande non pas quel remède a été employé, mais quel effet ce remède a produit.
Il faut en agir de même après que l'on a péché. Qu'y eut-il donc de vraiment
avantageux pour ce peuple barbare.? Ils jeûnèrent, ils couchèrent sur la dure,
se vêtirent de sacs, répandirent la cendre sur leurs têtes, ils poussèrent des
gémissements: mais aussi, ils changèrent de conduite. Parmi nous ces remèdes,
quel fut le remède efficace? Comment le savoir, direz-vous? Si nous allons
trouver le Médecin et que nous L'interrogions, Il nous le dira volontiers. Ou
plutôt Il nous épargne la peine de le Lui demander, et Il nous mentionne dans Ses,
écrits, le remède qui sauva les Ninivites. Quel est donc ce remède ? « Dieu vit
que chacun avait quitté ses voies perverses, et Il se repentit de les avoir
menacés de si grands malheurs ». (Jon. III, 10.) L'Écriture ne dit pas : Il vit
leur jeûne, leurs cilices, la cendre répandue sur leurs têtes. Ce que je dis,
non pour déprécier le jeûne, à Dieu ne plaise; mais pour vous exhorter à vous
abstenir de toute espèce de vices; ce qui vaut mieux encore que de se priver de
nourriture. David, lui aussi, commit de grands péchés : voyons comment il en
fit pénitence: Trois jours il resta assis sur la cendre. Ce n'était point pour
expier son crime qu'il en agissait de la sorte; mais il manifestait par là
cette douleur où la mort de son fils avait plongé sort âme. Quant à son crime,
il l'expia d'une autre manière, c'est-à-dire, par l'humilité, par la
contrition, par la componction du cœur, par la résolution de ne plus le commettre
de nouveau, d'en garder perpétuellement le souvenir, de souffrir avec joie
toutes les adversités, de pardonner à ses ennemis, de ne point se venger par
lui-même ou par d'autres. Séméi l'accablait d'outrages, et un général
s'indignait de l’entendre. Mais que disait le saint roi? « Laissez-le me
maudire, c'est Dieu qui le lui commande». (II Rois, XVI, 10.) Il avait le cœur
contrit et humilié; et voilà ce qui surtout purifiait son âme. C'était là en
effet avouer sa faute et s'en repentir. Si tout en jeûnant, nous demeurons
orgueilleux, non seulement le jeûne ne nous sert de rien, mais encore il nous
est nuisible. C'est pourquoi, vous aussi, soyez humbles, pour que Dieu vous
attire vers lui : « Car Dieu est auprès de ceux qui ont le cœur brisé ». (Ps.
XXXIII, 19.) Ceux qui habitent de splendides palais, après s'être eux-mêmes
déshonorés par le péché, se laissent outrager sans résistance par les derniers
de leurs. serviteurs; ils souffrent sans se plaindre, parce qu'ils se sont
eux-mêmes couverts d'infamie par leurs péchés. Agissez de même : on vous
accable d'injures; ne vous irritez point, mais poussez des gémissements, non
point à cause de l'outrage que l'on vous fait, mais à cause de ce péché qui
vous a plongés dans l'infamie. Gémissez sur votre péché, non pas à cause des
peines que vous avez encourues ; ces peines ne sont rien; mais parce que vous
avez offensé Dieu; un Dieu si bon, si plein d'amour pour vous, si désireux de
votre salut, qui n'a pas craint d'immoler Son Fils pour vous. Gémissez donc et
ne cessez point de gémir; par là, vous confesserez votre péché: Ne passez pas
de la joie à la tristesse, et de la tristesse à la joie; mais persévérez dans
votre douleur et dans votre repentir: «Bienheureux ceux qui pleurent », dit l'Écriture.
(Matth. V, 5.) C'est-à-dire, bienheureux ceux qui ne cessent de pleurer.
Pleurez donc sans cesse, veillez sur vous-mêmes, brisez votre coeur,
affligez-vous comme si vous aviez perdu votre propre fils. «Déchirez vos cœurs
», dit l'Écriture, « et non point vos vêtements ». (Joel, II, 3.) Ce qui a été
déchiré ne peut se redresser; ce qui est broyé ne peut se relever: Aussi l'Écriture
dit-elle : « Déchirez », et encore : « Dieu ne méprisera pas un cœur contrit et
humilié ». (Ps. L, 19.) Vous êtes philosophe; vous êtes riche, vous êtes
puissant, n'importe; brisez votre coeur, et ne lui permettez point de s'enfler
d'orgueil et de jactance. Ce qui est déchiré ne peut s'enfler. S'il y a lieu
encore à quelque élévation, du moins le gonflement se trouve désormais
impossible. Appliquez-vous donc à la modestie et à
l'humilité. Rappelez-vous qu'une seule parole suffit pour justifier le
publicain. Et encore n'était-ce point précisément un acte d'humilité, mais
plutôt le sincère aveu de ses péchés. Or, si tel fut l'effet de cette
confession, quel ne sera pas celui de l'humilité? Pardonnez volontiers à ceux
qui vous auront offensés; vous obtiendrez ainsi la rémission de vos fautes.
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