25 avril / 8 mai
Dimanche de l’apôtre Thomas
« Antipâques »
Saint
apôtre et évangéliste Marc (63). Saint Sylvestre d'Obnora (1379). Saint Basile de Poiana
Marului (1767, Roumanie). Saint hiéromartyr Serge (Rokhletsov), prêtre (1938).
Lectures : Actes V, 12 - 20 / Jn. XX,
19-31
AU SUJET DU DIMANCHE DE
THOMAS
N
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ous commémorons ce
dimanche l’apparition du Seigneur aux apôtres, après Sa Résurrection, et le
toucher de Ses plaies par l’apôtre Thomas. L’apparition du Seigneur ressuscité
à l’apôtre Thomas et aux onze autres disciples est fixée le premier jour
suivant la semaine pascale, parce que les circonstances de cette apparition
constituent une preuve incontestable de la Résurrection du tombeau, « comme
de la chambre nuptiale, avec Sa chair immaculée ». Le huitième jour
après Pâques, comme achèvement des solennités de la Semaine Lumineuse,
constituait depuis les temps anciens une solennité particulière. Le dimanche de
Thomas est également appelé « antipâques », ce qui signifie
« au lieu de Pâques », parce que l’Église a transféré à ce dimanche
une partie des antiques matines pascales, qui furent remplacées par celles de St
Jean Damascène que nous célébrons de nos jours. Depuis ce jour commence le
cycle des dimanches et des semaines de toute l’année. Selon l’usage de l’Église
Russe, on commémore les défunts le mardi suivant le dimanche de Thomas. La
raison en est que le typicon autorise de nouveau, la commémoraison des
défunts à partir du lundi de Thomas. C’est ainsi que les croyants se rendent
sur la tombe de leurs proches pour annoncer la joyeuse nouvelle de la Résurrection
du Christ. De là vient l’appellation de ce jour « radonitsa » en
russe (radost’ = la joie). La commémoraison des défunts après Pâques remonte
aux temps les plus anciens. St Ambroise de Milan, dans l’une de ses homélies
dit : « Il est digne et juste, après les solennités pascales que
nous avons célébrées, de partager notre joie avec les saints martyrs, et de
leur annoncer la joie de la Résurrection du Christ, à eux en tant que
participants aux souffrances du Seigneur ». Ces paroles de St
Ambroise, bien que se rapportant aux martyrs, peuvent confirmer notre usage de
commémorer les défunts après Pâques, eu égard au fait que, dans les temps
anciens, on enterrait les défunts parmi les martyrs.
Tropaire, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ
во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
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Le Christ est ressuscité des
morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux,
Il a donné la vie.
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Tropaire du
dimanche de Thomas, ton 7
Запеча́тану гpóбу, живо́тъ отъ гpóбa возсія́лъ ecи́ Xpисте́ Бо́же, и двépeмъ заключе́ннымъ, ученико́мъ предста́лъ ecи́, вcѣ́xъ вocкpecéнie : ду́хъ пра́вый тѣ́ми обновля́я на́мъ, по вели́цѣй Твое́й ми́лости.
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Le sépulcre étant scellé, Toi qui es la Vie, ô Christ Dieu, Tu t’es
levé du tombeau, et les portes étant fermées, Toi, la Résurrection de tous,
Tu t’es présenté devant Tes disciples, par eux renouvelant en nous un esprit
droit, dans Ta grande miséricorde.
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Tropaire du saint apôtre et
évangéliste Marc, ton 3
Апо́столе святы́й и Евангели́сте Ма́рко, моли́ Ми́лостиваго Бо́га, да
прегрѣше́ній оставле́ніе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
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Ô saint apôtre et évangéliste Marc, prie le Dieu miséricordieux, afin
qu'Il accorde le pardon des péchés à nos âmes.
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Kondakion du
du saint
apôtre et évangéliste Marc, ton 2
Съ высоты́ пріи́мъ благода́ть Ду́ха, ри́торская плете́нія разруши́лъ
еси́, апо́столе, и, язы́ки вся́ улови́въ, Ма́рко всесла́вне, твоему́ Влады́цѣ
приве́лъ еси́, Боже́ственное проповѣ́давъ Ева́нгеліе.
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D'en haut ayant reçu la grâce de l'Esprit, tu as rompu les mailles des
rhéteurs, illustre apôtre Marc,
et tu as pris toutes les nations
dans tes filets pour les mener à ton Maître en prêchant l'Évangile divin.
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Kondakion du
dimanche de Thomas, ton 8
Любопы́тною десни́цею, жиз-нопода́тельная Tвоя́ péбра Фомá испыта́, Xpисте́ Бо́же : coзаключе́ннымъ бо двépeмъ я́ко вше́лъ ecи́, съ про́чими апо́столы вопiя́ше Тебѣ́ : Го́сподь еси́ и Бо́гъ мо́й.
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Voulant s’assurer de Ta Résurrection, Thomas scruta de sa droite
curieuse Ton côté vivifiant, ô Christ Dieu ; aussi, lorsque Tu entras,
les portes étant fermées, il Te clama avec les autres apôtres : Tu es
mon Seigneur et mon Dieu.
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Au lieu de « il
est digne en vérité » ton 1:
VIE DU SAINT APÔTRE MARC[1]
Le saint et glorieux Apôtre Marc,
appelé aussi Jean, était fils d’une pieuse femme de Jérusalem, Marie, qui
offrait sa maison aux disciples des Apôtres pour leurs réunions de prières.
Saint Pierre s’y rendait souvent et prit en affection le jeune Marc qu’il
instruisit dans la foi et qu’il baptisa, le considérant comme son fils (1
Pierre V, 13). Il était aussi cousin
du saint Apôtre Barnabé (cf. Col IV, 10), et celui-ci le prit avec lui
lorsqu’il partit pour Antioche en compagnie de saint Paul (Act XII, 24 ).
Pendant ces voyages d’évangélisation, Marc assistait humblement les deux
prédicateurs, pourvoyant à leurs besoins matériels et assimilant leur
enseignement. Parvenu à Pergé de Pamphylie, Marc fut saisi de crainte devant
les difficultés de la mission, et se sépara de Paul et Barnabé pour retourner à
Jérusalem (Act 13, 13). Saint Paul semble avoir été froissé de cette
séparation, aussi, quand ils le retrouvèrent à Antioche, il se refusa à emmener
: celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et n’avait pas été à l’œuvre avec
eux (Act XV, 37). La discussion s’échauffa et Barnabé décida de s’embarquer
pour Chypre avec Marc, alors que Paul partait avec Silas pour évangéliser la
Syrie et la Cilicie (52). Dix ans plus tard, on retrouve saint Marc à Rome, en
compagnie d’Aristarque et de Jésus le Juste, pour assister Paul dans sa
captivité (Col IV, 10). De là, il partit avec la bénédiction du grand Apôtre
pour visiter les chrétiens de Colosses. Lors de sa seconde captivité, Paul
écrivant à Timothée, lui recommande d’amener Marc avec lui : « Car il m’est
précieux pour le ministère », assure-t-il (2 Tm IV, 11). C’est aussi vers l’an
65 que Marc retrouva saint Pierre à Rome, au moment où les deux Coryphées
allaient subir leur martyre. L’éclat de l’enseignement de saint Pierre avait
tellement brillé dans l’esprit des nouveaux convertis de Rome qu’ils
supplièrent Marc de mettre par écrit cette doctrine divine. Confirmé par une
révélation, et avec l’accord de Pierre, il se mit à l’œuvre et rédigea de
manière brève, simple et pleine de vie un résumé des actes et des paroles du
Sauveur, conforme à la prédication du Coryphée des Apôtres. Sans se préoccuper
de la présentation littéraire, ni de répondre à toutes les questions que
pouvaient se poser les fidèles, il écrivit tout ce qui est utile au Salut et à
la connaissance du Fils de Dieu fait homme, et rien de plus. Une fois cette
œuvre achevée, saint Pierre l’envoya en Égypte pour y porter la Bonne Nouvelle.
Pendant la traversée, le navire fut pris dans une tempête que Marc apaisa par
sa prière, et il put faire escale dans l’île de Pittyouse, en face de la
Cilicie, où il fut reçu par un notable nommé Bassos, qui avait été converti par
saint Pierre à Antioche, et, grâce à son appui, il gagna à la vraie foi la
plupart des habitants de l’île. Lorsqu’il aborda à Alexandrie, la sandale de
Marc, usée par la marche, s’étant rompue, il la donna à raccommoder à un
savetier nommé Anien. Celui-ci, frappé par l’éclat extraordinaire qui se
dégageait du visage de l’Apôtre, laissa échapper son aiguille et se perça le
doigt, en s’écriant : « Un seul Dieu ! » Saint Marc le guérit de sa blessure et
saisit cette occasion pour l’instruire sur la vérité du seul Dieu devenu homme
pour notre Salut. Anien écouta avec attention ces paroles de vie et, après
avoir fait baptiser toute sa maisonnée, il quitta sa profession et tout
attachement au monde pour devenir le plus étroit collaborateur de l’Apôtre. Dans
cette immense cité, métropole du paganisme et de la culture hellénique, la
parole de l’Apôtre, simple et dépourvue des ornements futiles de la rhétorique,
retentissait comme un tonnerre, et ses miracles confirmaient ses paroles.
Devant le spectacle des guérisons accomplies par la puissance de Dieu, jusqu’à
trois cents païens en un seul jour demandèrent à recevoir le saint baptême. La
semence évangélique commençant donc à germer, Marc organisa les premières
institutions liturgiques de l’Église d’Égypte, ordonna Anien évêque
d’Alexandrie avec pour le seconder
trois prêtres : Milée, Sabin et Cerdon, sept diacres et onze autres clercs de
rang inférieur.. D’Alexandrie, il se rendit à Mendession et y délivra du démon un enfant
aveugle. Les parents de l’enfant, au comble de la joie, lui offrirent une forte
somme d’argent, mais Marc la refusa, en disant que la grâce de Dieu ne
s’échange pas pour de l’argent, et il leur recommanda de le distribuer en
aumônes. Un nombre considérable de païens s’étant convertis à la suite de ce
miracle, Marc fonda dans cette cité une église et ordonna un évêque, des
prêtres et des diacres, puis il continua son voyage vers Cyrène de la
Pentapole. Il alla ensuite évangéliser la Libye, où il convertit un grand
nombre. De là, saint Marc passa en Marmarique. Une nuit, le Seigneur lui
apparut en vision et lui ordonna de retourner à Alexandrie pour y achever sa
mission. Malgré les pleurs et les supplications des nouveaux convertis qui
voulaient retenir leur père et sauveur, l’Apôtre, confirmé par une nouvelle
vision lui annonçant qu’il devrait sceller sa mission par la gloire du martyre,
s’embarqua pour Alexandrie, où il put admirer les progrès de l’évangélisation
pendant ses deux années d’absence. Toutefois les païens et les Juifs ne
pouvaient supporter les succès remportés par le disciple du Christ et, grinçant
des dents, ils cherchaient une occasion de le perdre. Une année où la
célébration de Pâques coïncidait avec la fête du dieu Sérapis — fête que les
païens d’Alexandrie avaient coutume de célébrer par d’ignobles dérèglements —
ils se précipitèrent sur le saint, au moment où il célébrait la Divine Liturgie
et le traînèrent jusqu’à l’amphithéâtre, où se trouvait le gouverneur, en
l’accusant de pratiques magiques. Aux accusations pleines de haine, l’Apôtre
répondit calmement et exposa, comme à son habitude, en peu de mots, la sublime
doctrine du Salut. Déconcerté et ne pouvant rien objecter à ses arguments, le
gouverneur se tourna vers la foule, demandant ce qu’il devait faire de Marc.
Les uns criaient de le brûler devant le temple de Sérapis, les autres de le
lapider. Finalement, sur l’ordre du magistrat, il fut étendu à terre, les
membres écartelés, et fut cruellement fustigé. Puis la populace, s’emparant du
corps meurtri du saint, le traîna durant tout le jour dans les rues de la ville,
en arrosant les pierres et la terre de son sang. Le soir venu, on l’enferma en
prison, où, vers minuit, un ange vint le réconforter. Au matin du samedi 4
avril, les bourreaux l’attachèrent à une corde et le traînèrent, comme la
veille, jusqu’à un lieu nommé Boucole, où il trouva la mort. Il était âgé de
cinquante-sept ans. Par la suite, on édifia une église au-dessus du tombeau du
saint Apôtre à Boucole, qui devint le haut lieu de la piété des chrétiens
d’Alexandrie. En 828, le corps de saint Marc fut transporté à Venise, dans la
fameuse basilique qui lui est dédiée, mais son crâne resta en Égypte.
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