4 mai
2016
Votre Eminence Justin [Ioustinos], Métropolite de ce Siège
préservé par Dieu, Pères vénérables, et mes enfants bien-aimés...
Je voudrais commencer par dire que je ne suis pas
habitué à parler à de tels rassemblements, parce que mes capacités de le faire
sont limitées. Mais, par obéissance et à l'invitation de mon très respecté et bien
aimé chef et Pasteur, j’ai trouvé le courage d'être avec vous aujourd'hui pour
dire quelques mots qui, je l'espère, seront bénéfiques.
Pour être honnête, quand Son Eminence suggéra ceci, je
fus surpris et j’essayai de faire marche arrière, justifiant ma réticence en
disant qu'il n'y a pas pénuries de grand orateurs et de grands prédicateurs plus
capables [que moi]. Mais avec la bénédiction et les bons vœux de mon vénéré Frère et Higoumène,
Parthenios, j'ai accepté l'invitation, ce qui est un honneur pour quelqu'un de
mon humble condition. J'ai trouvé difficile, cependant, de trouver un sujet
pour ce discours.
Je fis le signe de la croix et frappai à la porte de
la cellule voisine de la mienne où un staretz vit depuis plus de cinquante ans.
C’est un homme expérimenté, ayant une grande pratique de l'obéissance et de la
prière, alors je lui ai parlé de mon dilemme. "Dois-je aller parler? Et que
dois-je dire?"
Avec sagesse, il répondit: "Puisque tu as la
bénédiction du staretz, tu devrais y aller. Et où est le problème pour trouver
quelque chose à dire? Parle des Pères qui ont vécu dans notre monastère!" Voilà
pourquoi j'ai intitulé le discours "Les Pères du monastère de Saint Paul qui
ont été jugés dignes de voir Notre Très Sainte Vierge sur terre". Ce sont des
hommes que nous avons eu la bénédiction de connaître.
Donc, armé de la bénédiction de Son Eminence et des
saints Pères, je suis venu ici aujourd'hui pour être avec vous.
D'abord, permettez-moi de vous parler du saint staretz,
Papa-Andreas, qui est arrivé au monastère en août 1934, y est devenu moine, puis hiéromoine
et, en 1960, higoumène. Son mandat comme higoumène a été divisé en deux périodes: du
4 mai 1960 au 10 juin 1962; et à partir 6 mars 1969 au 21 octobre 1974.
Quand il démissionna en 1974, il alla à la dépendance
du monastère de Monoxylitis, qui est aussi sur la Sainte Montagne, où il vécut
dans la prière et la contemplation.
Pendant qu'il était là, un jour il y eut une terrible
tempête, avec une mer très agitée. Quand la tempête cessa, Papa-Andreas descendit
vers la mer près de la dépendance pour voir ce qui se passait, et ramasser une
partie du bois qu'une tempête apportait habituellement jusques sur la terre et pour
savoir si peut-être il y avait quelqu'un là qui avait besoin d’aide.
Entre la
dépendance et la mer, il y a un petit ruisseau, avec une grosse pierre près
de lui. A son retour, que vit le staretz assis sur le rocher, une femme vêtue
de noir !!!
Il pensa immédiatement qu'elle devait avoir besoin
d'aide, alors il se précipita à son secours. Comme il approchait, il vit que la
femme tenait trois livres dans ses mains. Il fut étonné et abasourdi, et
lui demanda dans son accent
reconnaissable [il était de Céphalonie]: "Que faites-vous ici, madame?
Avez-vous besoin d'aide ?" Et la femme, qui semblait être une moniale,
répondit:"Non, je suis la Dame de ce lieu."
"Et quels sont ces livres que vous tenez entre vos mains, madame?",
demanda-t-il. Elle répondit: "C’est là que j'écris les noms de ceux qui
viennent à la Sainte Montagne; le second est l'endroit où j'écris les noms de
ceux qui quittent la Sainte Montagne; le troisième, est celui où j’écris les noms de
ceux qui y restent et finissent leur vie sur la Sainte Montagne, et c'est le
livre de la vie."
Papa-Andreas monta alors à la dépendance, sans la
moindre pensée inquiétante. A l'heure des Vêpres, il entra dans la chapelle et
lut l’office. Après avoir lu Complies, et, comme étaient lues les salutations [χαιρετισμοι en grec, id estL’Acathiste] face à l'icône de la Mère de Dieu, son esprit fut soudain illuminé, et il pensa: "Que faisait cette femme sur la Sainte Montagne? Était-ce
une tentation ou Notre Souveraine [la Mère de Dieu]?"
A ce moment, la lampade devant l'icône commença à se
balancer et il ressentit une joie céleste et une spirituelle exaltation.
Il courut immédiatement à l'endroit où il avait vu la
vision et, en chemin, il pensa que ce devait être à cause de ses péchés, qu'il
n'avait pas reconnu la Mère de Dieu. Il regarda attentivement tout autour, mais
ne vit rien. Mais de l'endroit émanait vraiment un parfum céleste.
Après cela, le staretz sage et consciencieux, appela
son guide spirituel, le défunt Papa-Dionysios [Mikrayiannitis], et demanda si
ce qu'il avait vu était une vision divine ou un acte démoniaque. Son guide
spirituel lui assura que c’était la Mère de Dieu et il l’accepta.
Ils gardèrent ce secret, et ce ne fut que lorsque le
staretz s’endormit dans le Seigneur, que son guide spirituel révéla ce qui était
arrivé à ceux qui étaient présents à ses funérailles.
En raison de sa
vénération de la Mère de Dieu, le staretz fut jugé digne de quitter cette vie en
1987, jour de la Présentation au Temple du Seigneur (2/15 février), qui est
la fête de notre monastère.
Puissions-nous tous avoir sa bénédiction !
(Discours prononcé à l'Assemblée des jeunes des
saintes métropoles de Nea Krini et de Kalamaria, pendant le Grand Carême,
2016).
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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