Les délégués du Concile de Lvov avec le patriarche Alexis Ier
Le
département des relations ecclésiastiques extérieures de l’Église
orthodoxe d’Ukraine a publié le communiqué suivant, en date du 11 mars,
au sujet du concile de Lvovde 1946 : « Aujourd’hui, des relations
difficiles existent en Ukraine entre les orthodoxes et les
gréco-catholiques, et ce en raison de différents événements tragiques
qui ont eu lieu dans l’histoire. Il faut tout d’abord mentionner l’union
de Brest en 1596, suite à laquelle une partie des orthodoxes, sous la
pression du pouvoir polonais de ce temps, a été réunie par la force à
l’Église catholique. Il en résulta la formation de l’Église uniate,
appelée aujourd’hui « gréco-catholique ukrainienne ». Il convient de
rappeler également l’union d’Oujgorod en 1646, dont il résulta le
passage forcé des orthodoxes au catholicisme, aux conditions qui étaient
celles de l’union de Brest, cette fois sous la pression du pouvoir
catholique hongrois. Toutes ces actions violentes ont provoqué une forte
opposition de la population orthodoxe, décrite en détails dans la
littérature historique. Pour ces raisons, les révoltes cosaques des
XVIème-XVIIème siècles, hormis leur orientation idéologique de
libération politique et nationale, se déroulèrent également sous les
mots d’ordre de la défense de la foi orthodoxe, ce qui est reflété
notamment dans les œuvres des écrivains et poètes, dont, entre autres,
Taras Chevtchenko. Tous ces événements ont mené à la formation, dans la
conscience du peuple orthodoxe ukrainien, d’attitudes défavorables
envers les gréco-catholiques. Les 8-10 mars 2016, 70 ans
se seront écoulés depuis le concile de Lvov, lequel a pris la décision
d’abolir l’Union de Brest de 1596 et du retour des gréco-catholiques
d’Ukraine occidentale au sein de l’Église orthodoxe russe. À ce moment,
une partie du clergé et des fidèles uniates sont revenus sincèrement à
la foi orthodoxe. Cela est témoigné non seulement par les documents
historiques, dont ceux qui concernent l’activité du protopresbytre
Gabriel Kostelnik, qui, bien avant le concile de Lvov sympathisait avec
l’orthodoxie, mais également par le fait même qu’actuellement, en
Galicie, près de 900 paroisses orthodoxes n’ont pas souhaité revenir à
l’uniatisme et ce même après la légalisation de l’Église
gréco-catholique ukrainienne. Cependant, il convient aussi de
reconnaître qu’une partie du clergé et des fidèles uniates n’ont pas
accepté le concile de Lvov. En 1990 a commencé la renaissance de
l’Église ukrainienne gréco-catholique, qui est sortie des catacombes
avec animosité et un esprit agressif envers l’orthodoxie. Aujourd’hui,
dans les médias, existent des tentatives de noircir les actes du concile
de Lvov de 1946, dans lesquelles est présentée uniquement l’action du
régime athée visant à anéantir les gréco-catholiques en Galicie avec
l’aide des orthodoxes. Cependant, on ne peut donner une évaluation de
l’activité du concile sur la seule base des faits des persécutions
contre les gréco-catholiques, sans parler des souffrances de l’Église
orthodoxe de la part du pouvoir soviétique, des tortures subies par les
clercs orthodoxes et la multitude des fidèles. On ne peut donner une
évaluation du concile sans se souvenir des dizaines d’années de
souffrances de la population orthodoxe résultant de la politique uniate,
lesquelles ont commencé dès l’union de Brest de 1596. En outre, la
principale raison de la liquidation de l’Église gréco-catholique
ukrainienne par les organes répressifs de l’Union soviétique était la
collaboration ouverte de cette confession religieuse avec les troupes
d’occupations de l’Allemagne nazie et leurs suppôts sur le territoire de
l’Ukraine occidentale. Nous considérons qu’aujourd’hui, dans leurs
relations, il convient que les orthodoxes et les gréco-catholiques,
pensent non pas à la recherche des coupables, mais à l’élaboration d’une
conception de coexistence pacifique dans une Ukraine une, ainsi qu’à
une collaboration dans les domaines où cela est possible. Il faut
étudier en outre, en détails, tous les faits afférents à la douleur
historique des deux côtés et les discuter ouvertement dans le but d’une
compréhension réciproque et de l’édification de relations
constructives ».
Source: orthodoxie.com
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