Père Georges
Le
dernier dimanche de Carême "nous commémorons le deuxième et Incorruptible
Avènement de notre Seigneur Jésus-Christ". L'expression "nous
commémorons" dans le Synaxaire, confirme que notre Église, en tant que
Corps du Christ, adopte à nouveau dans son culte la seconde venue du Christ
(Parousie) comme un “événement” et non pas seulement comme quelque chose qui
est historiquement prévu. La raison en est que, grâce à la Sainte Eucharistie,
nous sommes transportés dans le Royaume céleste, dans la méta-histoire. C’est
dans cette perspective orthodoxe, que le sujet du paradis et de l'enfer est abordé.
Dans
les Evangiles (Matthieu, ch.5), il est fait mention de “royaume” et de “feu
éternel”. Dans cet extrait, qui est cité au cours de la Liturgie de ce dimanche
mentionné, le “royaume” est la destination divine de l'humanité. Le
"feu" est "préparé" pour le diable et ses anges (démons), non
parce que Dieu le veut, mais parce qu'ils sont sans repentance [id est, non disposés
à changer, à réfléchir et à participer à la rédemption]. Le “royaume” est “préparé”
pour ceux qui demeurent fidèles à la volonté de Dieu. La gloire incréée est le Paradis
(le “royaume”). Le "Feu éternel" est l'enfer (v.46). Au début de l'Histoire,
Dieu invite l'homme au paradis, dans une communion avec Sa Grâce incréée. À la
fin de l'Histoire, l'homme doit faire face à la fois au paradis et à l'enfer.
Nous verrons plus loin ce que cela signifie. Nous soulignons cependant que
c’est un des sujets centraux de notre foi – c’est "la pierre
philosophale" du christianisme orthodoxe.
La
mention de paradis et d'enfer dans le Nouveau Testament est fréquente. Dans Luc
23, 43, le Christ dit au larron sur la croix: “Aujourd'hui tu seras avec moi
dans le paradis". Cependant, le larron se réfère également au paradis,
quand il dit: “Souviens-toi de moi, Seigneur... dans ton royaume." Selon
Théophylacte de Bulgarie (PG 123, 1106), "car le larron était au paradis,
en d'autres termes, au royaume." L'apôtre Paul (2 Cor. 12: 3-4) avoue que,
tout en restant dans cette vie, il a été “elevé au paradis et qu'il entendit
des paroles ineffables, qui sont impossibles à l'homme de répéter." Dans
l'Apocalypse, nous lisons: “Pour le vainqueur, je lui donnerai à manger de
l'Arbre de Vie, qui est dans le paradis de mon Dieu" (2: 7). Et Arethas de
Césarée interprète: "le paradis est compris comme la vie bienheureuse et
éternelle" (PG 106, 529). Le paradis, la vie éternelle, le royaume de
Dieu, sont tous liés.
Version
française Claude Lopez-Ginisty
d’après
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