"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mercredi 26 août 2015

PERE GEORGE [Metallinos]:LE PARADIS ET L’ENFER SELON LA DOCTRINE ORTHODOXE (2)


Références à l'enfer: Matthieu 25:46 ("au tourment éternel"), 25:41 (“feu éternel”), 25:30 ("les ténèbres du dehors"), 5:22 (“le lieu du feu"). 1 Jean 4: 18 (“... car la crainte suppose un châtiment"). Ce sont des manières d’exprimer ce que nous entendons par “enfer.”

Le paradis et l'enfer ne sont pas deux lieux différents. Une telle idée est un concept idolâtre. Au contraire, ils signifient deux conditions différentes (des manières [ou] des états d’être), qui proviennent de la même source incréée, et sont perçues par l'homme comme deux expériences différentes. Plus précisément, elles sont la même expérience, sauf qu'elles sont perçues différemment par l'homme, en fonction de son état interne.

Cette expérience est la vision du Christ à la Lumière Incréée de Sa divinité, de Sa “gloire”. Dès le moment de Sa seconde venue, à travers toute l'éternité, tous les gens verront le Christ dans Sa Lumière Incréée. Voilà où "ceux qui auront accompli de bonnes œuvres dans leur vie iront à la résurrection de la vie, tandis que ceux qui auront fait le mal dans leur vie iront vers la résurrection du jugement” (Jn. 5: 29). En présence du Christ, l'humanité sera séparée (en “ brebis ” à sa droite et “ boucs" à sa gauche). En d'autres termes, ils seront séparés en deux groupes distincts: ceux qui verront le Christ comme le paradis (le “bien extrême, le rayonnement”) et ceux qui verront le Christ comme l'enfer ("le feu dévorant" dans Hébreux 12:29).

Paradis et enfer sont la même réalité. Ceci est ce qui est décrit dans la représentation de la Parousie. Du Christ, un fleuve de feu jaillit. Il est rayonnant comme une lumière dorée à l'extrémité supérieure de celui-ci, où sont les saints. A son extrémité inférieure, le même fleuve [de feu] est ardent, et c’est dans cette partie du fleuve que les démons et les impénitents (“ceux qui ne se repentent jamais", selon un hymne) sont représentés. Voilà pourquoi, dans Luc 2:34, nous lisons que le Christ est “ la chute et la résurrection d'un grand nombre". Le Christ devient la résurrection à la vie éternelle pour ceux qui L'ont accepté, et qui ont suivi les moyens donnés pour la guérison du cœur. Pour ceux qui L'ont rejeté, cependant, il devient leur séparation et leur enfer.

Parmi les témoignages patristiques, Saint Jean du Sinaï (Climaque) dit que la Lumière Incréée du Christ est "un feu dévorant et une lumière qui illumine". Saint Grégoire Palamas (EPE II, 498) observe: "Ainsi, il est dit, il vous baptisera du Saint-Esprit et par le feu: en d'autres termes, par l'illumination et le jugement, en fonction de la prédisposition de chaque personne, ce qui, en soi, portera en elle ce qu'elle mérite." Ailleurs, (Essays, P. Christou Publications, vol. 2, page 145): La lumière du Christ, "quoique une et accessible à tous, n’est pas partagée de manière uniforme, mais différemment."

Par conséquent, paradis et enfer ne sont pas une récompense ou une punition (condamnation), mais la façon dont nous vivons individuellement la vue du Christ, en fonction de l'état de notre cœur. Dieu ne punit pas, en substance, même si, à des fins éducatives, l'Ecriture mentionne la punition. Plus on devient spirituel et mieux on peut comprendre la langue de l'Écriture et de la Tradition sacrée. La condition de l'homme (pur/impur, repentant/impénitent) est le facteur qui détermine l'acceptation de la Lumière, comme “paradis” ou “enfer”.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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