17/30 août
13ème dimanche après la
Pentecôte
Après-fête de la Dormition
de la Très sainte Mère de Dieu
St Hiéromartyr Myron, prêtre de Cyzique
(250) ; St Pimène d’Ougrech (1880) ; St Alypios, iconographe à la
Laure des Grottes de Kiev (vers 1114) ; Sts martyrs Paul, Juliana et leurs
compagnons (vers 273) ; Sts martyrs Thyrse, Leucios, Coronatos et leurs
compagnons (249-251) ; St martyr Patrocle (270-275) ; Sts martyrs
Straton, Phililippe, Eutychien et Cyprien de Nicomédie (vers 303) ; St
hiéromartyr Alexis Velikoselsky, prêtre (1918) ; St hiéromartyr Dimitri
Ostroumov, prêtre (1937).
Lecture : 1 Cor. XVI, 13–24 ; Мatth. XXI, 33–42.
A
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u temps de la persécution de Dèce
(vers 250), le gouverneur d’Achaïe, Antipater, fit un jour irruption dans
l’église où les chrétiens célébraient la fête de la Nativité , dans le but
d’arrêter ceux qui étaient les plus en vue et de les contraindre par la torture
à sacrifier aux dieux de l’Empire. Myron, prêtre aimé de tous pour sa douceur
et sa noblesse, et qui avait été autrefois ami d’Antipater, se précipita alors
vers le magistrat et l’invectiva violemment. Puis il se tourna vers les fidèles
et les exhorta à rester fermes sur la pierre de la foi, en ayant confiance que
le Christ leur accorderait non seulement le courage de résister aux tyrans,
mais encore l’accès au Royaume des cieux. Furieux Antipater se retira en
donnant l’ordre d’arrêter le saint, qu’il fit comparaître ensuite devant lui au
forum situé près du temple de Dionysos (Bacchus). Comme le magistrat le sommait
de sacrifier à ce dieu, Myron lui répondit qu’il ne reconnaissait comme seul
souverain que le Dieu Tout-Puissant qui siège dans les cieux. On l’étendit sur
un chevalet pour l’écorcher vif ; mais, surmontant la souffrance, le saint
chantait des psaumes et répétait : « Je suis chrétien, je ne sacrifierai pas !
» Le gouverneur le fit ensuite jeter dans une fournaise ardente, dont la flamme
s’élevait à plus de cinquante coudées. Recouvert par la grâce, le valeureux
martyr n’en souffrit aucune brûlure et s’écria : « Nous sommes passés par le
feu et par l’eau, puis Tu nous as conduits au lieu du rafraîchissement » (Ps
65, 12). À sa prière, la flamme se répandit au-dehors et réduisit en cendres
cent cinquante idolâtres qui se tenaient là. Le gouverneur s’enfuit en criant à
ses gardes de ramener le saint en prison. Le soir venu, après s’être entretenu
avec ses conseillers, Antipater fit conduire le martyr sur l’agora. De prime
abord il ne put le reconnaître tant son visage était brillant de lumière, mais
Myron lui ayant assuré que c’était bien lui, Antipater le condamna à avoir
toute la peau découpée en lanières. Tandis que les bourreaux lui découpaient la
chair, des épaules aux pieds, le valeureux martyr chantait : « J’ai attendu
ardemment le Seigneur et Il m’a prêté attention… » (Ps 39, 1). Puis, prenant en
main un lambeau de peau sanglante, il le jeta au visage du tyran et dit : «
Impie, tu te délectes de ce spectacle. Sache cependant, que j’endure ces
tourments avec aisance, à cause de l’espérance que je nourris. Quant à toi, tu
n’en remporteras qu’un châtiment éternel… ». Les bourreaux s’employèrent à
faire redoubler ses souffrances, mais le saint restait imperturbable, le regard
fixé vers le ciel. En réponse à sa prière, une voix se fit entendre de tous les
assistants, disant : « Ton combat va bientôt s’achever. Un trône t’est préparé
dans les cieux. » Ramené en prison, Myron fut ensuite jeté aux bêtes dans
l’amphithéâtre. Armé du signe de la Croix, il se tint devant les fauves, qui
n’osèrent pas s’approcher et le respectèrent comme Adam avant la chute. Une
lionne indomptée ayant été lâchée contre lui, elle vint se prosterner à ses
pieds et trancha ses liens au moyen de ses crocs. Elle prit ensuite une voix
humaine, pour annoncer au magistrat sa fin prochaine, tandis que le peuple
poussait de grands cris d’admiration. Antipater, pris de panique devant tant de
prodiges, se donna alors la mort de ses propres mains. Saint Myron fut ensuite
transféré à Cyzique, où, après avoir montré au gouverneur son inébranlable
confiance en Dieu, il eut la tête tranchée.
Tropaire
du dimanche, 4ème ton
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ А́нгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Áпостоломъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
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Les saintes femmes, disciples du
Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection,
rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté,
dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est
ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
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Tropaire de la Dormition, ton 1
Въ poждествѣ́ дѣ́вство сохрани́ла ecи́, во ycпе́нiи мípa не ocта́вила ecи́ Богоро́дице, преста́вилася ecи́ къ животу́, Máти cýщи животá, и моли́твами Tвои́ми избавля́еши отъ сме́рти дýши на́ша.
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Dans l’enfantement, Tu as
gardé la virginité; dans Ta Dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère
de Dieu. Tu as été transférée à la Vie, étant Mère de la Vie, et par Tes
prières, Tu délivres nos âmes de la mort.
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Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
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Mon Sauveur et mon Rédempteur, au
sortir du tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les
portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
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Kondakion du saint martyr Myron, ton 4
Измла́да
Христа́ возлюби́въ пресла́вне, и Того́ соблюда́я боже́ственныя за́повѣди, къ
Тому́ прите́клъ еси́ ве́сь цѣ́лъ, Ми́роне всече́стне, и co а́нгелы мо́лишися
прилѣ́жно, проси́ всѣ́мъ почита́ющимъ па́мять твою́ оставле́нія грѣхо́въ.
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Depuis ta jeunesse, tu aimas le
Christ, ô très-glorieux, et observant Ses divins commandements, Tu accourus
vers Lui de tout ton être, Miron très-vénérable et tu prias constamment
avec les anges ; demande la rémission des péchés pour tous ceux qui
vénèrent ta mémoire.
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Kondakion de la Dormition, ton 2
Bъ моли́тваxъ неусыпа́ющую Богоро́дицy, и въ предста́тeльствахъ непрело́жное упова́нie, гро́бъ и умерщвлéнie не удержа́ста ; я́коже бо живота́ Mа́тepь, къ животу́ преста́ви, во yтро́бу всели́выйся приснодѣ́вственную.
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Tombeau et mort n’ont pu retenir la Mère de
Dieu, toujours vigilante dans ses intercessions, espérance inébranlable dans
sa protection, car étant la Mère de la Vie, Il l’a transférée à la Vie, Celui
qui demeura dans Son sein toujours virginal.
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Au lieu de « il est digne en vérité », ton 1
Áнгели успéнie Пречи́стыя ви́дѣвшe удиви́шася, ка́кo Дѣ́ва восxо́дитъ отъ земли́ на нéбо. Побѣжда́ются ecтества́ yста́вы въ Teбѣ́ Дѣ́вo чи́стая; дѣ́вствуетъ бо poждество́, и живо́тъ предобpyча́етъ смépть, по poждествѣ́ дѣ́ва, и по смépти жива́, cпаса́eши при́сно Богоро́дицe наслѣ́діе Твоé.
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Les anges étaient frappés de stupeur à la
vue de la Dormition de la Très-Pure. Comment la Vierge s’élève-t-elle de la
terre aux cieux ? Les lois de la nature ont été vaincues en Toi, Vierge
pure : Ton enfantement est virginal et Ta mort fait pressentir la Vie. Ô
Toi qui, après Ton enfantement, es demeurée vierge, et vivante après Ta mort,
Mère de Dieu, sauve toujours Ton héritage.
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HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Que la grâce
de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ». Il est d'un pasteur d'aider
les âmes, non seulement de ses exhortations, mais de ses prières. « Ma charité
est avec vous tous en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen». Pour n'avoir pas
l'air de les flatter en finissant par ce témoignage d'affections, il dit « en
Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Son amour n'a rien d'humain, ni de charnel; il
est tout spirituel, et par conséquent très sincère. Le terme dont il se sert
témoigne un vif amour. Séparé d'eux par la distance des lieux, il étend les
bras de sa charité pour les embrasser de loin. Ma charité, dit-il, « est avec
vous tous», c'est comme s'il disait : Je suis avec vous tous. Il ne pouvait
mieux leur témoigner qu'il ne leur avait rien écrit par aigreur et par colère,
mais uniquement par le zèle qu'il avait de leur salut, puisqu'après une si
longue réprimande qu'il leur avait adressée, il ne ressentait contre eux aucune
aversion, mais au contraire il les aimait et les embrassait malgré la distance
par le moyen de ses lettres qui portaient au milieu d'eux son âme et son cœur. C'est ainsi
que doit agir celui qui corrige les autres. Quand on corrige par un mouvement
de colère, on satisfait simplement sa passion. Mais, quand après avoir corrigé
celui qui pèche, on lui témoigne de la charité, on lui prouve par là que tout
ce qu'on a dit pour réprimander, venait d'un sentiment d'affection. Ayons soin,
mes frères, de garder cet esprit de douceur en nous reprenant les uns les
autres. Que l'on fasse des remontrances sans se fâcher, autrement ce ne serait
plus de la correction, mais de la passion. Que d'un autre côté celui qui est
repris, ne se fâche pas; on veut le guérir et non le blesser. Les médecins
quelquefois appliquent le fer et le feu, et personne ne les condamne,
quoiqu'ils n'arrivent pas toujours au point qu'ils s'étaient proposé; et malgré
la douleur que leur fait éprouver ce traitement, les malades reconnaissent pour
leurs bienfaiteurs ceux qui les y soumettent; combien celui qui reçoit une
réprimande doit-il plus entrer dans ce sentiment, et regarder comme un médecin
et non comme un ennemi la personne qui le corrige? Et nous qui reprenons les
autres, faisons-le avec beaucoup de douceur, avec beaucoup de tact. Si nous
voyons faillir notre frère, suivons le conseil du Sauveur, ne rendons pas
publique la réprimande que nous lui adressons, faisons-la seul à seul, sans
paroles amères, sans insulter le pauvre malheureux, qui est par terre, mais
avec douleur et en nous apitoyant sur son sort. Montrons-nous tout prêts à bien
accueillir nous-même la réprimande toutes les fois que nous la mériterons par
nos fautes. (…) Ainsi donc celui qui pèche n'a point sa raison; il est plongé
dans l'ivresse, et dans les ténèbres. Ne dites donc pas qu'il est assez sage
pour se conduire; ne dites pas non plus : « Ce n'est point là mon
affaire, chacun portera son fardeau ». (Gal. VI, 5.) C'est un grand péché pour
vous, lorsque voyant quelqu'un qui s'égare, vous ne le remettez pas dans la
bonne voie. Si d'après la loi des Juifs il n'était pas permis de laisser périr,
sans lui porter secours, la bête de somme de son ennemi, quel pardon pourra
espérer celui qui voit périr sans s'en mettre en peine; non la bête de somme ni
même l'âme de son ennemi, mais l'âme de son ami? Il ne suffit pas pour nous
excuser que cet homme ait sa raison ; puisque nous qui avons l'habitude
d'exhorter les autres, nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes, de sorte que
nous avons besoin de recourir aux lumières des autres. Lors donc que quelqu'un
pèche, considérez qu'il est plus naturel qu'il reçoive de vous que de lui-même
le bon conseil dont il a besoin, et ne dites pas : Qu'ai-je besoin de me mêler
de cela? Craignez de dire cette parole en vous souvenant de celui qui le
premier a osé dire-: « Suis-je le gardien de mon frère ? » Ce dernier mot
équivaut à celui-là. Tous nos maux viennent précisément de ce que nous traitons
comme étrangers les membres de notre corps.
(à suivre)
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