Saint Spyridon et saint Nicodème
Boulangers de Prosphores
des Cavernes de Kiev (Rus')
*
L'archevêque
Averky explique que pour la Pâque de l'Ancien Testament, "le pain était trempé dans
une sauce spéciale faite de dattes et de figues. Le chef de famille en donnait parfois [à ses convives] comme un signe de sa faveur spéciale. Et dans ce
sens, bien sûr, le Seigneur a voulu une fois de plus susciter le sentiment
de repentir chez Judas.
Ce n'était clair que pour Jean. Mais pour les autres
Apôtres, le Seigneur a parlé du traître, comme les trois premiers évangélistes le rapportent, en termes généraux: "Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est lui-même qui me livrera," "Malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme est
trahi..." "Lui [Judas] ayant alors pris le morceau, sorti immédiatement; et il
faisait nuit. "[17]
Les
saints Pères divergent quant à savoir si Judas participa ou non, à l'eucharistie du Nouveau Testament qui fut alors instituée.
L'archevêque Averky croit que non. Les services divins de la Semaine Sainte, comme nous les lisons
dans le Triode, disent que oui. Le bienheureux Théophylacte adopte une
position neutre: "Pire qu'une bête, Judas ne devint pas plus doux quand
il participa au repas commun. Il n'écouta même pas quand il reçut des reproches, mais il alla jusqu'à goûter au Corps du Seigneur, et ne se repentit toujours pas."
Mais certains disent que le Christ n'a pas donné les Mystères aux autres disciples, jusqu'à ce que Judas soit parti. Donc, nous devrions aussi faire de même
chose et retirer les Mystères à ceux qui sont mauvais... "[18]
En
tout cas, une chose est certaine: après que Jésus-Christ ait béni le pain, qui avait certainement levé et non un pain sans levain, celui-ci a alors immédiatement
cessé d'être du pain, mais il est devenu Sa Chair.
Ceci est indiqué même par la
grammaire du grec des évangélistes synoptiques. Car, comme l'archevêque Averky l'explique, quand le Seigneur a dit: "Ceci est mon corps", le mot pour ceci n'a pas
été la forme masculine du pronom, "ουτος", ce qui aurait été la forme
correcte si elle avait qualifié le mot masculin "αρτος", qui signifie "pain", mais "τουτο", qui était la forme neutre du pronom et donc approprié
pour le mot neutre "σωμα", qui signifie "corps."
En d'autres termes,
" à ce moment, le pain avait déjà cessé d'être du pain, et il était devenu le Corps véritable du Christ, ne retenant que la forme du pain." [19]
Le pain de
la terre était devenu le pain du ciel...
19 juin / 2 juillet 2015.
Apôtre
Saint Jude.
St.
Jean [Maximovitch]
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
le texte de Vladimir Moss
publié le 19 juin/ 2 juillet 2015
en la fête du saint apôtre Jude
et de saint Jean [Maximovitch]
NOTES:
[17]
Averky, op. cit., p. 273.
[18]
Bienheureux Théophylacte, op. cit., p. 228.
[19]
Averky, op. cit., p. 275.
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