Repenser l'Ancien
Testament
La plupart des arguments des évangéliques pour le
canon de l'Ancien Testament sont, au mieux, ad hoc. Nos dirigeants et nos
enseignants donnent une image simple, vierge, de la transmission de l'Écriture,
comme si le canon n’était qu’un volume relié en cuir avec des onglets de
références. "Ce canon est vrai parce qu’il est évident, a une cohérence
interne, et tous les témoignages originels judicieux sont d'accord avec
nous," ainsi est formulé l'argument typique. Et quand, en ouverture du dossier
de l'histoire, nous trouvons que ce n’est pas le cas, nous ajoutons une longue
série d'exceptions à notre prétention initiale. Cela ne peut pas ne pas aller
très loin. Avec une telle approche de l'Écriture, en essayant de les faire
sortir de leur lieu d’apparition dans l'histoire, est-il étonnant que tant de
chrétiens croyant en la Bible, ces chrétiens qui sont prêts à faire face de
manière plus approfondie, et souvent plus honnêtement, au contexte historique, aient
perdu leur foi en ces [exégètes] libéraux?
Que
pouvons-nous apprendre?
Nous évangéliques avons besoin d'une forte dose
d'humilité théologique. Lorsque nous examinons l'histoire, elle ne correspond
pas toujours à nos attentes ou à notre expérience. Nous prêchons souvent sur
l'importance de confesser nos péchés personnels et nos erreurs, mais nous
appliquons rarement ce principe à notre démarche spirituelle entreprise avec
d'autres églises et d'autres communions. Est-ce que l'humilité ne s’applique
qu'à l'individu, ou également à des organismes entiers?
Certains d'entre nous, moi y compris, ont refusé le
nom de chrétien aux églises qui ont des croyances et des pratiques qui sont
plus proches des Pères qui ont contribué à nous donner le canon [de l’Ecriture].
Peut-être est-il temps de commencer à traiter avec plus de respect ces églises
qui ont conservé les apocryphes, afin d'être fidèles à ce que les Apôtres leur
ont remis.
Le silence et le calme sont de mise. Comme évangéliques,
nous agissons souvent avec un zèle excessif et ignorant. Ne serait-il pas temps
de nous arrêter, de faire une pause, et d'apprendre? Cela ne nous ferait pas de
mal de lire la prière des Pères, dont certains étaient plus proches de Jésus et
des apôtres dans le temps, la langue, la culture, et la doctrine.
Peut-être que nous devons écouter ce que les catholiques
et les orthodoxes disent avant de les juger. La plupart de ce que nous
apprenons sur ces organismes anciens provient de sources protestantes. Nous
devons leur faire confiance pour raconter leur propre histoire.
Comme le dit Jésus, "Reconnaissez ce qui est à
portée de votre vue, et ce qui est caché, vous deviendra visible. "
(Evangile de Thomas 5)
Quoi? Jésus n'a jamais dit ça!
Comment le savez-vous? Qui a dit que l'Evangile de
Thomas ne devrait pas être dans le [Canon du] Nouveau Testament? Nous allons examiner
la réponse à cela, et examiner le canon du Nouveau Testament dans notre prochain
essai, "N’ajoutez rien à Ses paroles".
Version française Claude
Lopez-Ginisty
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire