"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 25 janvier 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


12/25 janvier

33ème dimanche après la Pentecôte, après la Théophanie

Sainte Tatienne et ses compagnons, martyrs à Rome (vers 226-235) ; saint Sava, premier archevêque de Serbie (1237) ; saint Martinien du Lac Blanc (1483) ; saint Merce, martyr en Afrique (284-305) ; sainte Eupraxie  (393) ; saint Pierre Abessalamite, martyr (309-310) ; saint Pacôme de Kena (XVI).

Lectures : Éph. IV, 7-13 ; I Tim. IV, 9-15 ; Matth. IV, 12-17 : Lc XIX, 1-10 (sur Zacchée).

VIE DE LA SAINTE MARTYRE TATIENNE

S
ainte Tatienne était fille d’un riche et illustre romain, qui occupa trois fois la charge de consul. Devenue diaconesse de l’Église de Rome, elle fut dénoncée comme chrétienne sous le règne d’Alexandre Sévère (222-235). Comparaissant devant le souverain, elle confessa bravement le Nom du Christ et, lorsqu’on la conduisit dans le temple, elle renversa à terre les vaines idoles par le seul pouvoir de sa prière. Les soldats se précipitèrent alors sur elle avec fureur, la frappèrent au visage, lui déchirèrent les joues avec des crochets de fer. Puis, après l’avoir suspendue à une potence, ils lui labourèrent le corps avec des ongles et des peignes de fer, l’outragèrent en lui tondant la chevelure et la jetèrent dans une fournaise ardente. Comme elle restait indemne, ils la livrèrent aux fauves qui n’osèrent pas l’approcher. Finalement, on lui offrit le trophée de la victoire en lui tranchant la tête.

Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизшéлъ еси́, Благоyтpо́бне, погребéнiе прiя́лъ ecи́ триднéвное, да на́съ свободи́ши страстéй, животé и воскресéнiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́!
Des hauteurs, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté d’être enseveli trois jours afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !

Tropaire de la Théophanie, ton 1
Во Іopда́нѣ кpeщáющуся Teбѣ́, Го́споди, Tpoйческое яви́ся поклоне́нie : Pоди́телевъ бо гла́съ cвидѣ́тельствоваше Teбѣ́, возлю́-бленнаго Tя́ Cы́на имену́я, и Дýxъ въ ви́дѣ голуби́нѣ, извѣ́ствоваше cлoвecé yтвepжде́нie. Явле́йся, Xpисте́ Бо́же и мípъ просвѣще́й, cла́ва Тебѣ́.
Lors de Ton baptême dans le Jourdain, Seigneur, fut manifestée l’adoration due à la Trinité : car la voix du Père Te rendit témoignage en Te donnant le nom de Fils bien-aimé, et l’Esprit, sous la forme d’une colombe, confirmait l’irréfragable vérité de cette parole. Christ Dieu qui es apparu et qui as illuminé le monde, gloire à Toi !

Kondakion du dimanche du 8ème ton
Воскpécъ изъ гро́ба, уме́ршыя воздви́глъ ecи́ и Aда́ма воскреси́лъ ecи́, и Éва лику́етъ вo Tвое́мъ воскресе́нiи, и мipcтíи концы́ торжеству́ютъ е́же изъ ме́ртвыхъ воста́нieмъ Tвои́мъ Mногоми́лостивe.
Ressuscité du Tombeau, Tu as relevé les morts et ressuscité Adam ; Ève aussi exulte en Ta Résurrection, et les confins du monde célèbrent Ton réveil d’entre les morts, ô Très-Miséricordieux !

Kondakion de la Ste martyre Tatienne, ton 4
Свѣ́тло во страда́нiи твое́мъ возсiя́ла еси́, страстоте́рпице, отъ крове́й твои́хъ преиспещре́на и, я́ко кра́сная голуби́ца, къ Небеси́ возлетѣ́ла еси́, Татiа́но, тѣ́мже моли́ при́сно за чту́щия тя́.
Tu as brillé avec éclat dans Tes souffrances, ô martyre, parée de ton sang, et telle une belle colombe, tu t’es envolée aux cieux, Tatienne, aussi prie toujours pour ceux qui te vénèrent.


Kondakion de la Théophanie, ton 4
Яви́лся дне́сь вселе́ннѣй, и свѣ́тъ Tво́й Го́споди, зна́менася на́ на́cъ, възyмѣ пою́щихъ Tя́ : прише́лъ ecи́,  и яви́лся ecи́ свѣ́тъ непристу́пный.

Tu es apparu au monde en ce jour, Seigneur, et Ta lumière s’est manifestée à nous qui, Te connaissant, Te chantons : Tu es venu, Tu es apparu, Lumière inaccessible.
Au lieu de : « Il est digne en vérité... »,  ton 2
Велича́́й душе́ моя́, Честнѣ́йшую го́рнихъ во́инствъ, Дѣ́ву Пречи́стую Богоро́дицу. Недоумѣ́етъ вся́къ язы́къ благохвали́ти по достоя́нію, изумѣва́етъ же у́мъ и премі́рный пѣ́ти Tя, Богоро́дицe ; оба́че Блага́ящи, вѣ́py пріими́, и́бо любо́вь вѣ́cи Боже́ственную на́шу ; Tы́ бо xристіа́нъ ecи́ Пpeдста́тельница, Tя́ велича́емъ.
Magnifie, mon âme, Celle qui est plus vénérable que les armées célestes, la Très pure Vierge et Mère de Dieu. Toute langue est embarrassée pour te chanter dignement, et même un esprit de l’autre monde a le vertige au moment de te célébrer, Mère de Dieu ; cependant, Tu es la bonté ; reçois donc notre foi, car Tu sais notre désir inspiré de Dieu ; Tu es l’avocate des chrétiens, nous Te magnifions.  



Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Le diacre : Soyons attentifs.
Le prêtre élève le saint Pain et dit à voix forte : Les saints Dons aux saints.
Le chœur : Seul est Saint, seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen.
 Le chœur commence ensuite le chant de communion du jour.

Les saints Dons aux saints

Les saints Dons qui seront donnés en communion aux saints sont le saint Corps et le précieux Sang du Christ. Le Christ est le seul Saint par nature. L’Unique et le seul Seigneur. Nous pouvons être appelés saints uniquement parce que nous sommes participants à Sa sainteté : « Les fidèles sont en effet appelés saints en raison du Saint auquel ils participent, dont ils communient au Corps et au Sang » (St Nicolas Cabasilas).
L’élévation du saint Corps du Christ, accomplie à ce moment par le célébrant, « représente Son élévation sur la Croix, Sa mort par la crucifixion et la résurrection même » (St Syméon de Thessalonique). Le Christ « est élevé dans les mains du prêtre comme sur la Croix » (St Germain de Constantinople).
L’acte de l’élévation signifie que « la communion des saints Mystères n’est pas indifféremment permise à tous… Les saints Dons ne sont permis qu’aux saints. Le prêtre donne ici le nom de saints non pas seulement aux âmes de vertu parfaite, mais aussi à tous ceux qui s’efforcent de tendre à cette perfection… Ceux-là, rien ne les empêche, en participant aux saints Mystères, d’être sanctifiés » (St Nicolas de Cabasilas).
Les saints ne luttent pas seulement pour se libérer du péché, mais pour l’acquisition du Saint-Esprit. Saint Jean Chrysostome, commentant la phrase Les saints Dons aux saints, dit : « Le prêtre, d’une voix forte et avec un cri redoutable, élevant haut la main tel un messager se tenant en hauteur, visible à tous, et criant fort dans ce silence absolu, appelle certains à communier et en empêche d’autres. Mais il ne le fait pas avec la main, mais avec sa langue… Lorsque le prêtre dit Les saints Dons aux saints, il veut dire : ‘Qui n’est pas saint, qu’il n’approche point’. Il ne dit pas simplement que l’on doit simplement être pur de péchés, mais saint. Car le saint ne se distingue pas par le seul fait d’être délivré des péchés, mais par la présence du Saint-Esprit et la richesse des œuvres bonnes. Je ne veux pas, dit-il, que vous soyez simplement délivrés du marécage, mais que vous soyez blancs et beaux… Qui est tel, qu’ils s’approche et touche le Calice royal ».


Un seul est Saint, un seul est Seigneur : Jésus-Christ

À l’exclamation du prêtre Les saints Dons aux saints, les fidèles répondent : Un seul est Saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. La réponse des fidèles est la confession que par « le Fils unique, qui a été incarné et crucifié, nous avons été sanctifiés, nous avons été sauvés de la mort et nous avons obtenu l’immortalité » (St Syméon de Thessalonique). Car «personne n’a de soi-même la sainteté, et elle n’est pas le résultat de la vertu humaine, mais tous [la reçoivent] de Lui et par Lui. C’est comme si beaucoup de miroirs étaient placés au-dessous du soleil : ils brillent tous et émettent des rayons, vous croiriez voir beaucoup de soleils, alors qu’en réalité il n’y a qu’un seul soleil qui brille en tous. De même [Jésus-Christ] le seul saint, s’écoulant [pour ainsi dire] dans les fidèles, se montre en beaucoup d’âmes et fait apparaître chez beaucoup la sainteté ; Il est pourtant le seul et unique Saint » (St Nicolas Cabasilas).
« La confession du Seul saint, qui est faite par tout le peuple à la fin de la célébration mystique… manifeste ce qui est au-dessus de toute raison et de toute intelligence : que ceux qui ont reçu l’initiation de Dieu, mystiquement et avec sagesse, seront rassemblés et unis à l’unité secrète de la simplicité divine, ce qui aura lieu dans le siècle incorruptible des intelligibles ; alors, eux aussi, contemplant la lumière de la gloire invisible et plus qu’indicible, ils deviennent aptes à recevoir la bienheureuse pureté avec les puissances d’en-haut » (St Maxime le Confesseur).
Le Christ est « la source et la racine mêmes de tous les biens, la vie–même, la lumière-même et la vérité-même. Il ne garde pas pour Lui-même la richesse des biens, mais Il la déverse sur tous les autres et, après ce débordement, reste entier » (St Jean Chrysostome). La source-même de la sainteté transmet à tous, anges et hommes, le parfum de la sainteté : Il sanctifie toute l’Église et tous ceux qui gardent pur le réceptacle de leur âme et de leur corps, tous ceux qui reçoivent la plénitude de Sa sainteté.
Seul est Saint, seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Avant le Christ, aucun homme ne pouvait glorifier Dieu comme il convenait de le faire. Seul le Seigneur pouvait dire à Dieu le Père : Je T’ai glorifié sur la terre (Jn 17, 4). « Comment L’a-t-Il glorifié ? Pas autrement qu’en manifestant aux hommes la sainteté du Père : Il est apparu saint, comme le Père Lui-même est saint » (St Nicolas Cabasilas).
Nous devenons participants de la sainteté du Christ par la participation à la Table eucharistique. Lorsque le moment de la sainte Communion approche, l’Église formule cette invitation : « Si quelqu’un est saint, qu’il vienne ; s’il ne l’est pas, qu’il se repente. Maranatha [Le Seigneur vient] [cf. I Co 16, 22]. Amen » (Didaché).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Matth. XXVIII, 16-20
 Liturgie : II Tim. III, 10-15 ; Lc XVIII, 10-14

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