Joel Kalvesmaki est rédacteur en études byzantines à
Dumbarton Oaks, supervisant la
production de publications byzantines phares de Dumbarton Oaks, sur papier et
numériques. Il est actif dans les sciences humaines numériques et sa
recherche porte sur l'histoire intellectuelle de l'Antiquité tardive, avec un
accent sur le symbolisme ancien du nombre et les écrits d’Évagre le Pontique.
"Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner,
pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que
l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. (II Tim 3:16)
L'Église orthodoxe orientale a été la plus fidèle à
l'Ancien Testament des Apôtres. [Ses clercs] utilisent encore la Septante et
fondent habituellement leurs traductions de l'Ancien Testament sur elle. Sans
avoir besoin de preuve objective de la véracité de cette traduction, ils ont
tout simplement maintenu ce que
les Apôtres leur avaient donné. Leur approche du canon [de l’Ecriture] n'a pas
été philosophique ou déductive, mais spirituelle, confiant que Dieu a établi l’Eglise
et qu’Il veille maintenant sur elle.
En Occident, nous avons eu tendance à nous moquer de
ce genre de foi enfantine, préférant ce qui est plus concret et objectif.
Pourtant, il y a eu une justification frappante de simplicité de l'Orient en ce
siècle qui est nôtre. Les Manuscrits de la mer Morte témoignent de la fiabilité
générale de la Septante. Comme les divers passages de la Bible ont été traduits
et publiés, les chercheurs ont réalisé que le rejet précédent de la Septante a
été prématuré. Les passages de la loi de Qumran et des livres historiques ont
découvert des preuves d’une recension textuelle hébraïque distincte, qui
sous-tend la traduction de la Septante. Plus souvent que prévu, les anciens
manuscrits de Qumran sont en désaccord avec le texte massorétique, et
soutiennent souvent la Septante.
Il semble maintenant que, pour les chercheurs
engagés sur ce travail à l'avenir, Qumran ait offert une nouvelle base pour une
confiance renouvelée à la Septante au moins dans les livres historiques, ce qui
devrait leur permettre d'accepter les meilleures lectures de cette version presque
aussi facilement que si elles avaient été trouvées dans la version massorétique
de l’hébreu. En d'autres termes, chaque lecture doit à l'avenir être jugée sur
ses mérites, et non sur toute idée préconçue de supériorité de la version
hébraïque, tout simplement parce qu'elle est en hébreu. (Allegro, 81)
Les érudits "qoumrâniens" n’ont pas exalté
une tradition textuelle par rapport à une autre, mais ils ont rouvert la
question de la traduction de l'Ancien Testament. La réponse à la direction de
futures traductions, aujourd'hui, pourrait être déterminée de façon pivotante
par des théologiens plutôt que par des érudits textuels. Allegro, et d'autres, plaident
pour une traduction éclectique de l'Ancien Testament qui pourrait provoquer
tout le monde et ne satisfaire personne. Toutefois, à l'avenir, nous pouvons en
arriver à ne pas nous demander, "Quelle version semble la meilleure? "
mais "Quelle version reflète le mieux le Christ?" La Septante a
longtemps attendu la réponse à cette dernière question.
Version française Claude
Lopez-Ginisty
d’après
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