"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 9 juin 2014

Métropolite Hilarion [Alfeyev]: La participation du corps à la prière.

On Prayer IX: The Disposition of the Body at Prayer

Dans la pratique de la prière de l'Église primitive, diverses poses, gestes et attitudes corporelles ont été utilisés. Les gens priaient debout ou à genoux, dans la position dite du Prophète Elie –c’est-à-dire, en se tenant sur un des genoux avec la tête penchée vers le sol- ou allongé sur le sol, les mains tendues, ou debout avec les mains levées. Les prosternations ont été employées dans la prière: à la fois les prosternations complètes et des enclins depuis la taille, ainsi que le signe de Croix. De toutes les positions traditionnelles du corps dans la prière, quelques-unes seulement sont restées dans la pratique contemporaine. Ce sont avant tout la prière debout et la prière à genoux, accompagnées par le signe de Croix et les enclins.
Pourquoi est-il important que le corps participe à la prière? Pourquoi ne peut-on pas prier tout simplement en esprit tout en étant au lit ou assis sur un fauteuil? En principe, on peut bien prier couché et assis: dans des circonstances particulières, comme en cas de maladie ou en voyage, on le fait ainsi. Mais dans des circonstances normales, il est nécessaire, tout en priant, de faire usage des dispositions de corps qui ont été conservées dans la tradition de l'Eglise orthodoxe. Le fait est que le corps et l'esprit sont intimement liés en l'homme, et l'esprit ne peut pas agir en complète autonomie par rapport à l'organisme. Ce n'est pas un hasard si les anciens Pères ont déclaré: "Si le corps ne travaille pas dans la prière, alors la prière restera stérile."
Allez dans une église orthodoxe pendant le Grand Carême et vous verrez comment de temps à autre, tous les paroissiens tombent à genoux, puis se lèvent, puis de nouveau tombent à genoux et se relèvent. Et ceci se poursuit pendant toute la durée de l’office. Vous sentez qu'il y a une intensité particulière dans cet office, que les gens ne sont pas tout simplement en train de prier, mais qu’ils font un effort dans la prière, accomplissant l'exploit ascétique [podvig] de la prière. Ensuite, allez dans une église protestante. Au cours de l'ensemble du service, les fidèles sont assis: les prières sont lues et des cantiques spirituels sont chantés, mais les gens restent assis, sans se signer ou s’incliner, et tout à la fin du service tous se lèvent et partent. Comparez ces deux moyens de prière à l'église - orthodoxes et protestants - en termes d'intensité de la prière. Les gens prient pour un seul et même Dieu, mais ils prient différemment. Et cette différence est en grande partie déterminée par les dispositions physiques de ceux qui prient.
Les prosternations aident beaucoup la prière. Ceux d'entre vous qui en sont capables dans votre règle de prière de matin ou du soir, faire au moins quelques enclins et prosternations, vous fera sans aucun doute sentir combien cela est utile en termes spirituels. Le corps devient plus recueilli, et quand le corps est recueilli, le calme de l'esprit et l'attention deviennent beaucoup plus naturels.
Au cours de la prière, nous devons de temps en temps faire le signe de Croix, en particulier quand nous disons "Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit," ainsi que lorsque nous prononçons le Nom du Sauveur. Ceci est nécessaire, parce que la Croix est l'arme de notre salut. Quand nous plaçons le signe de la Croix sur nous-mêmes, la puissance de Dieu devient plus tangiblement présente en nous.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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